Pendant ce temps-là sur France 3
C’est peu dire que j’avais beaucoup aimé La Loi de la Jungle, le précédent film de Peretjako. Alors quand l’occasion de voir La Pièce Rapportée se présente, je fonce.
Pour faire simple, une famille de bourgeois se voit confrontée à une belle-fille inattendue. Le fiston de la famille n’étant pas très porté sur les rencontres et les jeux de l’amour, c’est elle qui tombe sur lui par hasard … et flaire le bon coup. Seulement voilà, une fois dans l’antre et dans la vie de cette famille qui n’a besoin de rien, elle s’emmerde et traîne et badine et l’inévitable finit par arriver. La belle-doche voit tout ça d’un bien mauvais œil et n’a pas l’intention de s’en laisser conter.
Sur un ton léger comme une brise de printemps, comme les robes d’Anaïs Demoustier, comme la mèche de Philippe Katerine, le film débute sur une voix off qui nous situe les personnages et le milieu dans lequel ils évoluent. Mais la légèreté n’est pas synonyme de finesse. Ce sera le premier écueil du film. C’est à gros traits qu’on nous brosse le portrait d’une classe sociale ridicule vivant dans l’opulence, voire dans le cliché de l’opulence. Mais au fond, c’est parce que ce n’est pas ce qui intéresse le réalisateur ici. Non, la drôlerie est dans le détail, celui qui justement ne se voit pas de loin. Les petites remarques sur les enjeux politiques du moment (ou de toujours), l’entre-soi qui ne veut rien comprendre, la compromission des valeurs. La drôlerie est aussi dans une galerie de personnages pittoresques incarnés avec panache par une belle brochette (Balasko, Katerine, Lebghil, Lopez, Duquesne …), toujours ridicules. Donc au-delà de la lourdeur de la description, c’est assez drôle. Pas la grosse marrade non plus mais quand on est disposé, ça marche assez bien. Bien qu’on soit très loin du grain de folie rafraîchissant de La Loi de la Jungle. Il est en revanche très dommage que la mise en scène soit aux abonnés absents. C’est une certaine paresse qui domine et on a constamment cette impression de voir du théâtre filmé. Un truc plan-plan en somme. Ça gâchera le ton légèrement irrévérencieux que l’entreprise semble vouloir entretenir par moment.
En clair, c’est une déception mais ce n’est pas un mauvais film pour autant et surtout pas un mauvais moment. Les situations et les personnages garantissent un sourire constant. On attendra cependant bien mieux de la prochaine réalisation de Peretjako. Et en attendant, il me reste La Fille du 14 Juillet à voir.