Paul Château-Têtard, vieux garçon de 45 ans et pur produit du 16e arrondissement de Paris, prend le métro pour la première fois de sa vie et tombe amoureux d’une jeune guichetière, Ava. Leur mariage n’est pas du goût de « maman », Adélaïde Château-Têtard, qu’on appelle aussi la Reine Mère. Pourtant cette dernière s’en accommode : un héritier serait le bienvenu. Mais le bébé tarde à venir... Une guerre sans pitié s’engage entre les deux femmes, la Reine-mère étant persuadée qu’Ava trompe son fils. Il doit bien y avoir un amant quelque part…
C’est la troisième réalisation d'Antonin Peretjatko. Le Français va adapter la nouvelle de la dramaturge Noëlle Renaud.
La Pièce rapportée sans m’avoir emballé reste pas mal.
Cette comédie est dans un registre burlesque et satirique. Beaucoup d’éléments vont être tournés en exagération afin de provoquer le rire. On sent une véritable volonté de faire une critique de notre société. C’est pour cela que le film va faire des références aux problématiques sociales actuelles. On verra notamment les bourgeois ayant tellement d’argent qu’ils ne veulent pas prendre le métro et vont se moquer de la notion de ruissellement, si chère à notre président.
C’est souvent amusant mais bizarrement sans plus. Je n’ai pas eu de grands fous rires, mais j’avais régulièrement le sourire. Ce n’est donc pas désagréable sans être mémorable. Malheureusement, c’est assez inégal dans les piques. Certaines vont être géniales en étant corrosive sur les dérives liées à la bourgeoisie et leur opulence pendant que le peuple trime. Cependant, d’autres vont être beaucoup plus téléphoné et le manque de finesse fait flop.
Quand on voit le ton du film, il est étonnant d’avoir une histoire si banale. Le scénario ne va rien offrir de spécial. La voix off, et ses réflexions rigolotes, est la seule originalité. Le but sera donc de voir évoluer et s’épanouir, ou pas, les personnages. Sur ce point, je les ai bien aimés. Il y a la jeune Ava, la fameuse “pièce rapportée”. Elle va faire vivre le récit avec sa vitalité et sa spontanéité. Son mari Paul Château-Têtard va être plus effacé. Fils-à-maman, on va le voir s’écraser. C’est plus son aspect gosse de riche déconnecté qui va nous faire rire. Par contre sa mère Adélaïde va être beaucoup plus présente. Son opposition avec Ava, qu’elle ne supporte pas, va apporter de l’animation.
Il faut reconnaitre que le casting donne tout l’intérêt à ce film. Anaïs Demoustier ravi toujours autant. Qu’on aime le contenu ou pas, c’est un plaisir de la voir. Elle fait vivre Ava comme si ce personnage était fait pour elle. C’est aussi le cas de Josiane Balasko imposant son caractère. À 71 ans, l’ancienne du Splendid n’a rien perdu de sa splendeur. Si vous aimez le style de Philippe Katerine, vous allez être servis. Il n’est pas le plus actif, mais fidèle à lui-même. Personnellement je suis fan de son phrasé. En rôle secondaire, j’ai aimé l’apport de William Lebghil. Même les apparitions plus succinctes sont bien trouvées comme Philippe Duquesne, Didier Menin et Adou Khan.