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Olivier Barlet
299 abonnés
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3,0
Publiée le 2 septembre 2020
(...) Une adaptation littéraire au cinéma est toujours casse-gueule. (...) Ce que peut le film, c'est retranscrire la pudeur avec laquelle Gaël Faye dépeint ce qu'il a vécu. (...) La grande Histoire complique immensément ce que Gaby peine à saisir dans sa propre maison et au sein de ses amis, mais cette distance porte notre sidération face à la violence et ouvre au désir d'en savoir plus. La mise en scène utilise avec subtilité les espaces de la maison, notamment la véranda d'où l'on voit et entend la salle à manger. Elle reste un refuge mais il faut parfois en sortir, traverser les blocages de routes, accomplir l'impensable… (..) Pour en rendre compte, le film se fait plus tendu. Poursuivant d'abord la subtile distance qui lui permettait d'appréhender les choses en profondeur, et de respecter celle du livre, il finit par jouer sur le rythme, user de ralentis, forcer la musique, aller chercher le gros plan. (...) On ne peut pas filmer des événements aussi graves comme un film d'action. De même qu'il est grave d'annoncer pour simplifier dans un insert en début de film qu'il s'agissait de combats entre deux ethnies. (...) Ceci étant dit, le film comme le livre évitent autant que possible les scènes frontales et retranscrit de façon presque documentaire (comme le mariage) ce qui fait ce pays à ce moment. . Cette exigence transfigure le film et fonde sa nécessité. Pour aller plus loin dans la compréhension de la déflagration qui a meurtri le Burundi comme le Rwanda, il faut voir Petit pays, non sans lire ou relire le livre après. (lire l'intégralité de la critique d'Olivier Barlet sur le site d'Africultures)
Très beau film. Je ne connais que trop peu l'histoire du génocide au Rwanda, il faut dire que très peu de films existent autour de cette thématique. Je me suis donc laissé porté par l'histoire, qui je dois dire est magnifiquement filmé, avec de très beaux plans, entre moments touchants et beaucoup plus brutaux, mais le plus souvent à hauteur d'enfant puisque le film tourne surtout autour du personnage de Gaby, le jeune enfant, dont le jeune acteur livre une prestation très bonne et convaincante. Surpris aussi par Jean-Paul Rouve, qui réussit à faire oublier son profil "comédie" et parvient à être parfaitement juste tout au long du film dans le rôle du père français installé au Burundi. Il faut savoir que 90 % des personnes que l'on voit dans Petit pays n’avaient jamais joué de leur vie et sont donc non-professionnels. C'est un peu le défaut du film, qui, à mon sens, créer un déséquilibre en termes de jeu pour certains personnages (surtout l'oncle...). Mais paradoxalement, c'est aussi une force pour une autre partie du cast, puisque par exemple les hommes qui jouent les voyous des gangs de Bujumbura sont des jeunes que le réalisateur et sa directrice de casting ont trouvé dans le camp de réfugiés burundais de Mahama... Ces jeunes connaissent donc parfaitement et au plus près la violence de la rue, la violence des manifestations et ont donc pu participer à créer un certains réalisme dans les scènes de violences. Et c'est d'ailleurs ces scènes de guerre civile, de violences qui sont les plus marquantes, les plus brutales. D'autant plus que le film, contrairement au livre à partir duquel il est adapté, par sa contrainte de durée, était obligé de condenser la narration de tous ces moments dramatiques dans un temps très court, ce qui renforce indéniablement la force de l'histoire et du message. Film à voir donc, pour l'histoire et sensibiliser davantage sur ce qu'ont vécu les populations lors du génocide du Rwanda.
La guerre civile vu a travers un jeune adolescent au burundi et rwanda. Dommage que cette rivalité entre ethnie ne soit pas très clair a la vision de ce film. Film inégal mais sujet fort.
Comme devant chaque adaptation littéraire, le ressenti devant Petit pays sera différent selon que l'on a lu ou non le roman d'origine. Le livre de Gaël Gaye, publié en 2016, valait tout autant que par ce qu'il racontait que par son style; tendre, chatoyant et velouté. Le Burundi ne fait pas vraiment partie des pays africains qu'il est assez aisé de situer étant donné sa taille réduite, équivalente à 1/20e de la France, ou encore de 1/80e de celle de la République démocratique du Congo, l'un de ses voisins avec la Tanzanie et le Rwanda. Quant à la guerre civile, qui a ensanglanté le Burundi de 1993 à 2001, et dont les cendres sont loin d'être froides, elle n'est connue que par ceux qui s'intéressent de près à l'actualité de cet ancien protectorat belge. Alors oui, le film est fidèle au livre, dans ses grandes lignes, rendant plutôt bien ce temps de l'innocence enfantine à Bujumbura, avant la violence, avec le chapardage de mangues, les moments d'amitié et la découverte de la littérature. Mais la mise en scène, sage et illustrative, se révèle moins efficace dès lors que la tension monte et que le danger rôde. Comme dans La promesse de l'aube, son précédent long-métrage, Eric Barbier ne démérite pas mais ne parvient pas à se hisser au niveau de l'ouvrage qu'il retranscrit à l'écran. Rien de honteux là-dedans, surtout si le public du film qui ne connaît pas encore la prose de Gaël Faye se décide à la découvrir après la projection. Plaisir garanti.
Petit Pays est l'adaptation du livre éponyme. Le sujet pivot des 2 œuvres est la préparation et la réalisation du génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Le spectateur vit ce génocide à distance, à travers les enfants d'une famille franco/rwandaise refugiée au Burundi. Et c'est bien cette distance qui finit par poser problème. En se focalisant sur le quotidien certes dramatique de cette famille en exil, le film finit par tourner en rond et ennuyer. Un comble avec un tel sujet. Brouillon, répétitif, incohérent, le scénario multiplie les pistes sans apporter de cohérence et de corps à son sujet. L'émotion finit enfin par naître dans les dernières minutes, mais trop tard pour sauver l'ensemble.
On est à mi chemin du reportage et du film qui raconte une histoire. La faiblesse du film est qu'il se déroule de façon assez plate et froide laissant les sentiments un peu de côté. La force du film est justement cette absence d'effusion et évidemment de pathos ; point de discours moralisateur creux si cher à la production hollywoodienne ; il n'y a pas les bons noirs et les mauvais noirs, ni même les bons noirs et les mauvais blancs, cliché très tendance. L'auteur du livre et le metteur en scène livrent une réalité crue, y compris une réalité qui touche la France : Tutsis et Hutus ne nous supportaient plus. Cette vérité, et peut être est-ce un des plus grands intérêts de ce film, donne à réfléchir sur l'intervention actuelle de la France au Mali où les populations se soulèvent aussi contre nous. C'est donc cette réflexion politique qui est la plus grande force du film d'Eric Barbier, soutenu par une bonne musique et des images puissantes.
Adaptation du roman biographique, "Petit Pays" (2016) de Gaël Faye. L'histoire dans cette Histoire est raconté du point de vue de l'enfant (Gaby), à hauteur d'enfant et de son point de vue. Certe l'enfant qu'était Gaël Faye a sans aucun doute souffert mais en tant que spectateur le film ne montre pas grand chose à tel point que la crise conjugale des parents prend le pas sur la guerre et le génocide. Niveau émotion on est donc bridé par le regard d'un enfant qui ne voit pas grand chose et qui ne risque pas grand chose (enfant français bourgeois) comparé à ses compatriotes. Un film à conseiller toutefois. Site : Selenie
“Petit Pays” est l’adaptation du roman de Gaël Faye, chanteur, compositeur et écrivain franco-rwandais qui a dû fuir son pays natal à l’âge de treize ans à cause de la guerre civile et du génocide des Tutsis au Rwanda. Outre la présence de Jean-Paule Rouve et des jeunes comédiens au casting, Eric Barbier a souhaité réaliser un film authentique en recrutant de véritables rescapés du génocide pour interpréter les protagonistes de l’histoire. “Petit Pays” suit le quotidien de Gabriel, un garçon de dix ans au début des années 90 à Bujumbura. Nous découvrons son enfance heureuse et insouciante jusqu’au basculement du pays dans la guerre civile de 1993 qui va ainsi marquer la fin de son innocence. Malheureusement, le film tombe souvent dans le piège de l’émotion facile et la mise en scène accumule les bonnes intentions avec maladresse. “Petit Pays” vaut malgré tout pour son témoignage de l’Histoire. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Pour qui connait les Kivus, le Rwanda ou Bujumbura, la plongée dans l'ambiance du Burundi est parfaite, des dialogues aux ambiances, des visages aux foules, de la Primus aux boutiques de village. La dynamique de la vision d'enfants écartelés entre bonheur et tragédie, entre culture blanche et traditions locales, entre liberté et scolarité, et le drame atroce qui se noue de Buyoya à Habyarimana, en passant par Interahamwe et Kagame, fonctionne plutôt bien. Quelques mièvreries, quelques lieux communs, quelques longueurs entachent le récit. Mais le film, émouvant à plusieurs reprises, évite l'écueil du parti - pris pour quelque camp que ce soit. Un rappel important d'une des plus grandes tragédies du XXème siècle, qui n'en manque pas...
La lecture du roman de Gaël Faye (inspiré de sa propre histoire) ne m'avait pas spécialement emballé. Je n'avais pas réussi à m'attacher aux personnages, je trouvai que le tout manquait d'émotion malgré un propos très fort. Je me méfiais donc du film, ayant moyennement aimé La promesse de l'aube, mais plutôt apprécié les deux précédents films d'Eric Barbier. Contre toute attente, et chose très rare, j'ai préféré le film au livre. J'ai trouvé cela très bien adapté, le récit est rendu plus fort, plus puissant, plus prenant aussi. Savant mélange entre les faits historiques et l'histoire familiale intime, tout en gardant aussi la guerre hors champ. Une belle émotion accompagne le tout et je me suis bien, cette fois, attaché aux personnages. Techniquement, c'est aussi très réussi, mise en scène solide, belles images, belle interprétation (d'un casting quais amateur, à part Jean-Paul Rouve). Au final, une adaptation réussie pour un film fort et donc une belle surprise.
Adaptation du roman de Gaël Faye, un film sensible et touchant mais pas complètement emballant, qui mêle chronique familiale et récit historique sur la tragédie rwandaise, à travers les yeux d’un enfant.
Raconter l'indicible, transmettre un message d'espoir et de vie, mais avec pudeur, par le regard d'un enfant : un parti pris peu commun au final, mais d'une sincérité à nulle autre pareil. Tavernier montre avec brio une énième fois sa sensibilité artistique. Mais, car il y en a un, sous une analyse plus froide et clinique, l'ensemble manque cruellement d'homogénéité ; un faux rythme pendant plus de 30 mns en plein cœur de la narration, m'a plongé dans un surprenant ennui. Jusqu'à en culpabiliser.
j'en attendais mieux mais ça va quand même. il y a pas mal de longueurs qui fait que le note 3,5 étoiles pas plus. certes, les acteurs jouent bien. voilà un petit film que je verrais une fois pas plus. je viens de me procuré le livre de poche sur lequel espérons me ferais une meilleur sensation.
En 1992, Gabriel, 10 ans, vit au Burundi avec sa petite soeur Ana, sa mère rwandaise, son père français. Son enfance heureuse et favorisée va basculer dans le drame familiale et l'horreur de la guerre.
Eric Barbier adapte le roman de Gael Faye qui s'est inspiré de sa propre histoire pour raconter la guerre civile au Burundi et le génocide au Rwanda. Sans faire de son film un témoignage historique, le réalisateur parvient à décrire l'effroyable contexte de ce récit intime. Il saisie l'insouciance de l'enfance, ses joies simples, son paradis bientôt perdu et le basculement dans le chaos et la perte violente de l'innocence. Le film est porté par le talent du jeune Djibril Vancoppenolle parfaitement entouré de Jean-Paul Rouve, Isabelle Kabano et la jeune Dayla De Medina.
La folie des hommes et l'immobilisme de l'Europe vus à hauteur d'enfants, portent plus encore le visage de crime contre l'humanité.