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    Les Magnétiques
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Magnétiques" et de son tournage !

    Cannes

    Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2021, où il a obtenu le prix SACD.

    Festivals et récompenses

    Les Magnétiques a obtenu les prix suivants :

    - Prix SACD Quinzaine des Réalisateurs - Festival de Cannes 2021

    - Prix d'Ornano-Valenti du meilleur premier film français - Festival de Deauville 2021

    - Prix du Jury Lycéen - Festival Effervescence Mâcon 2021

    - Prix du Jury Jeune, Prix d'Interprétation Masculine et Grand Prix du Jury - Festival du Film des Villes Soeurs : Mode, Costume et Cinéma 2021

    Le long-métrage a aussi été présenté dans les festivals suivants : 

    - Sélection Officielle Colcoa 2021 (USA)

    - Sélection Officielle Taipei Golden Horse FF 2021 (Taïwan)

    - Sélection Officielle French Film Mondays 2021 (Danemark)

    - Sélection Officielle Lucca Film Festival 2021 (Italie)

    - Sélection Officielle FIFF Namur 2021 (Belgique)

    - Sélection Officielle Busan IFF 2021 (Corée du Sud)

    - Sélection Officielle Sarajevo Film Festival 2021 (Bosnie)

    Genèse

    Les Magnétiques est né d’un désir d’écriture collective. Vincent Maël Cardona explique : « Réunir d’abord des scénaristes de ma génération que j’admire, tous nés au début des années 80 : Romain Compingt, Chloé Larouchi, Maël Le GarrecCatherine Paillé et Rose Philippon. Et, ensemble, mesurer combien la révolution numérique a transformé le monde qui nous a vus naître en une sorte de songe, un monde séparé. Une manière de penser à quel point nous avions nous-mêmes, nous tous été transformés par le cours des choses. »

    Le tournant de 1981

    Entre 1978 et 1983 explosent différentes expressions artistiques, notamment musicales, avec de nouveaux groupes de rock, des fanzines et des radios-sonos. « Toute une jeunesse qui ne se reconnaît plus dans les promesses de 68 et s’empare de la vague punk pour dire son désenchantement et paradoxalement son envie de faire la fête. Et après 83 c’est fini », explique le réalisateur. Un tournant qui coïncide avec l’arrivée de la gauche au pouvoir en 1981 : « c’est comme si la musique devançait le politique. Comme si elle avait compris que ce qui se jouait c’était le passage d’un monde à l’autre et que dans cet autre monde à venir la notion d’avenir avait du souci à se faire, que c’était ici et maintenant qui comptait. Cette sensibilité "no future" m’apparaît aujourd’hui comme une sorte de vision prophétique. »

    Dichotomie territoriale

    Le film oppose le centre, où tout se passe, et la province, figée et renvoyant au passé. Une impression vécue par le réalisateur lui-même, qui a grandi dans un petit village dans les années 80 et qui voyait dans le cinéma et la musique une manière de se sentir en lien avec le monde. La province décrite dans le film est avant tout un espace mental et non un territoire géographique précis, elle décrit le sentiment d’être loin de tout. « Le lieu du film c’est la province intemporelle, d’hier et d’aujourd’hui, celle du bistrot, des flaques d’eau, des petites départementales. Elle existe aussi par rapport à un centre fantasmé, celui du Berlin de l’époque, celui de tous les possibles, où convergeait l’énergie folle de cette époque. »

    Une dimension mythologique

    Au-delà d’une histoire ancrée dans le réel, Les Magnétiques s’inscrit également dans un schéma mythologique archétypal. Il s’agissait d’une volonté du réalisateur de mener de front ces deux récits : « Dès les premiers plans de cette maison, la tragédie est lisible. Il y a ce couloir, les deux trous que sont les chambres des frères, et le père qui apparaît toujours dans le corridor, cette ligne droite qui semble aller dans un mur. »

    Trois masculinités

    Outre un triangle amoureux entre deux frères et une femme, Les Magnétiques met en scène un triangle entre un père et ses deux fils, chacun représentant une masculinité différente. Vincent Maël Cardona développe : « Ce sont trois hommes, trois époques. Le bon fils, le mauvais fils et le patriarche. Comme dans le récit de Luc, le mauvais fils est aussi le préféré. Mais ce qui importe ici c’est leur rapport à la fin du monde ancien. Jérôme l’aîné est encore attaché au monde d’hier, à ses promesses, il partira avec lui. Philippe le cadet, est déjà du côté des jeunes gens modernes. »

    La séquence de la radio

    Pour la séquence au cours de laquelle Philippe effectue une performance sonore à la radio de l’armée pour dire indirectement son amour à Marianne, Pierre Bariaud et Samuel Aïchoun, monteur son et mixeur, ont reconstitué une véritable station radio d’époque dans la cave de la production. Il fallait que tout soit réaliste et sans trucages. « On a testé les boucles infinies, les scratches de cassettes, la tasse sur la platine, le pendulum inspiré par Steve Reich… Une fois qu’on a mis au point la performance, on l’a fait répéter par Timothée Robart, dans la cave, une bonne partie de l’été », dévoile le réalisateur.

    La boucle est bouclée

    Le film marque la deuxième apparition au cinéma de Timothée Robart, révélé en 2019 par Vif-Argent. Il est à l’origine perchman et a d’ailleurs travaillé sur la mini-série Laëtitia, portée par Marie Colomb, qui incarne dans Les Magnétiques Marianne.

    La photographie

    Après avoir envisagé de tourner en pellicule, le réalisateur et le directeur de la photographie ont opté pour une caméra numérique dotée d’optiques anamorphiques d’époque. Vincent Maël Cardona revient sur ce choix : « L’idée était de porter un regard d’aujourd’hui sur le monde analogique, le considérer comme à jamais inatteignable mais faire une image numérique qui témoigne de notre fascination et de notre attachement aux images de ce monde révolu. Cela passe par le format, les aberrations optiques et chromatiques mais surtout par le travail sur la lumière, les décors et les costumes autour de la notion de souvenirs fantasmés. »

    Dédicace

    Les Magnétiques est dédié à deux musiciens disparus, Philippe Pascal et à Gilles Bertin. Le premier était le chanteur du groupe rennais Marquis de Sade et le second était le fondateur et chanteur du groupe bordelais Caméra Silens. Vincent Maël Cardona les avait contactés pour apparaître dans le film mais ils sont décédés quelques semaines avant le tournage : « Philippe Pascal et Gilles Bertin incarnent mieux que quiconque cette époque étrange où dans chaque région de France on a vu apparaître des groupes de rock d’une dimension exceptionnelle sans autre plan de carrière que de se produire autour de chez eux. Ils se sont consumés comme un feu de paille mais la lumière qu’ils ont générée peut encore nous éclairer. »

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