Le Mégalodon est un requin préhistorique géant qui a disparu il y a plusieurs millions d'années et qui est l'ancêtre probable du grand blanc (au centre de films comme Les Dents de la mer). Les fossiles trouvés par les scientifiques suggèrent que cette créature pouvait mesurer jusqu'à 20 mètres ! Si la grande majorité des scientifiques s'entendent pour dire que l'espèce s'est éteinte, certains soutiennent l'idée selon laquelle elle serait toujours présente dans nos océans. Mais cela reste très peu probable malgré l'existence de témoignages de marins qui auraient aperçu des requins de taille anormale.
D'autres longs métrages s'étaient préalablement intéressés au Mégalodon, hormis En eaux troubles et sa suite, comme Shark Attack 3: Megalodon ou encore Mega Shark vs Giant Octopus.
Sorti en 2018, En eaux troubles a totalisé 530 millions de dollars dans le monde pour un budget estimé à 130 millions. En France, le blockbuster a rassemblé un peu plus d'1,6 million de spectateurs.
En eaux très troubles est inspiré du roman Meg – La Fosse de Steve Alten, qui est la suite de Megalodon du même auteur, lequel avait donné lieu à En eaux troubles en 2018.
En eaux très troubles, tout comme En eaux troubles, lorgne davantage du côté de l'action/science-fiction que de celui du réalisme façon The Reef ou Dark Tide (où de vrais squales ont été filmés), avec un requin bien plus imposant que ceux que l'on peut voir dans les documentaires animaliers (et dont l'existence est au jour d'aujourd'hui peu probable).
Le réalisateur du premier film, Jon Turteltaub, laisse sa place à Ben Wheatley pour cette suite. On lui doit, entre autres, le film de SF High-Rise et le film d'action Free Fire. Il avait aussi mis en scène Kill List en 2012, un thriller horrifique aussi angoissant que violent qui avait été encensé en festivals.
Le film de requin n'est décidément pas prêt de disparaître ! En témoignent les récents Instinct de survie (2016), 47 Meters Down: Uncaged (2017), Open Water 3 : Les Abîmes de la terreur (id.), 47 Meters Down (id.), 47 Meters Down: Uncaged (2019), Great White (2020), Peur bleue 3 (id.), L'Année du requin (2022) ou encore The Requin (id.) pour ne citer qu'eux.
En eaux très troubles a été tourné pendant l’hiver et le printemps 2022, aux studios Warner de Leavesden près de Londres, et en décors naturels en Thaïlande : "En matière de création de décors, on répète souvent 'on ne fait pas un documentaire, mais un film de fiction.' On essaie d’emmener les gens loin de leur quotidien et de les plonger dans des univers qui les galvanisent. Si un laboratoire de recherche est un endroit fascinant, il n’est pas très intéressant d’un point de vue cinématographique."
"Il appartient au département artistique de s’emparer des repères du réel et d’en repousser les limites en donnant au spectateur le sentiment que tout est vrai. Nos personnages affrontent un requin de près de 20 mètres de long qui n’existe pas, et c’est donc à nous de faire en sorte que le public croie à ce qu’on lui montre. Et c’est à moi de créer l’environnement dans lequel évolue ce Meg", explique le chef-décorateur Chris Lowe.
Pour les technologies propres à l’univers du film, les auteurs ont opté pour un style « fluide », en s’inspirant notamment d’Elon Musk et de ses innovations.
Jason Statham s'était déjà frotté aux terrifiants squales ayant alimenté nos plus grandes peurs dans Mechanic Résurrection, la suite du Flingueur. Son personnage était en effet contraint de plonger dans une mer infestée de requins pour s'échapper de la prison au sein de laquelle il était incarcéré.
Il avait même dû mettre un produit spécial sur sa peau pour ne pas se faire attaquer une fois dans l'eau. On a d'ailleurs pu le voir échapper de peu à un grand requin blanc, le temps d'une courte séquence
Les combinaisons de plongée se composent d’une exo-combinaison (qui propulse le plongeur sous l’eau), d’une sous-combinaison (qui protège le corps du plongeur dans les profondeurs), d’un casque et d’un recycleur (mis au point avec le spécialiste de plongée sous-marine Dave Shaw). L’équipe a fabriqué 25 combinaisons dont chacune était composé de plus de 200 pièces.
Pour les sous-marins Dive One et Dive Two, le mot d’ordre de l’équipe artistique était un "croisement entre Bentley et JCB", référence à deux très grandes firmes internationales – un constructeur automobile de véhicules de luxe et une entreprise de matériel de construction (JCB – pour Joseph Cyril Bamford – dont l’activité a démarré en 1945 en récupérant de la ferraille et divers matériaux militaires datant de la Seconde Guerre mondiale).
Les créatures fantastiques qu’on voit dans En eaux très troubles sont originaires d’une fosse du Pacifique, située à plus de 7 000 mètres de fond, et réchauffée par des cheminées hydrothermales. Cette fosse abrite un écosystème complexe, coupé du monde depuis des millions d’années par la thermocline : la fosse ressemble au plancher sablonneux et régulier de l’océan, mais ce n’est qu’une illusion créée par un nuage de sulfure d’hydrogène qui protège ce monde sous-marin des regards extérieurs.
Pour En eaux très troubles, la production a bien entendu créé le mégalodon : un grand requin blanc géant de plus de 20 mètres à la peau grise couverte de cicatrices (témoignant de ses nombreux combats). Elle a aussi pris en considération la nature préhistorique des créatures en concevant ses propres prédateurs vivant il y a des dizaines de millions d’années : les Vivaneaux (de puissants carnivores courts sur pattes, aux crocs acérés et à l’appétit insatiable) et la Méga-Pieuvre (également appelée Kraken).
Toutes les attaques terrifiantes des Megs sont nées de la même manière, d’après Ben Wheatley : "Tout a commencé par mes dessins de requins. Je me mettais à dessiner en imaginant les scènes qui seraient les plus dingues à l’image. Et puis, j’allais voir Jake Lunt Davies, notre story-boardeur, et on essayait d’imaginer la scène ensemble. Puis, c’était au tour des infographistes de prendre le relais, et on intégrait leurs propositions au plan de tournage, et on tournait la scène."
Plusieurs étapes se sont ensuite succédées et la mise en œuvre globale de chacune des attaques de requin – du croquis au tournage – a pris environ six mois. Lorsque l’étape de la post-production a été franchie, le réalisateur n’en croyait pas ses yeux : "On s’est tous dit ‘HAL-LU-CI-NANT !’". Au total, près de 5 000 dessins ont été réalisés pour les story-boards.
Toujours prêt à exécuter lui-même ses cascades, c'est vraiment Jason Statham que l'on voit piloter le jet-ski. Le réalisateur s’explique : "Comme il est très difficile de trouver une doublure dont le visage ressemble à celui de l’acteur – et qu’il faut vraiment avoir la tête à l’envers pour donner l’impression qu’on a la tête à l’envers ! – on a installé Jason sur une sorte de chignole géante dont on déclenchait le dispositif pour le faire tourner sur lui-même et on lui balançait de l’eau en plein visage."
"Il voulait qu’on utilise le cardan le moins possible et la plupart des plans ont été tournés avec lui – bien évidemment, pas ceux où il surfe sur une vague gigantesque, mais c’est bien lui quand il conduit le jet-ski à très vive allure ! On avait tous les yeux rivés au combo, en tremblant, et en espérant qu’il revienne en pleine forme."