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    Le Monde d'hier
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Monde d'hier" et de son tournage !

    Montée de l'extrême-droite

    Comme Un Français, le deuxième long métrage de Diastème sorti en 2015, Le Monde d’hier évoque la montée de l’extrême-droite en France. Mais cette fois-ci, le metteur en scène a choisi de se placer du côté de la politique et des institutions. Il développe : "Le problème n’a malheureusement fait qu’empirer depuis 2015, non seulement en France mais partout dans le monde. C’est évidemment un sujet qui me préoccupe.

    Quelque temps après l’élection d’Emmanuel Macron, après avoir vu ce qui s’était passé autour de la candidature de François Fillon, je n’ai pas pu m’empêcher de me dire : et si une histoire de ce genre, plus grave peut-être, était arrivée à Macron entre les deux tours, que ce serait-il passé ? Dans le même temps, il y a eu Trump, Bolsonaro, la Turquie, la Hongrie, la Pologne, Salvini en Italie. Je ne me voyais pas écrire sur autre chose…"

    Retrouvailles

    Avec Le Monde d'hierDiastème retrouve Alban Lenoir après Un Français, centré la rédemption d'un skinhead tentant de faire table rase de ses idéologies passées. "J’étais sûr qu’il serait formidable en garde du corps. Les gardes du corps ont parfois de fortes intimités avec ceux dont ils assurent la sécurité. J’avais cette image d’Alban portant Léa, dans un geste de dévouement ou de dévotion qui pourrait ressembler à un geste d’amour platonique", indique le ciénaste.

    Contre-emploi

    Pour jouer le candidat d’extrême-droite, Diastème voulait un acteur qui ne soit pas une caricature de méchant. C'est dans cette optique qu'il a choisi Thierry Godard (Engrenages), qui véhicule une image sympathique.

    Parti pris esthétique

    Le réalisateur Diastème a opté pour une mise en scène classique comprenant certains codes du "thriller à l'ancienne", à savoir "quasiment pas de caméra à l’épaule, des travellings, des champs contrechamps, des figures que d’habitude j’utilise peu. Éviter la multiplicité des plans, ne pas faire cinquante axes par crainte de lasser, rester sur les visages. Le classicisme ne me fait pas peur. Et d’ailleurs, plus je vois des films actuels, plus je me rends compte que le classicisme n’existe plus. Alors allons-y, puisque ça ne se fait plus..."

    Palais présidentiel

    L’idée, pour Diastème, était de concevoir un palais présidentiel crédible, mais qui ne soit pas l’Elysée. Il a donc tourné dans un château à Rambouillet, mais aussi à la mairie de Rennes. Le cinéaste se rappelle : "C’est toujours drôle quand, dans un film, il suffit de franchir une porte pour changer de lieu de tournage, et que ça ne se voit pas. Le palais est un lieu de solitude."

    "Elisabeth n’a pas de conjoint. C’est aussi un château hanté et il y a sans doute quelque chose de cet ordre-là dans le vrai palais de l’Élysée... La Belle et la Bête est cité dans le film, j’avais en tête des images de Cocteau ou Man Ray. Le palais est un théâtre. Un décor qui écrase les personnages, un lieu d’où toute spontanéité est bannie, où les regards sont partout, où l’Histoire vous en impose."

    Côté bande-originale

    En faisant appel à la violoncelliste et compositrice Valentine DuteilDiastème a voulu "tirer le film vers le sentiment". Le metteur en scène précise : "Je l’ai rencontrée via Alex Beaupain, avec qui elle travaille depuis des années. Elle avait composé une musique magnifique pour une de mes pièces de théâtre. Pour le film, je lui ai demandé d’écrire un petit concerto pour quatuor à cordes, avec son mouvement de valse triste, des « pizzicati » pour faire monter le suspense, sa dimension onirique, aussi."

    Ecriture à 8 mains !

    Le Monde d'hier est par Diastème, avec la collaboration de Fabrice LhommeGérard Davet et Christophe Honoré. Le réalisateur ne voulait pas donner forme à un récit totalement réaliste, mais lui conférer une atmosphère romanesque et faire en sorte qu'il autant un thriller politique qu'un conte moral.

    "Je savais que l’ambiance serait crépusculaire, éloignée du jeu politique à la française. Mais même si le ton ne devait pas être réaliste, il fallait que tout, dans les relations hiérarchiques entre les personnages, dans le langage utilisé au palais présidentiel, le soit. Je devais avoir des référents."

    "Gérard Davet et Fabrice Lhomme venaient de sortir leur formidable récit sur François Hollande, ils connaissent parfaitement les arcanes du pouvoir et ont accepté d’être mes consultants. Ils m’ont fait des retours réguliers sur ce que j’écrivais, me donnant leur avis sur les dialogues..."

    "Ils m’ont accordé une liberté de langage que je ne me serais pas forcément autorisée, dans la manière dont les personnages s’adressent les uns aux autres – ce sont des gens qui travaillent ensemble depuis très longtemps et qui peuvent, selon les moments, passer de la déférence à l’intimité."

    "C’est important de comprendre à quel moment on dit Madame la Présidente ou Élisabeth, à quel moment il y a tutoiement ou pas. Ils m’ont aussi aidé sur des points que je connaissais moins : par exemple, quel est vraiment le rôle d’un garde du corps ?"

    "Je leur posais des questions pour faire avancer l’histoire et faire évoluer les personnages. Ils ne m’ont pas tout dit, mais c’était intéressant, ça me permettait de savoir jusqu’où je pouvais aller. Une fois que j’ai eu terminé, j’ai appelé Christophe Honoré pour finaliser le scénario, en insistant sur la mécanique du thriller politique."

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