L'idée de Tempo Comum a germé dans l'esprit de la réalisatrice lors de la naissance de son enfant : "Il y avait là un confort ambiant qui m’a fait associer cette période d’épuisement et de fatigue à une période profondément agréable. Les jours s’écoulaient sans obligations. J’aimais cette solitude et je n’avais qu’à obéir à ce que la maternité requérait de moi". Pendant cette période, elle recevait souvent de la visite et recueillait les histoires qu'on lui racontait. De là est née l'envie de situer un film dans une bulle, un univers clos urbain mais qui serait toutefois ouvert à la dimension imaginative des conversations.
Le dispositif minimal du récit (une personne qui parle et une autre qui écoute dans un espace délimité) a été inspiré par Ten d'Abbas Kiarostami. Dans ce dernier, une femme au volant d'une voiture écoute et interroge ses passagers.
Les acteurs de Tempo Comum ne sont rien d'autre que les amis de la réalisatrice. Ils l'ont accueillie chez eux durant huit semaines, alors que leur fille avait deux mois : "C’est un énorme geste d’amitié, ce film n’aurait pas pu exister avec d’autres personnes".
Le scénario a été adapté à la vie réelle des acteurs. "Sans psychologie, sans tension, sans catharsis, le film se déploie en une série de séquences inventées, adaptées, écrites, avec les outils du cinéma de fiction et d’observation" explique la réalisatrice.