"Equilibrium est avant tout l'éducation émotionnelle d'un homme", explique le réalisateur. "Le monde futuriste de Libria n'est que prétexte à raconter une formidable aventure humaine. Bien sûr, je me suis inspiré d'Huxley, Orwell ou Bradbury qui tous utilisent le paradigme d'une société dans le futur, mais la comparaison s'arrête là. C'est le combat d'un homme redécouvrant son humanité."
Kurt Wimmer s'est inspiré de sa propre renaissance au monde des émotions. Diplômé en art mais totalement écoeuré par la prétention du milieu artistique, il s'était lui-même interdit d'aimer la peinture et même de ressentir quoi que ce soit. Ce n'est qu'après s'être marié et avoir eu des enfants qu'il comprit combien il était appauvrissant de vivre dans un monde uniquement régi par les idées et jamais par les sens.
Equilibrium nous fait découvrir un nouvel art martial : le gun-kata, la puissance de feu occidentale combinée à la discipline physique orientale. Kurt Wimmer ajoute : "Les films d'action de Hong Kong ont démontré qu'avec deux mains, on peut manier deux pistolets à la fois. Ils ne sont jamais allés plus loin et je me suis demandé si on pouvait encore reculer les limites du genre. Marier armes à feu et arts martiaux me semblait une évidence. Personne n'a encore jamais pratiqué le kata, l'arme au poing, mais elle peut devenir une parfaite extension du corps aux usages surprenants".
Pour le rôle de John Preston, Christian Bale dut subir un entraînement physique intense. Chef cascadeur, Jim Vickers lui donna des cours intensifs d'art martial japonais et lui apprit l'art zen de manier plusieurs pistolets à la fois.
"Il y a d'incroyables scènes d'action chorégraphiées dans Equilibrium", fait remarquer l'acteur, "et je voulais être prêt. J'avais pris des cours d'arts martiaux pour American psycho mais ici, avec le kendo, la barre est mise très haut. J'ai suivi des cours de judo pendant huit semaines et ça m'a tellement plu que j'espère tourner davantage de films d'action !"
Christian Bale retrouve ici Emily Watson, sa partenaire dans Metroland.
Le film fut tourné à Berlin, une ville très riche architecturalement où l'ultramoderne côtoie l'étrange et l'austère. Berlin possédait aussi, pour Kurt Wimmer, une qualité unique au monde : l'architecture sévère et obsolète de l'ère hitlérienne et fasciste.
Le palais de justice, le Reichstadt, la Porte de Brandebourg et le métro servirent de lieux de tournage. Wolf Kroeger, le chef décorateur, transforma en plateau la Deutschlandhalle - le vélodrome olympique - pour y construire les somptueux décors futuristes de Libria.