Méduse a été sélectionné dans 80 festivals, où il a obtenu 45 prix dont les récompenses suivantes :
- Snowdance Film Festival (Allemagne) : meilleur film
- Nottingham IFF : meilleur long métrage
- Toronto IFFC : meilleur premier film
- MIFF (Montréal) : meilleur film indépendant
- VALÈIFF (Valence – Espagne) : meilleur film
- Berlin Art Film Festival : meilleure réalisatrice
- TIWFF (Toronto International Women Film Festival) : meilleure réalisatrice
- Vancouver IFF : meilleure réalisatrice
- LA Indies : meilleur film, meilleure réalisatrice, meilleure actrice (Roxane Mesquida), meilleur acteur (Arnaud Valois)
- Austin International Art Festival : meilleur film international
- TIMFF (Tokyo) : meilleur film
- New York ICA : meilleure réalisatrice
- Boston IFA : meilleur film indépendant
Sophie Levy ne voulait pas donner une morale à son récit, ni définir ses personnages comme bons ou mauvais : "ils sont façonnés par ce qu’ils vivent et ce qu’ils ont vécu. Les blessures qu’ils ont subies au cours de leur existence ont toujours été le fruit du hasard ou accidentelles, le plus souvent causées par quelqu’un qui n’a pas voulu leur nuire... De ces dommages collatéraux, de ces drames sans coupable dont mes personnages sont les victimes, que va-t-il advenir ?"
Si le film n'est pas l'adaptation littéraire du mythe de Méduse, il s'en nourrit toutefois en reprenant la même mécanique psychologique : Méduse est à la fois une victime (elle est changée par Athéna en monstre et est contrainte de se cacher) et un bourreau (elle transforme en pierre quiconque croise son regard). Dans le film, les deux soeurs sont les deux faces de Méduse. Clémence, par son handicap, est prisonnière de son corps tout en condamnant sa soeur Romane à s'occuper d'elle.
La réalisatrice présice : "J’imagine aussi, dans le binôme des sœurs, une entité un peu effrayante qui, finalement, ne peut accepter aucun homme. Tout comme il y a une dimension castratrice qu’on retrouve dans certaines interprétations du mythe de Méduse – elle y est perçue comme une représentation du sexe féminin qui terrorise les hommes au point de les transformer en pierre".
Sophie Levy admire des cinéastes comme Fassbinder, Bergman ou Cassavetes, qui se sont intéressés aux femmes et les ont filmées avec sensibilité et force. Un geste pas assez fréquent au cinéma selon elle. Lorsqu'elle était enfant et qu'elle regardait des westerns, elle remarquait que les personnages féminins restaient cantonnées au foyer tandis que les hommes étaient à l'extérieur à vivre de multiples aventures. Méduse est d'une certaine manière une réponse à cela, "en restant à l’intérieur, et en observant les femmes quand les hommes passent et aussi quand les hommes sont repartis."