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chrischambers86
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2,5
Publiée le 18 mai 2014
Sur le plan technique (plan sèquence, profondeur du champ), c'est remarquable! Pour le reste, "The Magnificent Ambersons" est un film mineur d'Orson Welles où, à travers deux amours qui ont èchouè, celui de Eugène (Joseph Cotten) pour Isabelle Amberson (Dolores Castello) et celui de George Minafer (Tim Holt) pour Lucy (Anne Baxter), s'exprime la transformation d'une sociètè aristocratique en une sociètè industrielle, et l'apparition d'une ploutocratie amèricaine. "Citizen Kane" aussi bien que "The Magnificent Ambersons" matèrialisent la croyance de Welles; comme il l'a lui-même dèclarè, en un mèlodrame qui veut être la dernière forme de la tragèdie dans le monde bourgeois et servir d'instrument de critique sociale! L'idèe n'est pas nouvelle au cinèma, telle "La règle du jeu" que Jean Renoir signe en 1939, soit trois ans avant "The Magnificent Amberson". En ce qui concerne Welles, son intèrêt ne vient pas seulement du fait qu'il introduit une nouvelle dimension dans le cinèma amèricain, mais aussi qu'il impose des personnages dèsenchantès, vaincus, qui, en peu de temps posent les bases de ce qui deviendra dans les annèes futures le hèros romantique par excellence du cinèma et constituent des facettes diffèrentes et fascinantes de sa personnalitè contradictoire: à part Kane et George Minafer, il est nècessaire de rappeler par exemple l'aventurier O'Hara de "The Lady from Shanghaï", le tout-puissant et vulnèrable Arkadin de "M. Arkadin", le policier Quilan de "The Touch of Evil", le sensuel personnage de "Falstaff" ou le très riche M. Clay de "Une histoire immortelle"...
Splendeur est le mot qui convient... Ici, tout est grâce, harmonie, volupté. La caméra tourne autour des personnages en explorant un espace infini qui est celui de l'âme humaine. L'interprétation est d'une justesse inouïe et d'une classe folle, de Tim Holt à Agnes Moorehead en passant par Ann Baxter et bien sûr Joseph Cotten, au sommet de son art. Tourné dans l'élan de Citizen Kane mais malheureusement défiguré par une production exaspérée des caprices du grand Orson (qui pouvait être aussi insupportable qu'il était génial), ce film est tout de même, tel quel, un chef-d'oeuvre de virtuosité, d'intelligence, et tout simplement de cinéma.
La Splendeur des Amberson... Déjà le titre résonne comme les vestiges d'un prestige, comme un gigantesque mémorial habité par le théâtre, l'architecture et le cinéma. Ce n'est probablement pas un hasard si ce deuxième film succède à Citizen Kane dans la filmographie de Welles : Isabelle Amberson, icône shakespearienne par excellence, est un peu le Rosebud de cette splendeur, l'image emblématique campant le haut du balcon. Proprement flamboyante, la mise en scène renverse le spectateur lors de longs plans-séquence d'une incroyable modernité ; constamment en relief, émouvantes et gracieuses, les images se suivent avec une fluidité désarmante pour l'époque. Si Citizen Kane, premier chef d'oeuvre d'une longue série, fut remarqué pour ses innovations stylistiques, on peut bel et bien affirmer que La Splendeur des Amberson est un monument de maîtrise. Bien entendu, le happy end entâche quelque peu l'ensemble mais cette résolution bancale n'est qu'un détail vis-à-vis des qualités citées précédemment. A la fois grande fresque populaire et sommet du Septième Art, La Splendeur des Amberson est l'oeuvre d'une force de la nature. Inoubliable.
Après le triomphe artistique de "Citizen Kane",Orson Welles avait les mains libres vis à vis de RKO,mais un concours de circonstances l'engagea sur 3 projets simultanés. A cause de cela,il ne pût peaufiner "La Splendeur des Amberson"(1942)comme il le souhaitait,et laissa son monteur,Robert Wise,procéder à des coupes drastiques(35 minutes supprimées)suivant en cela les directives après des projections-test décevantes. Malgré tous ces obstacles,ce mélodrame en costumes passe bien l'épreuve du temps,aidé par une mise en scène régulièrement innovante et d'une précision d'horlogerie suisse. La scène du bal en est l'exemple frappant avec une caméra mobile captant à la volée des discussions sur différents plans. On retiendra aussi la séquence virtuose de la calèche bloquée dans la neige,ou celle plus sarcastique de la prétendante se moquant ouvertement de l'héritier. Ce dernier est la pierre angulaire de tout le drame se mettant en place. Welles évoque ses souvenirs d'enfance,d'un monde aristocratique qui se meurt,replié sur des considérations de classe futile et emporté par le progrès technique en marche. Le film n'est pas aussi radical qu'il aurait dû être,avec un final trop tiède pour être de Welles...
"The Magnificient Ambersons" porte une ambition (mélo)dramatique considérable sans parvenir à la déployer vraiment, malgré une mise en scène souvent remarquable, capable à travers un somptueux noir et blanc de dessiner ses personnages grâce à des effets de contrastes saisissants. Pourtant, le film peine à proposer des scènes émouvantes alors que du point de vue de l'écriture, les deux histoires d'amour possèdent un réel potentiel tragique; on retient tout de même la scène de rupture entre George et Lucy, magnifique dans son intensité et son déroulement (il s'agit pour Lucy de cacher les sentiments qu'elle a pour George) et d'autres moments, tout aussi graves ou plus légers, qui suscitent un intérêt en ce qu'ils nuancent les personnages et construisent des relations entre eux. Mais la distance du cinéaste avec ceux-ci ne permet pas d'être constamment captivé ou du moins impliqué dans cette histoire; on regarde donc le film avec un certain respect, voire avec admiration, mais pas avec passion. En bref, "The Magnificient Ambersons" est un beau film qui touche par intermittence.
Toujours sous contrat avec la RKO après son éclatant coup d’essais « Citizen Kane », Orson Welles réalise et écrit l’adaptation du roman « La Splendeur des Amberson » de Booth Tarkington qu’il avait déjà adapté pour la radio en 1939 malgré la marge de manœuvres réduite par le studio, notamment vis-à-vis du montage final (finalement le film fut amputé de 43 minutes et une fin plus « moralement acceptable » a été tourné).
Il nous raconte plusieurs destins liés au clan des Amberson, mais surtout celui d’Eugène Morgan, fabriquant de voitures qui revient dans sa ville natale après 20 ans d’absences et qui va notamment tomber sur Isabel Amberson qui était son amour de jeunesse mais ils ont chacun eu un enfant et ces derniers vont se rencontrer.
Mais cette « splendeur » n’est qu’une façade et la grandeur passée de cette famille n’est qu’une illusion et Welles étudie à travers eux le passage aux valeurs traditionnelles à celle plus modernes (à l’image de l’industrialisation de l’Amérique durant le XIXème siècle) avec plus ou moins de difficultés et d’envies où la famille Morgan représente les nouveaux industriels avec le marché de l’automobile. Il rend les personnages et leur évolution intéressant, que ce soit Engène, qui sera toujours amoureux d’Isabel mais qui va tomber sur George, son fils arrogant, colérique et prétentieux qui va s’y opposer alors que lui va tomber sous le charme de la fille de George. Il donne une dimension mélancolique à son film, que ce soit à travers la grandeur passée de la famille Amberson ou à travers ses destins et les parcours de vies choisies et les échecs des amours mis en scène.
Sans surprise, Welles est techniquement au sommet (plan séquence, profondeur de champs…) et met en scène de belle manière cette histoire classique, la rendant intéressante. La photographie en noir et blanc est superbe et très bien utilisée. Côté interprétation, Welles dirige très bien ses acteurs, que ce soit Joseph Cotten, Anne Baxter ou encore Tim Holt, chacun rentre à merveille dans son rôle. Sans oublier la très bonne bande-originale signée Bernard Hermann.
Un très bon mélodrame romanesque, Welles rend intéressant ses personnages et son histoire même si on peut regretter toutes ces coupures (plus de 100 minutes), comme pour d’autres de ses œuvres…
je suis déçu, déjà dans le DVD un mec vient nous cause de comme quoi le film a été amputé d'une heure… ça commence bien… mais que ça reste l'un de ses meilleurs… ben franchement je dirai que c'est le moins bon que j'ai vu de Welles, auteur maudit… Pas que la mise en scène ou que l'histoire ne soit pas bien, la voix off de Welles est toujours aussi envoûtante, mais il manque quelque chose à ce destin tragique de cette famille. C'est de loin pas mauvais, mais je suis déçu, je m'attendais à un chef d'oeuvre et je me trouve avec au mieux un bon film 3/4 car certaines scènes sont vraiment pas mauvaises du tout, c'est tout de même Welles à la réalisation…
Réalisé tout de suite après "Citizen Kane", "La Splendeur des Amberson" marque le début des difficultés pour Orson Welles : le film fut coupé au montage par les producteurs et l'échec fut tel que Welles dut attendre un moment avant de réaliser un autre film. Pourtant, cette tragédie familiale est une pure réussite. Grandeur et surtout décadence d'une famille qui n'a plus que les regrets et un peu d'amour, le film reflète parfaitement les conflits entre la modernité et les traditions. En effet, Eugene Morgan, amoureux depuis toujours d'Isabel Amberson, fabrique des voitures et George, le fils d'Isabel est formellement opposé à leur amour et à la modernité, tenant aux valeurs de noblesse de sa famille qui ne sont plus qu'illusions. L'histoire est relativement classique mais brillamment mise en image par un Welles qui laisse tomber la flamboyance de "Citizen Kane" pour quelque chose qui colle au plus près d'une famille se refermant sur elle-même. Le noir et blanc est magnifique et Stanley Cortez a effectué un travail remarquable sur la photographie, dosant les nuances d'ombres et de lumière avec grand talent, illustrant ainsi parfaitement les émotions et états d'esprits des personnages.
Grandeur et décadence d'une grande famille bourgeoise américaine à la fin du XIXe siècle. Ce 2e film de Welles - qui fut mutilé au montage par les producteurs - reste un modèle de mise en scène et d'utilisation du plan séquance, et Welles, un conteur hors pair.
On peut avoir réalisé le plus grand film de tous les temps mais si vous ne rapportez pas d'argent, le studio, aussi cool soit-il, vous retire vos privilèges. La mythique RKO ne dérogea pas à la règle en mutilant le 2ème d'O. Welles, qui avait pourtant un contrat en or, ce dernier ayant été envoyé en tournage en AmSud pendant que les exécutifs s'occupaient du montage final. Et pourtant, ce film demeure un total chef d'oeuvre tel qu'il est. Lumière magnifique, mise en scène dense et d'une intelligence redoutable, acteurs impeccables (malgré une certaine rigidité dans le jeu par instants, héritage du théâtre) et scénario magnifique. Indispensable pour les cinéphiles, cette leçon de cinéma demeure incontournable et mérite amplement son statut et Welles confirme son génie avec cette oeuvre maîtrisée qui brasse moult thèmes et idées pour nous raconter la mutation d'un monde. D'autres critiques sur
Superbement filmé et très intelligent, "La Splendeur des Amberson" est un pur chef-d’œuvre, zigzaguant entre le drame et l'humour, tout en conservant un aspect social et satirique. Le film reflète, par l'intermédiaire d'une chronique familiale, les bouleversements sociologiques ayant touché les États-Unis durant la première partie du vingtième siècle. Bien qu'il n'ait pas eu droit au montage final, Orson Welles montre ici sa virtuosité en adoptant un style oscillant entre classicisme et originalité.
Techniquement excellent, tant par la maîtrise du contraste entre noir et blanc que par la symbolique de la mise en scène et le jeu des acteurs, le film pèche cependant par manque d'émotion et de cohérence scénaristique, présentant des personnages aux réactions excessivement sacrificielles ou égoïstes - quoi que cela souligne parfaitement le clair-obscur caractériel. De même alors que le début du récit promettait une critique acerbe du microcosme bourgeois de l'époque, la dimension sociétale s'étiole au profit des problématiques sentimentales, certes inscrites dans un contexte moral historiques, mais plombées par un académique romanesque peu enthousiasmant. Dispensable.
Le film s'apparente à un livre de Balzac. Tout un nœud de personnages autour d'une intrigue familiale. C'est assez compliqué à comprendre. Mais c'est élégant et beau
L’histoire d’une famille riche au début du vingtième siècle : mère n’ayant pas fait le mariage adéquat, adulant un fils qui le lui rend bien, mais est pétri d’orgueil et de vanité ; soupirant de la mère digne et enrichi, éconduit par le fils ; tante célibataire attisant les jalousies, etc. Orson Welles suit la trame du roman à succès de Booth Tarkington. Aidé par l’excellent jeu des acteurs, particulièrement celui de Tim Holt (George Amberson), il parvient à créer l’émotion, et à intéresser le spectateur à cette saga d’amour et de haine assez convenue. Malheureusement, le montage n’ayant pas été réalisé par l’auteur, le film est raccourci, ce qui rend certains passages peu explicites, et on lui a adjoint une « happy end » peu vraisemblable. Les 43 minutes manquantes du film n’ont d’ailleurs jamais été récupérées. De plus, on ne retrouve nullement la virtuosité technique de Welles, si importante, tout juste a-t-on droit à quelques effets de profondeur de champ. Si la thématique de ce second film de Welles est proche de celle du premier (vanité des choses, grandeur et décadence, gâchis de talent, etc.), sa texture en est étonnamment inférieure, et il faudra attendre l’opus 3 (the stranger – le criminel) pour retrouver la flamboyance.
De quoi parler? Du film, ou de ce qu'il aurait du être? Comme on ignore le deuxième, parlons du premier, le coeur saignant. Interprétation parfaite, ironie et intelligence, complexité passionnante des relations entre personnages (le héros et sa tante en particulier!), plan-séquences, mouvements d'appareil, angles de caméra... (enfin Welles quoi), décors qui se vident pour une famille qui ne voit pas croître son décalage par rapport au monde extérieur... sont abominablement altérés par un montage insensé, une fin à contre-sens du film, stupidement mielleuse, et des bouts de films qui manquent avec une telle évidence qu'on s'insurge! Car même sans le savoir, impossible de ne pas remarquer que le film a été saccagé scandaleusement, les intentions de Welles étant claires... mais pas respectées par son propre film! Le film reste un moment magique à passer, mais c'est surtout la preuve que dans le cinéma, l'argent l'emporte sur la créativité, à notre plus grand regret. Car ce film aurait pu être le deuxième chef d'oeuvre absolu d'Orson après Citizen Kane! (les autres étant un peu surfaits à mon goût) LE symbole du gâchis de l' "industrie" du cinéma.