Ce sont les productrices Alison R. Rosenzweig et Tracie Graham qui sont à l'origine de Windtalkers, les messagers du vent. La première découvrit l'existence des "code talkers" grâce à son frère, qui la poussa à développer ce chapitre peu connu de la Seconde Guerre mondiale en long métrage. "Le matériau était passionnant", confie Alison R. Rosenzweig, "mais il me sembla d'abord plus approprié à un documentaire qu'à un long métrage de fiction. Ce n'est qu'ensuite que Rosenzweig et son associée Tracie Graham, découvrant la résonnance dramatique de cet épisode historique, mirent véritablement le projet en développement.
Windtalkers, les messagers du vent se propose de rendre hommage à des héros méconnus de la Seconde Guerre mondiale : les "code talkers" Navajos.Ceux-ci, enrôlés dans les Marines, purent transmettre de nombreux messages cryptés d'une importance cruciale basés sur leur langue maternelle. Une méthode qui porta un coup fatal aux japonais et permit aux américains de remporter la Guerre du Pacifique.
Les affrontements de Windtalkers, les messagers du vent ont nécessité une préparation d'envergure, notamment en ce qui concerne la bataille de Saïpan. Pour leur donner le maximum de crédibilité, la production a enrôlé 700 figurants, dont 250 soldats japonais, des réservistes et d'anciens Marines. Le Directeur de la photographie Jeffrey L. Kimball déclare avoir "déployé un maximum d'efforts pour restituer la sauvagerie de ces affrontements et faire partager au spectateur les épreuves physiques des Marines."
De son côté, le scénariste John Rice n'en revient toujours pas. "Le premier jour de tournage m'a estomaqué", se souvient-il. "C'était inouï d'observer ces centaines d'hommes monter à l'assaut des lignes ennemies, au milieu des explosions, des tirs d'artillerie, des colonies de blindés."
Afin que les acteurs de Windtalkers, les messagers du vent "rentrent" parfaitement dans leurs rôles de Marines, la production du film a tenu à faire les choses en grand. Avant que le tournage ne débute, les principaux protagonistes furent ainsi regroupés à la Base de Kaneohe, accueillis par le sergent major Jim Dever et plusieurs instructeurs des Marines. Durant une semaine, ils apprirent comment marcher, parler, penser et réagir comme de véritables Marines. Jim Dever explique plus précisément avoir rappelé aux comédiens "l'histoire de ce corps d'élite, ses structures, et enseigné certaines techniques de base : maniement d'armes, déplacements sur le terrain, manoeuvres tactiques."
L'un des aspects de Windtalkers, les messagers du vent qui a le plus touché le réalisateur John Woo est le côté humain qui se dégage de l'histoire. "C'est la dimension émotionnelle de cette histoire et sa résonnance humaine qui m'ont séduit", explique-t-il. "Je cherchais depuis quelque temps à sortir du domaine du pur film d'action, et ce projet cadrait parfaitement avec les objectifs de notre nouvelle société de production."
Si les méthodes de John Woo n'ont pas surpris Nicolas Cage et Christian Slater, qui ont déjà travaillé avec le cinéaste, d'autres n'en reviennent en revanche toujours pas, comme le comédien Mark Ruffalo. "John Woo est incroyable !", s'emballe-t-il. "Je me souviens d'un plan séquence, tourné à la steadycam le long d'une tranchée, où des dizaines d'entre nous se livraient à un féroce corps à corps. Décidé à tourner cela sans aucune coupe, John avait chorégraphié chaque seconde de main de maître. Le résultat est aussi dense et haletant qu'on peut l'espérer."
Pour le scénariste Jeffrey L. Kimball, "John vous plonge toujours au coeur de l'action. Il privilégie le mouvement, aborde le plan à la façon d'un chorégraphe et fait "danser" sa caméra."
Pour l'imposant tournage de Windtalkers, les messagers du vent, le réalisateur John Woo s'est entouré d'une équipe performante comprenant le Directeur de la photographie Jeffrey L. Kimball, avec lequel il avait déjà collaboré sur M: I - 2. Les prises de vues, qui se sont étalées sur une durée de 20 semaines, ont été effectuées à Hawaï et en Californie du Sud. La principale bataille du film, la bataille de Saïpan, s'est déroulée dans un ranch d'Honolulu, à la superficie d'environ 1,6 hectares.
Le scénariste John Rice explique que le titre Windtalkers est une référence à la culture Navajo. "Le vent joue un rôle éminent dans leur vision du monde et leurs croyances religieuses", explique-t-il. "Il confère au film une dimension spirituelle typiquement Navajo."
Cinq ans après Volte-face, John Woo retrouve Nicolas Cage pour Windtalkers, les messagers du vent. L'acteur ne tarit pas déloges au sujet du cinéaste asiatique. "John est l'auteur par excellence", déclare-t-il. "J'ai plaisir à entrer dans son monde, à partager ses visions qui ont, comme les miennes, un caractère extrême."
Pour le chef costumier Nick Scarano, il était indispensable de conférer à Windtalkers, les messagers du vent un vrai côté réaliste. Plusieurs mois à l'avance, celui-ci entreprit donc de confectionner 1.300 uniformes de Marines et un millier d'uniformes japonais à l'identique de ceux de l'époque. Parallèlement, la production s'est procurée 500 armes d'époque ainsi que des tanks et des chars.
Pour Terence Chang, producteur et fidèle associé de John Woo, Windtalkers, les messagers du vent est un film qui pourrait dévoiler à l'Occident une autre facette du talent du cinéaste, peut-être pas totalement révélée au public jusqu'alors. "John est principalement connu à l'Ouest comme un spécialiste du cinéma d'action, alors que certains de ses meilleurs films de Hong Kong privilégient d'abord, et avant tout, les rapports d'amitié", déclare-t-il avant d'ajouter que "John excelle, à l'évidence, dans les scènes d'action, mais est tout aussi doué pour diriger les acteurs et donner à un drame tout son impact émotionnel."
Windtalkers, les messagers du vent ne marque pas seulement les retrouvailles de John Woo et Nicolas Cage. Le film de guerre est également l'occasion pour Christian Slater de retravailler avec le cinéaste asiatique, celui-ci l'ayant dirigé en 1996 dans Broken Arrow.
Intense et éprouvant. Tels sont les deux qualificatifs du tournage de Windtalkers, les messagers du vent. Christian Slater est l'un des premiers à souligner la somme des efforts fournis, d'autant que nombre des cascades ont été effectués par les acteurs eux-mêmes. "Ce fut une succession quasi ininterrompue de scènes à risques, parfaitement terrifiantes", explique-t-il. "Nous devions parfois courir de longues distances en suivant des itinéraires très précis au milieu des mines et des explosions. Cela demandait une concentration et une prudence extrêmes."
A l'instar de plusieurs autres films de guerre - tel le Pearl Harbor de Michael Bay, pour ne citer que le plus récent - Windtalkers, les messagers du vent a été en bonne partie tourné à Hawaii. Cette décision a entraîné d'importants bénéfices financiers pour l'île : on estime qu'au moins 30 millions de dollars (sur les 100 alloués au budget total du film) ont ainsi été déversés dans l'économie locale.
Le 26 juillet 2001, le Congrès des Etats-Unis a décerné sa médaille d'or - une des plus hautes récompenses américaines - à 4 des Navajos (et aux familles de 25 autres), dont l'action dans la transmission d'ordres codés est partiellement relatée dans Windtalkers, les messagers du vent. Le président George W. Bush lui-même a participé à la cérémonie, qui fut suivie d'une grande réception.