« J'essaie consciemment d'éviter les sujets sensibles parce que je veux que le public de mes films soient aussi large que possible. Mais la censure est constituée par un réseau complexe des différentes autorités. L'un après l'autre, les ministères énoncent leurs propres restrictions. Par exemple, dans un film, un homme et une femme doivent toujours formés un couple, les personnages principaux doivent de préférence tenir un rôle modèle et ainsi de suite. Dans Shower, j'avais prévu lors d'une scène de douche de placer des hommes nus en arrière-plan. Il me semblait que ça contribuait à l'authenticité. Mais cela n'est pas encore possible en Chine car nous sommes encore un peuple très prude. »
Shower a été distingué dans de nombreux festivals, obtenant notamment le Prix de la critique au Festival de Toronto, le Prix du meilleur réalisateur à San Sebastian et les Prix du meilleur film et du public à Seattle.
En 1998, il a réalisé Spicy love soup, son premier long métrage, couronné de prix et plébiscité par le public.
Avec Shower, Zang Yang signe son deuxième film.
« J'ai grandi dans un hutong, une habitation traditionnelle de Pékin. Mon père m'emmenait souvent aux bains. Aujourd'hui, à la place occupée par la maison familiale se trouve un immeuble de six étages et les bains ont eux aussi disparu. J'ai toujours eu envie de faire un film sur ces bains publics. Les bains de Pékin où fut tourné le film, allaient être détruits peu de temps après la fin du tournage. Nous ne pouvons pas contrer les rapides changements sociaux, mais il faut maintenir des valeurs traditionnelles telles que l'amitié et les relations avec le voisinage. »