Quand on crie au loup : les secrets du tournage

Avec Quand on crie au loup, Marilou Berry a souhaité renouer avec des films d'aventures et fantastiques comme Big, Splash, Les Goonies, Indiana Jones ou encore E.T. dont elle est nostalgique. Ces longs métrages sont selon elle capables de plaire à tous les publics et de susciter aussi bien le rire que l'émotion sans jamais manquer de profondeur. Elle estime que ces films ont quasiment été abandonnés par les Anglo-Saxons : "Le cinéma pour enfants est devenu plus dark, plus violent et bourrés d’effets spéciaux. Il y a une quinzaine d’années, les films pour enfants étaient un genre qui cartonnait encore en France. Et puis il y a eu plusieurs loupés qui ont coûté très cher. Les financer est devenu compliqué".

Quand on crie au loup est la deuxième réalisation de Marilou Berry après Joséphine s’arrondit, en 2015.

Co-scénariste du film, Marilou Berry a souhaité injecter dans le script initial une dimension plus burlesque, punchy et colorée inspirée des livres de Roald Dahl. Elle l'a également rendu plus triste "puisque l’un des grands changements que j’ai apporté au scénario était de rendre Victor orphelin, vivant seul avec son grand-père".

Marilou Berry a découvert lors de la pré-production du film qu'elle était enceinte. Elle a pris la décision de continuer le film et était enceinte de sept mois durant le tournage. Le personnage qu'elle interprète a été par conséquent totalement modifié : "Romane était une femme longiligne, très élégante, genre Anna Wintour, j’en ai fait une grosse dame, extravagante, sale et vulgaire. J’y suis allée à fond dans le mauvais goût, un mélange de Goonies et de la Matilda de Danny DeVito. [...] Et pour qu’on ne puisse pas voir mon ventre arrondi, je me suis rajoutée des bourrelets sur le ventre".

Marilou Berry a tout de suite pensé à Gérard Jugnot pour le rôle du grand-père car il sait être "à la fois très antipathique et très drôle". Il est capable selon elle de toujours inspirer une certaine sympathie même quand il joue des personnages imbuvables. La réalisatrice raconte : "Je lui ai demandé de se refaire pousser la moustache, car je ne l’imaginais pas sans. Lui qui ne pouvait pourtant pas tourner sans il y a encore quelques années, la déteste aujourd’hui ! Mais il a finalement dit oui. J’ai vu dans son acceptation une marque de confiance. Cela m’a beaucoup touchée".

Marilou Berry a trouvé Noé Wodecki in extremis via un casting. Le garçon, qui n'avait aucune expérience à l'exception d'une participation dans un court métrage pour l'ESRA (L’Ecole Supérieure de Réalisation Audiovisuelle), a postulé après avoir vu l'annonce de casting sur un groupe Facebook. S'il ne convenait pas tout à fait au rôle physiquement car trop grand pour jouer un enfant de 13 ans, la réalisatrice a trouvé en lui "la fragilité, la sensibilité, l’empathie, la poésie que je voulais pour ce personnage". Quant au principal intéressé, il était ravi de tourner sous la direction de Berry : "Je ne la connaissais pas personnellement, mais je l’avais adorée comme actrice dans Comme une image, le film d’Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Quand j’ai su que j’avais décroché le rôle de Victor, je suis allé voir sur Internet tout ce qu’elle avait fait, en tant que comédienne et réalisatrice, et j’ai été encore plus fier d’avoir été choisi".

Pour Marilou Berry, la principale différence quand on fait un film pour les enfants est de mettre moins de gros mots dans les dialogues et de ne les faire prononcer que par les méchants. La réalisatrice déclare : "Peut-être faut-il essayer aussi d’avoir du rythme et de le maintenir jusqu’au bout, sans s’essouffler, parce que les enfants s’ennuient plus vite que les adultes. Sinon pour le reste, c’est pareil. Il n’y a pas de traitement particulier".