Stripped est le troisième et dernier volet de la trilogie de Yaron Shani sur l’exploration des relations amoureuses, après Chained et Beloved : « L'amour des hommes et des femmes est aussi complexe que la vie elle-même. Il est le sens premier de notre existence, mais contient à la fois énormément de contradictions. Les trois films se concentrent chacun sur une dimension différente. Chaque film est complet en luimême et peut être vu seul, mais leur combinaison fournit une image de la vie croisée des personnages sous différents angles et à des moments différents ».
Le réalisateur a voulu dépasser les frontières qui existent entre réalité et fiction. Pour cela, il a choisi des acteurs qui ont été confrontés à des épreuves similaires que leurs personnages dans le film : « Ces évènements font partie intégrante de leur identité profonde. Et leurs réactions filmées sont devenues spontanées : un rire était une véritable explosion de surprise ou de joie, la colère était sincère. Les acteurs ne jouaient pas : ils étaient en train d'agir, dans le souvenir de ce qu’ils avaient vécu ». Yaron Shani a travaillé durant un an avec les comédiens, qui ne connaissaient ni le script ni les étapes du film. Ils étaient libres d’être eux-mêmes durant le tournage et Shani réécrivait sans cesse le script pour s’adapter à leur personnalité.
À de nombreuses reprises, les corps dénudés sont floutés dans Stripped, un choix déterminé dès l’écriture par le réalisateur. Brouillant les frontières entre réel et fiction et présentant dans son film des éléments vrais et personnels, Yaron Shani a préféré ne pas exposer ses acteurs : « De même que je n’exposerais pas les parties les plus vulnérables du corps de votre fille, et que je n’exposerais pas une personnalité discrète dans un documentaire. Dans une culture hyper sexualisée et même pornographique comme la nôtre, c’est aussi une déclaration importante, d’autant que l’un des principaux thèmes de mes films est la violence par le corps et le sexe ».