Le réalisateur danois, Rasmus Kloster Bro, réalise ici son premier film ! Et c'est la dynamique du huis clos qu'il a choisi d'entreprendre. Je dois dire que le film ne sort aucunement de la structure classique que présente un film survival en espace clos, les mêmes enjeux et étapes procédurales sont utilisées. Donc en soit il n'y a pas d'originalité. Le gros bémol par contre c'est que l'introduction et les scènes d'exposition au début sont beaucoup trop longues, le film peine vraiment à démarrer...
Mais heureusement ensuite, les enjeux se mettent en place et l'intrigue est développée de façon plutôt efficace. Je regrette quand même que les background stories du trio de personnage soient peu approfondies. On en sait pas beaucoup plus sur eux et surtout ils ont tous un socle commun familial (que ce soit le besoin de combler des dettes familiales pour l'immigré, l'autre ouvrier qui souhaite évidemment retrouver ses 2 filles et la journaliste reporter qui souhaite retrouver sa fille), ce qui a pour conséquence que l'impact et l'engagement émotionnel pour ces 3 personnages sont moins importantes, ce qui peut être problématique pour les scènes de dangers... Mais cela est compensé par le fait que les relations entre les trois personnages jouent constamment sur l’ambiguïté entre solidarité et égoisme à travers le prisme de la survie. Et même la fin joue sur ce filon. Je l'ai trouvé plutôt pas mal cette fin ouverte,
l'immigré ayant essayé de sacrifier la vie de la journaliste pour sa propre survie alors que celle-ci l'a plus qu'aidé en retour, et lui avait promis de régler sa dette auprès de sa famille. Et les deux, finalement rescapés et en vie, se confrontent à la fin à leur réveil, avec la question en suspend, va-t-elle tenir malgré tout sa promesse, ou sacrifier l'immigré à son tour par vengeance...
Je m'attendais d'ailleurs à une autre fin possible alternative, où la journaliste aurait bien enregistré la vidéo avec son portable pour dire adieu à sa fille et en profiter pour faire comprendre à ses proches qu'ils doivent tenir la promesse qu'elle a faite auprès de l'immigré en offrant 8000€ à sa famille, vidéo que la police aurait fait visionné après coup à l'immigré, après avoir été le seul rescapé puisqu'il aurait bien été au bout de ses intentions en sacrifiant la journaliste pour sa survie. Et finissant alors avec sa confrontation interne de lui culpabilisant et avouant finalement l'avoir tuée...
Mais cela aurait été un peu plus brutal sur le message, et aurait donné un sens complètement différent à la notion de solidarité et de sacrifice en mettant encore plus le poids de la culpabilité sur l'immigré, ce qui n'était pas forcément la volonté des scénaristes je pense, mais ça aurait été aussi intéressant...
La réalisation est aussi très bien maîtrisée, avec un travail de sound design sur les scènes de pressurisation et dépressurisation vraiment efficace, qui permet vraiment de créer un sentiment d'angoisse et d'oppression totale. Et également à plusieurs reprises, ce choix de créer de l'angoisse à travers des moments blackout et écrans noirs laissant place uniquement aux sons et voix des personnages. L'utilisation des 3 espaces clos est aussi bien pensée, permettant de créer l'intrigue de l'un à l'autre en permanence et permettre l'issue finale également.
Globalement on peut donc dire que c'est un bon premier film très efficace et maîtrisé en réalisation, sans prises de risques pour autant dans son scénario.