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    Duel au soleil
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    3,8
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    54 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 2 juin 2012
    Le film commence bizarrement pour un western, mais la suite se comprend aisément. Il est assez inhabituel de trouver Gregory Peck dans un rôle de mauvais et cynique garçon . King Vidor nous livre un petit chef-d'œuvre bâti sur un solide scénario où les scènes s'enchaînent pour le plus grand plaisir du spectateur. D'abord, les couleurs et les différentes mises en scène renforcent l'atmosphère de chaque séquence, les plus belles se présentant sous un ciel chargé. Ensuite, les différents déroulements offrent leur lot de satisfaction : le cheval de Pearl qui s'emballe rattrapé par Lewt McCanles, la scène avec le pasteur particulièrement cocasse, le regroupement des cowboys sous un ciel de traîne pour empêcher le chemin de fer de traverser les terres du ranch, la confrontation permanente entre les deux frères Lewt (Gregory Peck) et Jesse (Joseph Cotten), l'intransigeance du vieux sénateur plus têtu qu'une bourrique. Certaines scènes sont mémorables comme celle du dressage du cheval par Lewt ou de la mort de Laura Belle au pied du fauteuil roulant du sénateur. Les sentiments et les caractères sont très bien dessinés : le cynisme des uns, la loyauté des autres, sans oublier la versatilité féminine. Seule fausse note, le doublage de la servante noire est assez désagréable, pourquoi lui avoir donné une voix aigue et puérile ! Le ciel rouge du début et de la fin rend le spectacle d'une beauté indicible. Un des meilleurs westerns de tous les temps. Du grand, du très grand cinéma.
    Sid Nitrik
    Sid Nitrik

    61 abonnés 416 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 décembre 2013
    Ce « Duel au soleil » n'est pas tout à fait un western classique avec pan-pan les indiens, règlement de compte dans le saloon (quoique...) et attention voilà John Wayne et la cavalerie. On est également bien éloigné du genre « spaghettis » qui, de toute façon, n'est pas encore né (nous sommes en 1946). Durant les 10/15 premières minutes on se dit « la vache, ça va être chiant »... et puis pas du tout, on rentre progressivement dans une histoire de famille vraiment intéressante. La mise en scène est particulièrement soignée et chaque protagoniste creusée consciencieusement. Le duel fratricide Gregory Peck / Joseph Cotten tient en haleine jusqu'au clap final. Le réalisateur King Vidor (un mec un peu « dark ») n'oublie pas d'apposer la marque « western » en reprenant des ingrédients classiques du genre : grands espaces, chevauchées, duels, chemin de fer, droit de propriété... On regrettera simplement que la magnifique Jennifer Jones, objet de bien des convoitises, surjoue légèrement parfois. Bien bon western.
    Parkko
    Parkko

    162 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 septembre 2010
    Si l'image est très soignée (j'ai été surpris de voir que le film datait de 1946 !), le tout est quand même très pénible.
    Une histoire d'amour au Texas, sous fond de lutte pour le pouvoir sur les terres etc. On aurait pu s'attendre à une fresque passionnante, mais ce n'est pas le cas. Les passages qui ne concernent pas l'histoire d'amour sont plutôt réussis, notamment tous les drames familiaux qui se nouent, mais cela ne constitue qu'une part très restreinte du film. En effet, le reste du temps il faut supporter les hésitations amoureuses d'une jeune fille. Au bout de 2 heures, elle a eu le temps d'aimer/de détester environ cinquante fois les deux mêmes hommes, avec des retournements de situations improbables. Le problème c'est que cette passion n'apparaît jamais vraiment à l'écran et de ce fait on ne comprend pas ce que fait Pearl Chavez. Le tout devient très vite agaçant, surtout que Jennifer Jones surjoue au maximum.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    600 abonnés 2 530 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 19 octobre 2013
    Un très grand film trop souvent mal présenté, il n’a aucun point commun avec d’autres et surtout pas avec ‘’Autant en emporte le vent’’ dont Selznick souhaitait un succès comparable. Ici tout est démesuré jusqu’à l’érotisme a peine croyable dégagée par Pearl, il faut s’accrocher à son fauteuil. Il n’a, non plus, aucune longueur car cette histoire pleine de fureur, de sang et de mort a besoin de temps pour s’installer. Comme la mise en scène flamboyante nous charme la fin arrive encore trop tôt. Plus encore que par le technicolor, nous sommes fascinés par Jennifer Jones qui y est inoubliable. Toutes les facettes de son talent y passent à tel point que Gregory Peck devient le maillon faible du film tant il ne fait pas le poids face à elle. Il eut fallu un acteur avec une personnalité plus forte et un physique plus animal pour mériter 6 étoiles. (Son rôle dans’’ les grands espaces ‘’lui conviendra bien mieux). Il y de superbes morceaux de bravoure: La danse de la mère de Pearl suivie l’assassinat des amants, le dressage du cheval sauvage, l’affrontement de l’armée et des cow boys, la mort de Mrs McCanles et la séquence finale totalement folle mais artistiquement sublime. Il est vraiment rare de voir traiter un tel sujet, l’attrait irrésistible de Pearl pour Lewt s’apparente à celui de l'héroïne injectable pour un toxicomane, il me parait impossible dans ces conditions de parler d’un film d’amour mais plutôt d’un film traitant de la passion avec toute l’analyse intelligente que ce sujet mérite. C’est aussi inversement une leçon de sagesse. C’est d’ailleurs grâce à tous ces films magnifiques 100% cinéma que tous les cinéphiles de ma génération ont trouvé dans le quotidien l’équilibre qu’ils recherchaient. La vie et le grand cinéma ne se confondent jamais comme nos rêves et notre vécu, mais que serions nous sans eux?
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    velocio
    velocio

    1 321 abonnés 3 156 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 janvier 2014
    Je suis un grand amateur de western et j'avais probablement déjà vu celui-là dans ma jeunesse. Mais alors, quelle déception en le revoyant ! Rarement vu aussi cucul, disons même grotesque pour de nombreuses scènes. Et, en même temps, profondément mysogyne et passablement raciste. Et en plus, Jennifer Jones surjoue de façon totalement ridicule. Tout cela donne un western très médiocre.
    jfharo
    jfharo

    57 abonnés 1 232 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 18 février 2012
    A l'époque j'en avais gardé un sacré souvenir !,aujourd'hui je trouve tout cela sirupeux . spoiler:

    Même la scène finale considérée comme culte je l'ai trouvé niaise .Reste les acteurs ...
    Benjamin A
    Benjamin A

    717 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 mars 2022
    Plus un film de David Selznick que de King Vidor, Duel au Soleil marque par son ambition, ses excès, son souffle mélodramatique et cette impression de voir un Autant en emporte le Vent façon western.

    C'est un sentiment étrange qui domine lorsqu'on regarde Duel au Soleil, ses excès mélodramatiques, visibles notamment dans les réactions du couple principal à chaque péripétie ou presque, ne sont aucunement dérangeants, et c'est même le contraire, ils participent à la réussite du film. Ils sont l'une des raisons du souffle épique de l'œuvre, de sa poésie et de son aspect tragique qui prend vite le dessus par rapport aux autres éléments.

    Enfin, j'exagère un peu, les excès mélodramatiques ne sont pas non plus sur chaque mètre de pellicules et Duel au Soleil est avant tout marquant par le spectacle proposé, la mise en scène qui sublime ce triangle amoureux, le magnifique technicolor ou tout simplement les comédiens. Gregory Peck est surprenant dans le rôle d'un cow-boy cynique et arrogant, charmeur et surtout solitaire, alors que Jennifer Jones est endiablée (elle qui épousera bientôt Selznick) et que Joseph Cotten incarne un frère raisonné et calme.

    Ce trio fonctionne à merveille, les caractères sont opposés, Selznick ose évoquer la passion sexuelle et amoureuse, et insiste sur le côté violent et néfaste de la relation entre Jones et Peck. Ils sont entourés par d'autres personnages forts, à commencer par la mère (Lillian Gish, toujours parfaite) et le sénateur, qui apportent là aussi une vision opposée sur le comportement des deux frères. L'écriture est solide, avec un scénario simple et très bien exploité, tournant vite vers la tragédie pour un final annoncé, mais puissant.

    Les séquences s'enchaînent sans temps mort, le film sait prendre son temps pour présenter le contexte et développer les relations entre les personnages. Plusieurs scènes deviennent marquantes, à l'image du bal avec une caméra virevoltante captant tout ce qui s'y passe, où les premiers moments partagés par Peck et Jones, comme lorsqu'elle monte à cheval pour la première fois dans le ranch.

    Duel au Soleil insiste aussi sur les comportements humains, le cynisme de certains contrebalance la loyauté d'autres, avec la tentation féminine et le péché au milieu. L'évolution de l'Ouest et les querelles de propriétaires terriens apparaissent aussi en second plan, et participent à la réussite du film. Les images sont sublimes, le technicolor magnifique et les différentes visions du ciel (rouge, orageux...) sont inoubliables. Le duel fratricide tient toutes ses promesses, la tension est au rendez-vous et le final est mémorable.

    Duel au Soleil permet à David Selznick de mêler western et tragédie en sublimant un triangle amoureux où la passion dévore les âmes, le sang viendra s'y mêler, la poésie aussi, le tout dans un technicolor flamboyant et servi par de formidables comédiens.
     Kurosawa
    Kurosawa

    591 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 mai 2019
    Loin de s'ancrer dans une tradition classique du western, King Vidor crée une intrigue sentimentale (un trio amoureux) et tente de la raccorder à une dimension mythique tout en inscrivant son histoire dans un contexte politique précis et brûlant. L'ambition colossale de Vidor est de faire en sorte que la densité folle de l'écriture et le caractère monumental de la mise en scène ne créent pas de distance avec les personnages : il faut en faire des archétypes mais aussi des êtres complexes, problème qui a priori semble insoluble et qui se voit pourtant relevé avec un certain brio. L'intelligence du film est d'assumer la représentation de figures génériques (les dialogues sont d'ailleurs directs et ne cherchent pas la subtilité) pour mieux se centrer sur l'action et ses revirements. Si le film n'est à ce titre pas assez rigoureux sur le plan politique – le rapport du propriétaire à un pays en transformation, le chemin de fer passant sur ses terres –, il met en scène des relations sentimentales tellement tortueuses qu'elles finissent par donner une définition parfaite de l'amour fou : deux êtres qui ne peuvent s'empêcher de s'aimer, irrésistiblement liés alors que beaucoup les opposent. On pourrait même dire du rapport animal entre le personnage de Gregory Peck et celui de Jennifer Jones qu'il s'oppose à la clarté d'une mise en scène se voulant impériale (plans larges grandioses, gros plans tranchants, musique très marquée) sans toutefois y parvenir véritablement. C'est la limite de ce film passionnant que de ne pas totalement nous embarquer avec ses personnages, dans leur folie, et de faire sentir la suprématie d'une mise en scène tellement inspirée qu'elle en devient parfois écrasante. À défaut de réaliser le chef-d'oeuvre visé, King Vidor signe un film retors qui touche par ses nombreux coups d'éclat formels.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 990 abonnés 12 478 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 août 2020
    Un western mythique d'après-guerre, osè et incandescent à souhait! Une adaptation très coûteuse du best-seller de Niven Busch qui va au-delà de la superproduction malgrè le beau prèlude musical! A la mise en scène, l'immense King Vidor...et bien qu'ayant participè à la rèalisation, William Dieterle et Joseph von Sternberg, eux, n'apparaissent pas au gènèrique! Un casting royal (Gregory Peck en mauvais garçon, Jennifer Jones en mètisse troublante, Joseph Cotten en homme très èduquè, Lionel Barrymore en inflexible paralytique, Lilian Gish en femme de sènateur...), la violence des passions qui s'y jouent, le sens de la dèmesure et de la cruautè, les aspects les plus intimes, les images d'une beautè extraordinaire [...] Rien ne manque à ce rècit d'inspiration biblique alliant l'action, la passion, l'aventure et l'amour fou! On se souvient de l'intro grandiose que Scorsese a tant vènèrè, de ces ciels flamboyants et surtout de son cèlèbre duel final où Jones poursuit Peck dans les montagnes ècrasèes de soleil! Que rajoutez d'autre si ce n'est que ce film de Vidor a fait date pour son ambition, sa sensualitè et son baroque...
    Jack G
    Jack G

    6 abonnés 175 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 15 juillet 2020
    Ambitieux par ses moyens, Duel au soleil (1946) est né du désir du producteur David O. Selznick d'égaler le succès d'Autant en emporte le vent (1939).
    En effet, après Autant en emporte le vent, son producteur nostalgique de la grandeur passée, Selznick, consacre le reste de sa carrière à essayer d'égaler le succès du film avec d'autres projets. Duel au soleil est lorsqu'un des plus célèbres, avec son gros budget et son Technicolor aux couleurs rougeâtres et chatoyantes.
    Dès novembre 1944, soit deux ans avant la sortie du film, Selznick achète les droits du roman éponyme, rédigé par Niven Busch, à la société américaine de production RKO, en vue de consolider la carrière de Jennifer Jones. Il engage King Vidor à la réalisation, six ans après son long-métrage intitulé « Le Grand Passage », à mi-chemin entre western et aventure qui prend les guerres indiennes comme cadre historique. Selznick réécrit également lui-même le script et y apporte quelques modifications, dont la fusillade finale et la séquence d'ouverture qui présente les origines de Pearl.
    Le tournage débute en février 1945, mais en août 1946, peu avant la fin, des différends entre le producteur et le réalisateur éclatent. King Vidor s'explique ainsi : « Je cherchais à avoir une bonne interprétation sans exagération ni scènes exacerbées... Mais Selznick a voulu dramatiser les scènes, rendant le tout de plus en plus grand, selon son style habituel ». Vidor ne souhaitant pas en arriver à ce que son oeuvre bifurque de la sorte et, excédé par la mainmise de son producteur sur tous les aspects du tournage, il décide donc de quitter les plateaux. Il est remplacé par William Deterle (surtout connu pour Le Portrait de Jennie en 1948) pour terminer le film.
    Toutefois, plus tard, Selznick décide que ce soit le nom de Vidor qui soit crédité au générique, sans doute reconnaissant envers celui qui a réalisé la quasi-totalité du film. Précisons également que cinq ou six autres cinéastes ont apporté leur aide pour concrétiser ce projet ambitieux, dont Josef Von Sternberg, William Cameron Menzies et Otto Brower, mais de tous, seul King Vidor est resté dans la mémoire associée à cette production.
    Mais finalement, c'est plus la marque mégalomane et exagérée de Selznick que celle, plus modeste, de King Vidor, qui a pris le dessus. D'ailleurs, Selznick détestait ouvertement les westerns (le film reste, d'ailleurs, sa seule incursion dans le genre). Aussi, les scènes clés du genre sont écartées ou abrégées spoiler: , à l'image de ce duel au milieu d'une rue déserte expédiée d'une manière aussi rapide que surprenante.

    Ce western mélodramatique porte à l'écran quelques-unes des plus grandes vedettes de son temps, dont Jennifer Jones et Gregory Peck au-devant de la scène. Mais la qualification de « western » peut être sujette à débat. En effet, hormis la lutte entre propriétaires terriens et exploitants de chemin de fer, la beauté des paysages arides et désertiques, la présence de la cavalerie américaine, ainsi que le costume cow-boy de Gregory Peck, il n'est pas toujours facile de faire un rapprochement entre Duel au soleil et certains modèles du western, tant le romantisme et la multitude de scènes en lieux clos se rapprochent davantage d'un autre genre.
    Malgré cette ambiguïté, Duel au soleil offre quelques scènes marquantes, tant par l'ampleur des moyens engagés que par certaines audaces dans la mise en scène. Difficile ainsi de passer à côté de la scène du rassemblement des cavaliers avec ses milliers de figurants, ou encore, d'audacieux mouvements de caméras, spoiler: comme lors de la clôture du film face au Rocher de la tête de squaw ou lors de la scène du bal
    . Mais hormis la scène grandiose des cavaliers, l'intrigue principale ne tourne presque exclusivement qu'autour des rapports tourmentés entre Pearl et les hommes. De nombreuses séquences les mettant en scène sont d'ailleurs marquées d'un érotisme assez torride et peu commun pour l'époque, généralement censuré par les puritains américains et le Code Hays.
    Le but de Selznick est d'offrir à Jennifer Jones, la femme qu'il aime mais avec laquelle il n'est pas encore marié, un rôle dans lequel on ne serait pas prêt de l'oublier. Mais cette ambition égocentrique a pour conséquence qu'on lui en a fait faire beaucoup trop et qu'il nous est parfois difficile de pardonner à son époux de producteur de l'avoir rendue à de nombreuses reprises carrément laide et insupportable à force de roulements d'yeux, de maquillage exagéré, de vilaines grimaces et de pénibles rictus. Le film est entièrement fait d'excès et d'outrances, et l'actrice est insupportable par ses manières et son surjeu.
    Mais cette sexualisation du corps de l'héroïne, ces situations parfois carrément lubriques et l'atmosphère sensuelle et torride présente pendant une bonne partie du film n'est pas du goût des censeurs, qui obtiennent du producteur qu'il coupe une scène de danse lascive, jugée trop suggestive. Une bonne occasion de voir un peu moins le jeu lassant et exaspérant de l'actrice.
    Réputé pour sa prestigieuse distribution, Duel au soleil profite des prestations de Gregory Peck et de Lionel Barrymore, acteurs qui sont peut-être les plus crédibles du film avec Lillian Gush. Cette dernière est d'ailleurs nommée aux Oscars dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle, tout comme Jennifer Jones, nommée dans celle de la meilleure actrice. Mais aucune des deux femmes ne remporte le trophée.
    Avec un coût de production supérieur à celui d'Autant en emporte le vent, le film parvient tout de même à accumuler des recettes qui permettent de rentabiliser cette réalisation ambitieuse et colossale. Duel au soleil est l'exemple parfait de la démesure et du faste de l'âge d'or d'Hollywood. Ses décors imposants, ses innombrables figurants et ses stars présentent à l'écran participent de cette sensation de gigantisme.
    Mais ce désir de grandeur atteint parfois des seuils exagérés, car au-delà du jeu de Jennifer Jones, l'utilisation exacerbée du Technicolor en est aussi un élément. Même si on peut comprendre cet usage presque abusif dans la perspective de s'inscrire dans la lignée d'Autant en emporte le vent, des plans gâchent toute crédibilité avec parfois l'impression que le ciel est en feu tant l'accent est mis sur une couleur rougeâtre vive et peu réaliste. Sans doute est-ce là une volonté de créer un reflet des passions brûlantes des deux amants, mais à trop vouloir en faire, le résultat visuel devient exagéré, sinon ridicule.
    Comme dans Autant en emporte le vent, la vision des Noirs peut paraître méprisante, mais il faut quand même reconnaître que le personnage de Vasht, joué par Butterfly McQueen (dont il s'agit de la dernière présence sur grand écran avant une longue pause, justement motivée par des rôles stéréotypés), est plus amusant que condescendant.
    L'influence de Duel au soleil est limitée sur la postérité, mais il n'empêche que ce film mélodramatique est l'un des premiers que le réalisateur Martin Scorsese ait vus dans sa vie, et qui l'inspira pour son futur métier, comme il le confie dans son documentaire sur le cinéma américain. De quoi tout même considérer Duel au soleil et lui donner sa chance.
    Mais cette chance, force est de constater que son appréciation est très subjective. Si Duel au Soleil peut se lire comme une déclaration d'amour d'un producteur à sa muse, les codes du western sont majoritairement écartés voire oubliés, au profit d'une ambitieuse romance sur les traces de celle de Scarlett O'Hara. Même si l'intention est honorable et que la mise en scène offre quelques rares moments savoureux, le scénario est ponctué par des rebondissements incessants. Jennifer Jones change d'avis un nombre incalculable de fois tout au long du film, et même au moment de la scène finale, spoiler: alors que les deux amants sont en train de se mettre à mort et que la jeune femme a presque déchargé son arme sur Gregory Peck
    , l'indécision et le changement d'avis sont encore au rendez-vous. Un film apprécié par les surréalistes et on comprend pourquoi, mais si vous cherchez de la crédibilité scénaristique, passez votre chemin et évitez ainsi l'interprétation désastreuse de Jennifer Jones.
    Akamaru
    Akamaru

    3 137 abonnés 4 339 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 3 décembre 2013
    "Duel au soleil"(1946) est un western mélodramatique,assez singulier dans son déroulement comme son discours. Le producteur David ck avait décidé de faire dans le grandiose,et d'offrir un écrin total à sa femme,Jennifer Jones,qui tient ici le rôle principal d'une métisse tenaillée entre deux frères,aussi différents que l'eau et le feu. Valse de 7 réalisateurs,même si l'on retient qu'il est généralement attribué à King Vidor. Technicolor soigné. Nombreuses scènes à cheval(tournées de manière encore artisanales,c'est à dire en accéléré,avec des cascadeurs bien voyants). Et au centre,une tragédie antique,qui peut prêter à sourire aujourd'hui,mais qu'il faut replacer dans le contexte d'antan. Les hommes sont invariablement beaux et forts. Les femmes cruches et soumises. Jennifer Jones,dont la beauté bronzée saute aux yeux,surjoue un personnage déjà bigger than life. Le duel entre les deux frères trouve sa conclusion de manière marquante. L'amour entre Pearl et Lewt est difficile est suivre,ce qui représente assez bien la versatilité de ce sentiment. Le film est aussi un témoignage des farmers de l'époque,obligés de céder aux sirènes du capitalisme. Une œuvre qui ne ressemble qu'à elle même.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 098 abonnés 3 970 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 septembre 2010
    C'est bien réalisé, bien foutu, mais si certaines scènes sont plaisantes : comme la scène de fin, le film ne m'a guère remué.
    tomPSGcinema
    tomPSGcinema

    767 abonnés 3 323 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 22 janvier 2014
    Possédant un casting ultra prestigieux, ce western baroque et bourré de sentiments s'impose comme l'une des plus belles réussites de son époque. La réalisation de King Vidor est merveilleuse et nous offre quelques grands moments de cinéma (le duel final en est sans doute la plus belle preuve), l'histoire s'avère assez captivante dès le départ, tandis que le technicolor est juste sublime. Quant au couple que forme Gregory Peck et la sublime Jennifer Jones, il atteint une intensité comme on en a rarement vu dans un film du même genre. "Duel au soleil" est donc un western profondément marquant sur le thème de l'amour fou et il mérite définitivement son statut de classique du cinéma.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 191 abonnés 5 205 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 avril 2015
    3 personnages importants font la force de ce film. Pearl, courageuse et obstinée, mais femme aveuglée par l'amour. Le sénateur, fier et sans pitié, prêt à tuer pour défendre son bien et le héros évidemment, sauvage et sans attache, froid et insensible.
    Le film mélange ces trois caractères pour nous offrir un résultat à la hauteur des grands westerns classiques. Un drame de la jalousie, de la vengeance et de l'amour. Très très bien
    petitlapinnoir
    petitlapinnoir

    61 abonnés 322 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 décembre 2013
    Un très grand western, teinté d'un érotisme à peine voilé, et qui à ma grande surprise, n'a pris aucune ride.
    Décidément, malgré le temps qui passe, et malgré les époques, les tourments de l'âme resteront toujours les mêmes.....
    Les meilleurs films de tous les temps
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