L’histoire de Crescendo s’inspire de Daniel Barenboim, pianiste et chef d'orchestre israélo-argentin et fondateur du West-Eastern Divan Orchestra, un orchestre symphonique qui a la particularité de réunir chaque été environ 80 jeunes instrumentistes d'Israël et des États arabes voisins (Syrie, Liban, Égypte, Jordanie). Cependant, le réalisateur souligne qu’il n’y a pas grand-chose de commun entre Barenboim et le personnage de Sporck. Il a décidé de faire de ce dernier un descendant de nazis : « La haine la plus profonde est celle que nourrissent les Juifs envers les Allemands. Quand on vit dans un contexte conflictuel, on pense qu’on ne peut pas surmonter la situation. C’est pour cette raison que nous avons caractérisé le chef d’orchestre de cette manière. Je crois qu’il est important d’expliquer aux jeunes gens nés au cœur du conflit israélo-palestinien et qui n’ont parfois plus d’espoir de paix, que des antagonismes plus importants peuvent se résoudre ».
Tourner la séquence où les deux groupes de musiciens s’invectivent à travers une pièce a été éprouvant pour les acteurs. Beaucoup se sont mis à pleurer et deux se sont évanouis. Le réalisateur se souvient : « L’une a dit « je ne peux pas. Je ne veux pas dire que je hais les Arabes. Je ne le dirai pas ». Elle est devenue hystérique. Je lui expliquais que si elle disait qu’elle haïssait les Arabes, cela ne voulait pas dire qu’elle les détestait personnellement. Elle était un personnage de film ».