Tourné sur presque 5 ans (2011-2015) avec environ 450 heures de rushes, Still Recording a été un vrai défi technique, artistique et financier. "Ce film qui est selon moi un documentaire et un document exceptionnel sur l’histoire récente de la Syrie et sur la nécessité vitale que peut avoir le cinéma", déclare le producteur Mohammad Ali Atassi.
Né à Tartous en Syrie en 1988, Saeed Al Batal est journaliste, photographe et cinéaste. Il anime de nombreux stages de photographie et de reporatage. Reporter radio sur le conflit syrien pour des agences et institutions à travers le monde, Saeed est l’un des fondateurs de la galerie en ligne Sam Lenses et du projet Humans of Syria. Il a travaillé comme journaliste pour des radios telles que NPR et Denmark Radio (DR). Auteur des plusieurs publications sur la politique de Syrie et sur le cinéma, il est également réalisateur de courts métrages et des clips vidéo.
Né à Yabrod en Syrie en 1989, étudiant à la faculté des Beaux-Arts de Damas (2013), Ghiath Ayoub est cinéaste, graphiste, vidéaste, monteur son, scénographe au théâtre. Il a enseigné l’éducation à l’image et l’art-thérapie aux enfants réfugiés dans les ONGs du Liban. Fondateur de AlMashghal 51, un atelier ouvert pour les artistes à Beyrouth. Il a participe à Humans of Syria, en tant que graphiste et en réalisant des court métrages, présentés en ligne et dans lieux d’expositions à travers le monde.
En 2006, le réalisateur syrien Saeed Al Batal a rejoint la faculté d’ingénieurs de Damas. Il a ensuite décidé de s’installer à Douma, à 20 kilomètres de la capitale. "J’y suis resté jusqu’à la Révolution en 2011 et puis la guerre qui s’en suivit. Il y a eu l’euphorie des débuts avec la libération et l’autogestion de la ville par les rebelles. Ce film est une observation de ce qui s’est passé pour nous, pour toute ma génération, celle qui a cru à la Révolution. Une réflexion avec un oeil tranquille, afin d’essayer d’apprendre les leçons perdues ou oubliées, de rendre hommage ou bien encore, faire quelques excuses."
"Au départ, mon désir d’entrer dans l’aventure de réaliser ce film avec Saeed, c’était Milad", confie le cinéaste Ghiath Ayoub. "Milad est un de mes plus vieux et proches amis. Nous avons étudié ensemble à la faculté des Beaux-Arts à Damas. Quant à Saeed, je l’ai rencontré en 2013. Milad était « un autre moi possible ». Je voulais voir si nous partagions les mêmes valeurs, sans avoir vécu la guerre de la même manière. Aujourd’hui, après avoir plongé dans cette matière, avoir vu tous les rushes et avoir vécu la traversée turbulente du montage, je me retrouve devant une grande responsabilité morale face à une génération, la nôtre. C’est comme si je voulais compenser mon absence dans les combats et essayer à travers leurs histoires de réaliser un film qui touchera le plus grand nombre possible. Je ne veux pas que cette histoire tombe dans l’oubli."