Cela aurait été étonnant pour moi que le film soit mauvais (le grand Lin Manuel Miranda derrière). Avec Andrew Garfield (Hacksaw Ridge, Silence, Under The Silver Lake), qui est pour moi l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Et dont la carrière Post Spider-Man lui a fait un GRAND bien.
Mais je dois dire que je ne m'attendais pas à être aussi toucher par cette œuvre.
C'est une véritable lettre d'amour aux gens fans de théâtre/Musical (ce dont je suis). Mais qui raconte aussi une passion dévorante, jusqu'au sacrifice de soi (les rapports avec sa petite amie prennent cher, financièrement c'est tendu, etc).
Pour réaliser notre passion, certains/e se plonge corps et âme, et c'est là que le destin tragique de Jonathan Larson bouleverse. Le film est donc tout ça à la fois, mais aussi un regard sur une époque (avoir 30 ans dans les années 90's). Même si là-dessus, je suis partiellement d'accord, pour moi les doutes et les peurs du personnage sont bien réels et vrais pour TOUTE personne qui va sur cette tranche d'âge, et plus.
C'est justement vers 30 ans qu'on commence à faire les tours de... Beaucoup de questions sur ce qu'on a pu accomplir où fera. Bien entendu, le fait d'être dans les 90's permet notamment d'aborder avec pertinence la crise sur le SIDA. Certes ce n'est pas le sujet, mais il est bel et bien présent.
L'auteur a su décrire cette crise que traverser non seulement c'est ami, mais aussi toutes cette génération. Et c'est là que brille le savoir-faire de Lin Manuel Miranda, exposé tout cela, sans jamais perdre une once d'énergie et de positivité (même si le film est vraiment poignant sur bien des scènes, dont une scène finale qui nous hante bien après).
Les chorégraphies sont superbes, les textes magnifiques, la mise en scène explose l'inventivité du personnage. Mais tout cela ne serait rien sans un casting au diapason. Il faut le dire, Andrew Garfield trouve clairement l'un de ces meilleurs rôles au cinéma (sa perf que je préfère, et celui qui la donner au théâtre avec "Angels In America" de Tony Kushner, avec le grand Nathan Lane).
L'acteur donne tout, aussi bien musicalement (surprenant), que physiquement. Il devient vraiment Jonathan Larson (gestes, mimiques, positions), et quelle énergie. On ressent tout ce qu'il peut traverser, notamment la frustration, que beaucoup d'auteur vive encore (que ça soit pour monter un petit ou un gros spectacle).
Le reste du casting est tout aussi fabuleux, à commencer par Robin de Jesús (Camp, The Boys in The Band) acteur des planches pour lequel je veux voir bien plus souvent sur nos écrans. Une lumière qui irradie le film a chaque scène (dont 2 séquences les plus bouleversantes du long métrage).
Ou encore Vanessa Hudgens, Judith Light ou les apparitions de Bradley Whitford qui rentre dans la peau d'un des plus grands de Broadway (un Dieu ^^).
Mais j’ai été surtout surpris par l'actrice Alexandra Shipp (Love, Simon, X-Men Apocalypse/Dark Phoenix). Qui dévoile une véritable force dans son personnage, mais c'est sa douceur et sa compréhension qui l'emporte.
Donc oui, en résumé c'est un GRAND film, Musical oui, mais pas que. Et c'est surtout là l'une des plus grandes forces du métrage. Un tel mélange de genre, mis en scène avec passion et jouer avec la même intensité.
Clairement mon film favoris de l'année, a ma grande surprise. Mais il a réussi à me toucher et m'émouvoir sur bien des choses. Et le fait que personnellement, certaines choses soient à ce point proche de ma vie doit aussi y être pour quelque chose. Bref un film à voir et revoir, pour moi c'est un classique instantané.
Une œuvre qui avait était écrit avec passion servie par des gens passionnés. Cela donne forcément quelque chose d'unique, de touchant. Qui va non seulement au-delà de son genre, mais parle finalement aussi bien aux initiés qu'au néophyte. Car l'horloge de la vie, Tick, tick, tick... nous l'entendons tous approcher à grands pas.