L’idée originale du film est venue à André Novais Oliveira de sa propre expérience, lorsqu'il a effectué exactement le même travail que le personnage principal. Le metteur en scène se rappelle : "C’était il y a dix ans et ça a duré six mois. Travailler comme agent de contrôle des endémies m’a aidé à mieux comprendre la réalité du voisinage dans lequel j’ai grandi, celui qu’on voit dans le film. Cela a modifié mon regard sur cet endroit et sur les gens ; j’ai pris conscience de la richesse de cet environnement, rempli d’histoires et d’expériences diverses. C’est ce qui m’a motivé à faire ce film, ainsi que la possibilité de collaborer avec quelques uns des employés que j’ai rencontrés à l’époque (certains d’entre eux jouent une version d’eux-mêmes dans le film)."
Titulaire d'un diplôme en histoire de l’Université Catholique de Minas Gerais et en cinématographie de l’École Libre de Cinéma de Belo Horizonte, André Novais Oliveira a réalisé les courts-métrages Fantasmas, Poco más de un mes et Quintal (ces derniers ont été sélectionnés à Cannes par la Quinzaine des Réalisateurs) et le longmétrage Ela volta na Quinta, qui a reçu le prix spécial du jury au BAFICI 2015. Il est membre fondateur de Filmes de Plástico (2009) avec Gabriel Martins, Maurilio Martins et Thiago Macêdo Correia.
André Novais Oliveira connaissait le travail de Grace Passô au théâtre, et était assistant réalisateur sur In the Heart of the World (2019), de Gabriel et Maurílio Martin. Le cinéaste confie : "J’avais travaillé sur le scénario de ce film et je l’ai vue répéter . C’est à ce moment que j’ai commencé à penser à elle comme mon rôle principal, sans savoir si elle accepterait."
Pour Grace Passô, Juliana est avant tout quelqu’un qui écoute : c'est une observatrice du quotidien et des gens qui évoluent autour d’elle. La comédienne explique au sujet de son personnage : "Cela lui permet d’approfondir sa connaissance d’elle même. Elle parle peu, compte tenu de tout ce qui lui arrive, à l'exception de cette scène cruciale à la cascade, où elle dit qu'elle était restée muette toute son enfance, jusqu'au jour où elle a hurlé. Observer, c’est sa façon d’être, c’est comme ça qu’elle arrive à sa propre liberté. Les histoires du film tournent toutes autour de Juliana et pourtant, elle ne semble pas toujours être au premier plan. C’est ce qui m’intéresse."
Une part très importante de l'intérêt de André Novais Oliveira pour ce projet était de dépeindre ce quartier avec ses propres couleurs caractéristiques : ce sont des lieux lumineux avec quelques couleurs fortes selon l’endroit. Il précise : "Avec les rayons du soleil, tout devient plus intense, plus beau, et j’ai pensé qu’il était intéressant de souligner la beauté d’un lieu qui n’est pas traditionnellement considéré comme beau. Du coup depuis le tout début du projet, l’idée de faire ce portrait très vif constituait un guide pour moi-même et ma directrice de la photographie, Wilssa Esser. Nous pensions tous les deux que le film devait avoir cette aura, même s’il traite de sujets graves. Mais Temporada parle aussi de thèmes ordinaires comme l’amitié ou affronter l’adversité, par conséquent on a pensé que ce climat particulier devait être le principal chemin à suivre pour l’esthétique du film."