Genèse a été présenté dans les festivals suivants :
-Festival de Locarno en compétition internationale
-Festival de Namur - Prix d’interprétation masculine pour Théodore Pellerin
-Festival du Nouveau Cinéma de Montréal - Louve d'Or (meilleur film de la compétition internationale) et Prix d’interprétation pour Théodore Pellerin
-Festival international du film de Valladolid - Prix du meilleur film de la compétition internationale, Prix de la mise en scène, Prix d'interprétation pour Théodore Pellerin
-Los Cabos International Film Festival - Prix du meilleur film de la compétition internationale
Si le réalisateur a souhaité se pencher sur l'adolescence, c'est parce qu'il s'agit selon lui d'une période fascinante à filmer : "la réalité c'est qu'une année dans la vie d'un adolescent équivaut en termes d'intensité et de découvertes à cinq, dix, quinze ans de celle d'un adulte". Il ajoute : "Les adultes sont faits pour décevoir, mais on ne peut pas reprocher à la jeunesse d’être décevante parce qu’elle est avenir. C’est sans doute son principal attrait. C’est pour cela qu’elle me touche et continue de m’inspirer".
Philippe Lesage a puisé dans sa propre adolescence pour nourrir Genèse : "Mais il ne s'agit pas non plus de placer un miroir devant soi qui nous empêcherait de voir le monde au-delà de sa petite personne. Le plus petit peut aussi contenir le plus grand et tout un monde à la fois beau, laid, menaçant, exaltant, peut être reflété à travers une seule petite goutte de pluie".
Découpé en trois actes, Genèse est un film qui n'hésite pas à jouer avec la narration. Félix, le personnage principal des Démons, précédent long métrage de Philippe Lesage, apparaît ainsi dans la dernière partie du film. Le réalisateur revient sur cette structure étonnante : "L'aspect conventionnel du cinéma m'ennuie. Je veux faire des flms que j'ai envie de voir et qui me stimulent, qui osent et qui sortent des sentiers battus. Mais je ne cherche pas à surprendre pour surprendre non plus. Dans Genèse, le final est une variation sur un même thème. On peut appeler cela comme on veut, une coda, un épilogue, un poème, un court métrage qui complète ce que l'on vient de voir, cela m'importe peu".
Le personnage de Charlotte devait à l'origine être interprété par une actrice québécoise qui s'est désistée au dernier moment. Une dizaine de jours avant le début du tournage, le réalisateur découvre Noée Abita dans Ava et lui envoie le scénario : "Elle s'est sentie interpelée par le personnage et son parcours. Elle a vu Les Démons puis elle n'a pas hésité avant de venir au Québec où elle n'avait jamais mis les pieds, pour tourner avec cet obscur cinéaste plus ou moins connu..."
Philippe Lesage admire Maurice Pialat et Jean Eustache pour leur regard sur la jeunesse : "Quand j'ai découvert À nos amours de Pialat la première fois, deux visionnements m'avaient été nécessaires avant que je ne sorte de ma bêtise et réalise enfin que ce flm est un chef d’oeuvre. Que cette oeuvre d’apparence décousue, brouillonne, et un peu bavarde est en fait un tour de force. Pialat n’a jamais cédé à la tyrannie de la logique de la fction traditionnelle, et ne sert au contraire que celle de la vie". La découverte d'auteurs américains comme Raymond Carver, William Faulkner et J.D. Salinger lors de ses études universitaires l'a aussi marqué : "Je demeurais parfois pendant des semaines dans la tête des personnages des livres que je lisais ; je commençais aussi à être absorbé par mes propres écrits ; sentant monter en moi l’intériorité singulière et solitaire d'un apprenti écrivain ; tout me paraissait inspirant, romantique, porteur d’atmosphères qui nourrissait ma vie intérieure [...]".