Comme si de rien n'était est le premier long-métrage de la réalisatrice allemande Eva Trobisch. Née en 1983, Eva a commencé sa carrière en tant qu'assistante au théâtre puis au cinéma. Elle a étudié à la HFF de Munich pour y apprendre la réalisation puis à la TISCH School of The Arts de New York et enfin à Londres (London Film School), où l'allemande a poursuivi un master d'écriture de scénario.
Eva Trobisch n'avait pas dans l'idée de faire un film sur le viol, c'est une chose qui est venue dans un second temps. Le film a d'ailleurs été tourné pendant l'été 2017, avant l'éclatement de l'affaire Weinstein et du mouvement #MeToo. "Je trouve que mon film apporte une couleur qui manque au débat", confie la cinéaste.
Eva Trobisch a choisi de montrer le viol de l'héroïne de façon anti-spectaculaire, banale. Les personnages ont bu, il n'y a pas de réelle lutte physique, pas de cris, pas de larmes, ce qui rend la scène d'autant plus frappante. "Il a toujours été clair pour moi que j'allais filmer cette scène de la façon la plus ordinaire possible. L'acte est minable, pathétique, et ne dure que 30 secondes. Janne refuse de donner trop d'importance, trop de pouvoir, à un épisode de sa vie si court. Comment 30 petites secondes pourraient-elles affecter sa vie entière ?", questionne la cinéaste.