Je promets d'être sage est le premier long métrage réalisé par Ronan Le Page, après trois courts métrages. Il s'agit d'un projet né suite à un fort sentiment de frustration éprouvé par son metteur en scène, qui se rappelle : "Je venais de consacrer des années à un projet de long métrage qui avait fini par capoter et, comme Franck, le personnage principal, après des années à vivre sur le fil, j’étais au bord de renoncer à ma passion. J’avais, moi aussi, soif de normalité et de tranquillité. Écrire une comédie sur le sujet m’a paru salutaire."
Un des amis de Ronan Le Page était employé dans ce type d’établissement et lui avait raconté les agissements d’une gardienne qui entretenait des relations exécrables avec ses collègues. "Cette femme, qui avait été assistante sociale et avait atterri là à la suite d’une dépression, ne supportait pas ce nouveau travail et déclenchait des torrents d’hostilité autour d’elle. Je connaissais bien cette énergie négative pour l’avoir quelque fois éprouvée et cela m’a inspiré Sibylle, l’héroïne du film. Le lieu même du musée m’attirait : un lieu poétique, cinégénique, à l’abri du monde, mais qui peut être aussi très étouffant…", explique le cinéaste.
Si les trois premiers courts métrages de Ronan Le Page s'inscrivent dans un registre dramatique, avec Je promets d'être sage le réalisateur a opté pour un ton plus léger : "Pour avoir consacré deux mémoires à François Truffaut et à André Téchiné durant mes études, j’ai longtemps cru que mon cinéma se rapprocherait du leur. Mais dès mon troisième court, j’ai compris que la comédie m’attirait davantage, le projet dont je parlais plus haut s’inscrivait d’ailleurs déjà dans un registre comique. Sans renier mes anciennes passions, il y a, dans Je promets d’être sage, quelques scènes dans la nature qui m’évoquent le cinéma de Téchiné, mais la comédie est excitante ; elle me fait du bien."
Ronan Le Page a toujours été friand des comédies qui traitent de la difficulté de vivre ou du sentiment d’être inadapté. Il précise au niveau de ses références : "J’adore les films de Pierre Salvadori et plus particulièrement Les Apprentis. Je pensais aussi à L’Effrontée et à La Petite Voleuse, de Claude Miller, dont j’aime le mélange de légèreté et d’âpreté ; et aux héroïnes de Jean-Paul Rappeneau. Le Sauvage m’a notamment guidé dans la construction de la relation entre Franck et Sibylle."
Je promets d'être sage a été tourné au Musée des Beaux Arts de Dijon. Ronan Le Page et son équipe ont dû obtenir des dizaines et des dizaines d’autorisations : pour installer des nacelles avec de grands projecteurs à l’extérieur du bâtiment qui permettent d’éclairer la salle des tombeaux ; pour faire stationner des camions de matériel dans la cour d’honneur durant les trois semaines qu’ont duré le tournage là bas ; pour veiller à ne rien casser. "Quelqu’un du musée était d’ailleurs présent en permanence pour surveiller que les mouvements de caméra ne viennent pas heurter les statues. La Conservatrice s’est montrée très compréhensive et cela a été un énorme travail pour la régie", se souvient le metteur en scène.