En 1950, Chaînes conjugales a remporté l'Oscar du Meilleur réalisateur, remis à Joseph L. Mankiewicz, et celui du Meilleur scénario, également décerné à Mankiewicz.
Chaînes conjugales est l'adaptation sur grand écran du roman de John Klempner, intitulé A Letter to five wives, par la scénariste Vera Caspary. A noter que le titre du film, en version originale, est A letter to three wives et "perd" donc deux femmes dans son adaptation. Vera Caspary est l'auteur du roman Laura, dont Otto Preminger tira un long-métrage en 1944.
A l'origine, Chaînes conjugales devait être réalisé par le cinéaste américain Ernst Lubitsch. Mais ce dernier décède brutalement d'une crise cardiaque le 30 novembre 1947 pendant le tournage de La Dame au manteau d'hermine et le projet est alors mis entre les mains de Joseph L. Mankiewicz qui réécrira la totalité du premier script de Vera Caspary.
Pour réussir à obtenir l'expression de dégoût de Linda Darnell lorsqu'elle regarde la photo d'Addie, Joseph L. Mankiewicz avait eu l'idée de placer le portrait du réalisateur Otto Preminger. En effet, l'actrice détestait Preminger, sous la direction duquel elle avait joué dans trois films, à cause de son comportement odieux envers elle en particulier sur le tournage d'Ambre (1947).
Avant que Joseph L. Mankiewicz ne réduise le nombre de femmes de quatre à celui de trois, le rôle de la quatrième épouse était prévu pour l'actrice Anne Baxter dont le personnage devait s'appeler Martha.
Le général Douglas MacArthur a été si confus par la fin qu'il avait écrit une lettre à Mankiewicz pour lui demander avec qui Addie est partie.
L'actrice qui assurait la voix-off du personnage d'Addie était l'actrice Celeste Holm qui jouera l'année suivante le rôle de Karen Richards, encore sous la direction de Mankiewicz, dans le film Ève.
Joseph L. Mankiewicz avait bataillé dur avec la censure américaine qui lui a interdit d'utiliser les mots "laxatif" et "toilette" dans son film. Il prendra sa revanche en utilisant le double sens des mots "pénétration" et "saturation".
Le film marque les débuts au cinéma de l'acteur Paul Douglas.