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    Rencontrer mon père
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Rencontrer mon père" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Le père de Alassane Diago a émigré au Gabon, sans donner de nouvelles et sa mère l'a élevé, seule, avec sœur, sans revenus. A l’âge de neuf ans, il eu la chance de rencontrer une réalisatrice française, Chantal Richard (Lili et le baobab entre autres) et son amie Myriam Léotard qui travaillait à la télévision. Elles étaient en visite dans son village. Alassane Diago se rappelle :

    "C’était la première fois que je côtoyais des blancs et j’étais très curieux d’échanger avec elles malgré mon niveau limité de la langue française. Nous nous sommes beaucoup vus pendant leur séjour et elles se sont prises d’affection pour moi. Elles ont été sensibles à ma situation et lorsqu’elles sont reparties en France nous avons commencé à correspondre. Elles ont en quelque sorte pris la place de mon père et assumé mes frais de scolarité jusqu’à l’université. Je leur dois énormément. L’idée de faire du cinéma est liée à Chantal. Je suis issu d’une région enclavée où il n’y presque rien ni en termes d’images, ni d’écoles, ni de transmission quelconque. Un jour Chantal Richard m’a envoyé la cassette de son court métrage, Charles Péguy au lavomatic . Nous n’avions pas de téléviseur, pas de lecteur pour visionner la cassette. Je suis allé dans un village voisin pour la voir. J’ai grandi avec les histoires de Chantal, ses films, ce qu’ils me racontaient. Et, dès le lycée, je lui ai dit que je voulais faire du cinéma. Je me suis battu ; c’était mon rêve, je voulais le réaliser."

    Alassane Diago

    Alassane Diago est né en 1985 à Agnam Lidoubé, un village peul situé au nord-est du Sénégal. Passionné par l’écriture, il entretient dès 9 ans une relation épistolaire avec la réalisatrice française Chantal Richard, remplit de nombreux cahiers de ses propres textes et étudie après le bac la philosophie à Dakar. Mais son rêve est de devenir réalisateur. Il participe au tournage de plusieurs films dont Lili et le baobab en 2004, et suit une formation en audiovisuel au Média Center de Dakar en 2007 d’où il est sorti technicien audiovisuel polyvalent. D’abord sous tutelle du cinéaste et documentariste sénégalais Samba Félix N’diaye, il effectue ensuite plusieurs stages en techniques de réalisation et d’écriture scénaristique. Les Larmes de l’émigration, son premier long métrage documentaire en tant qu’auteur-réalisateur, remporte le Prix du meilleur documentaire, Prix Casa Africa au Tarifa African Film Festival (Espagne) et le Prix du meilleur documentaire au Festival international du Film Francophone de Namur (Belgique).

    Seul avec son père

    Pendant tout le tournage, Alassane Diago était seul à la caméra et au son. Compte tenu du projet, il ne pouvait pas y a voir d’inconnus entre mon père et le metteur en scène. Ce dernier explique : "On ne se connaît pas et la caméra, par sa présence, forçait la parole, amenait au dialogue. J’ai conscience que la caméra est une arme. Quand j’interroge mon père sur des sujets graves, je me réfugie derrière elle pour oublier ma position de fils. Ma caméra, elle, est intransigeante, elle ne lâche rien quand moi, je peux faiblir. C’est un guide et un compagnon. Je suis un fils qui parle à son père mais aussi un réalisateur qui filme son propre père. C’est cela qui a été le plus difficile. Trouver un équilibre entre la position de réalisateur et celle de fils. Cela se sent dans plusieurs séquences, notamment lorsque l’on parle de son bétail et où je fais la comparaison avec nous, ses enfants, ma mère. Je suis dans une quête perpétuelle de réponses, d’explications. On se cherche l’un l’autre, quand il ne parle plus, se mure dans le silence, je perds parfois mes armes. J’ignore totalement ce qui va se passer la minute d’après... Lui se réfugie en tripotant ses téléphones portables ou en égrenant son chapelet et moi, je suis là, je ne dis rien, j’attends qu’il s’exprime et parfois cela prend du temps. Donc le temps s’installe, il est déterminant. J’ai attendu vingt ans pour lui poser des questions : j’ai le temps, ma caméra a le temps. C’est ce qui justifie ces longs plans-séquences. Je me réfugie en eux pour que rien ne m’échappe. J’ai envie de tout capter. Je me mets à la place d’un pêcheur qui jette ses filets et attend d’attraper son poisson. C’est le même dispositif. J’étais impressionné par sa pugnacité, sa résistance. Il est comme moi. Il ne bouge pas. Ses silences sont très expressifs. Jusqu’à ce qu’il parvienne à trouver quelques mots libérateurs."

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