Incompétence, ou naïveté de Jeanne Balibar? mais dans les deux cas, comment imaginer qu'elle ait pu traverser le tunnel de la conception, de l'écriture, du casting, de la production et du tournage de cette suprême daube? Eh les copains, personne pour me dire que je vais dans le mur? Pas charitables, les amis. Une succession de scénettes désordonnées, à l'humour pathétique, incarnées par des acteurs qui jouent la tête sous le drap, sans se fatiguer (on est entre amis et c'est si bon de rester au chaud) et puis surtout sans articuler, on comprend une phrase par-ci par-là, juste assez pour que le spectateur sache qu'il n'a rien loupé en loupant ce qui précédait, et pour deviner qu'il ne perdra rien en ne comprenant pas la suite. Philippe Katerine débarque, ah tiens je me réveille un peu, il est lunaire, mais le film est déjà sur Pluton, on ne le capte plus. Et puis une scène en écrase une autre, et puis je me dis que la vie est courte, et puis je me lève, je me dirige discrètement vers la porte et comme Alice, je passe de l'autre côté du miroir : ouf ça y est, je suis sorti du monde merveilleux de Jeanne Balibar.