Scénariste, réalisateur et producteur, Paolo Virzì est considéré à la fois comme le principal héritier et l’innovateur de la comédie italienne. Ses travaux ont reçu plusieurs prix en Italie (7 David di Donatello et 8 Rubans d’Argent, entre autres) et dans les principaux festivals internationaux. Ovosodo, présenté à la 54e Mostra de Venise a remporté le Grand Prix Spécial du Jury. Il a été nommé deux fois comme Meilleur Réalisateur européen dans la short-list de la European Film Academy. Ses deux derniers films Folles de joie avec Valeria Bruni Tedeschi, Micaela Ramazzotti et L’Échappée belle avec Donald Sutherland et Helen Mirren ont été présentés respectivement à la Quinzaine des Réalisateurs et à la Mostra de Venise.
Lorsque Paolo Virzì s'est installé à Rome, il a commencé à remplir des petits carnets de notes, de souvenirs, d’inventions, en imaginant une foule de personnages dans l’idée de réaliser un film sur le mythe du cinéma italien. "Je ne savais pas encore ce qu’il adviendrait de tout cela, mais il m’a semblé assez vite qu’il fallait raconter le point de vue de trois apprentis scénaristes, provenant de divers horizons, aussi bien unis par leur cinéphilie que rivaux : Antonino, un messinois à la rigueur académique intraitable, mais disposé à se laisser séduire jusqu’à la corruption ; Luciano, issu des quartiers ouvriers de Piombino, orphelin, famélique et effronté ; Eugenia, rejeton solitaire et négligé d’une austère famille du pouvoir romain."
Le coeur du film tient dans la ferveur incrédule de ces trois personnages principaux, admis avec bienveillance à la cour de quelques auteurs légendaires de l’âge d’or. L’un est encore séduisant et sans égal, l’autre fatigué et désespéré, entouré par un essaim d’admirateurs, d’émules et de pique-assiettes. "Pour les accompagner dans cette joute de flatteries et de pièges, de promesses et de machinations, à la découverte de ce monde glorieux et misérable, leur dévotion se transforme peu à peu en consternation, en moquerie irrévérencieuse, puis en cuisante désillusion. Le tout dans un décor rempli de personnages, comme dans un récit balzacien, une comédie italienne, ou un album en couleurs illustré par Scola, Scarpelli, Fellini, Zavattini", analyse Paolo Virzì.