Teret est le premier long métrage de fiction d'Ognjen Glavonić. Le film a été présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2018 et a été primé dans de nombreux festivals, remportant notamment Le Prix de la Mise en Scène au Festival International du Film de Marrakech, le Prix FIPRESCI pour le Meilleur Film ainsi qu’une Mention Spéciale du Jury International au Festival du Film de Cottbus (Allemagne) et le Prix du Meilleur Réalisateur au Festival International du Film de Pingyao (Chine).
Avec Teret, Ognjen Glavonic tenait à questionner la conscience humaine et à prendre à bras le corps la responsabilité d'un crime passé perpétré par son pays : "Je voudrais que ce film puisse constituer une base de réflexion pour ma génération, sa relation à l’Histoire de la Serbie et particulièrement la part la plus noire de cette Histoire, les faits dont personne ou presque ne souhaite parler".
C'est le retour de son père de la guerre en Croatie alors qu'il avait neuf ans qui a inspiré le réalisateur. Enfant, il n'a eu de cesse de s'interroger sur son absence : "Lorsque sa mission de soldat s’est terminée, ce qu’il avait fait à la guerre n’avait aucune importance. [...] qu’y avait-il de si important à combattre, qu’il en abandonne ma mère, mon jeune frère et moi ? Ce combat était-il donc plus important que sa famille… d’ailleurs contre quoi et qui exactement se battait-il ?"
Le réalisateur a tenu à ce que le contenu du camion reste mystérieux jusqu'au bout et à ce que les spectateurs se fassent leur propre idée. Sans s'en être directement inspiré, il avait en tête Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot et son remake américain, Sorcerer de William Friedkin.
Teret a mis 8 ans à voir le jour. Si l'écriture a été facile, c'est le financement qui a posé problème, comme le raconte le réalisateur : "Le script était terminé en 2012, mais dans mon pays (et dans toute la région d’ailleurs), les gens racontent peu ce genre d’histoire. Il y a beaucoup d’obstacles. Même si j’évoque des faits réels qui ont vraiment eu lieu, on ne m’a pas aidé. En fin de compte, j’ai dû trouver l’argent ailleurs, même si le film devait bien évidemment être tourné en Serbie, avec une équipe et des acteurs serbes. Voilà pourquoi cela a pris si longtemps". Durant ce laps de temps, le réalisateur a consacré un documentaire, Depth Two, au même crime relaté dans Teret.
Teret signifie "la charge", aussi bien dans le sens de chargement que de fardeau.