Le monde professionnel du football est rarement mis en avant dans le cinéma, particulièrement dans une approche aussi détournée et métaphorique. Le héros, aussi beau qu'il est décervelé, est un champion portugais du ballon rond, mais, au moment où il échoue à la finale de son pays, il se retrouve pris dans un piège à la fois scientifique, politique et onirique où il s'agit de faire de lui un clone susceptible de provoquer une adhésion nationale autour de ce qu'il représente et faire advenir le populisme en Europe.
La trame est aussi complexe qu'elle est, il faut l'avouer, à la limite du ridicule. Bien sûr, le propos assume une mise en scène volontairement ironique et décalée. La photographie est très soignée. D'ailleurs, l'aspect papier glacé images fait penser à des portraits de Pierre et Gilles, d'autant que le héros, Diamantino, se plait à montrer à la caméra ses formes les plus généreuses, ce qui ne manque pas d'apporter à ce récit franchement perché, une émotion quasi érotique. Les références intertextuelles sont très nombreuses, à commencer par les romans de Vian ou même les contes de Perrault, grâce à ces deux sœurs et cette femme politique, semblables à des sorcières cruelles et vénales.
Pour autant, on s'ennuie beaucoup. Le scénario n'emporte pas, ou même, au contraire provoque un agacement difficile à se débarrasser pendant la projection du film. On se dit que même cette petite heure et demi donne le sentiment d'avoir duré deux fois plus longtemps. En conclusion, si la technique est irréprochable, on n'aura pas accroché à ce conte moderne d'argent, d'inceste à demi avoué et d'érotisme latent.