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apyrogier
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4,0
Publiée le 8 septembre 2018
Magnifique. Cinéma coréen ample, ambitieux et, surtout, intelligent. Relations des deux corées pas manichéennes, malgré un portrait très réussi du dictateur du Nord. Très chaude recommandation !
Je connais mal le cinéma Sud-Coréen mais il faut reconnaître que « The spy gone north » tient largement toutes ses promesses tant en terme de suspense que de crédibilité. Le scénario (particulièrement travaillé) nous raconte l'histoire d'un espion infiltré dans les hautes sphères du voisin Nord-Coréen pour tenter de percer à jour ses secrets nucléaires. Inutile de préciser que le suspense et la tension sont les maîtres mots de ce dangereux jeu de dupes, traité avec un indéniable savoir faire et une finesse toute asiatique. J'ignore si la réalité historique est rigoureuse mais on y croit de la première à la dernière minute tant le réalisme est de mise. Le jeu des acteurs, tous absolument parfaits, y est d'ailleurs pour beaucoup et on se laisse transporter, la peur au ventre, au sein de ce régime totalitaire et paranoïaque. Plus qu'un film, un passionnant (mais effrayant) cours de géopolitique. J'adore !
« The Spy Gone North » ou « Gondjak » est un film d’espionnage sud-corréen qui aborde le conflit des deux nations coréennes dans les années 90. Un ancien officier est engagé par les services secrets sud-corréens sous le nom de code Black Venus pour collecter des informations sur le programme nucléaire en Corée du Nord. Entre infiltrations, écoutes, manipulations et longues conversations, nous avons vite fait de nous perdre dans la complexité de l’histoire. Pourtant les deux heures vingt sont menées avec une précision qui nous fait savourer ce mélange de James Bond, de film historique et qui de plus, reprend le thème musical du film « Shining ». Présentée en séance de minuit au Festival de Cannes, nous attendions néanmoins beaucoup plus d’action et de rythme de cette œuvre de Yoon Jong-bin. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com
Film très impressionnant par son équilibre. D’un côté, un régime d’aspect complètement délirant qui entasse des monceaux de cadavres causés par la famine. De l’autre, au Sud, un gouvernement de droite prêt à tous les compromis pour éviter une alternance politique qui ferait basculer, croient-ils, leur pays dans le giron communiste, et qui a pris l’habitude, avant chaque élection, de demander au Nord provoquer des incidents à la frontière pour inciter au statu quo. Au milieu, broyé par la rencontre de cette folie et de ce cynisme, un agent secret du Sud.
Je l’avoue, dès que c’est coréen, j’ai tendance à m’y rendre sans trop réfléchir tant j’aime ce cinéma si mal distribué. Seulement, ce n’est pas toujours la garantie d’un spectacle à la hauteur, et ce « The Spy Gone North » rentre malheureusement dans cette catégorie là. A dire vrai, j’ai même du mal à comprendre la distribution en France d’un film comme celui-là, en fin de compte plus que médiocre. Premier hic : la narration. Incroyablement didactique, elle nous explique tout du début jusqu’à la fin, avec un simplisme digne d’un cours pour collégiens. La subtilité et la complexité n’existent pas dans ce film, et cela impacte forcément l’immersion dans cette affaire d’espionnage. A aucun moment je n’ai cru aux situations proposées. Le film est tellement préoccupé par le fait de dérouler son intrigue qu’à aucun moment il ne prend la peine de développer ses personnages ou son atmosphère. La tension entre les deux frères ennemis que sont la Corée du Nord et la Corée du Sud est totalement absente. Aucun dialogue ni aucune situation ne paraissent crédibles, tant les scènes sont expédiées et explicitées. Et, dernier problème, il règne sur ce « The Spy Gone North » une atmosphère de film d’espionnage américain insipide, tant Yoon Jong-bin semble s’être efforcé d’en reprendre les codes et les scènes clefs. Les premières victimes en sont les acteurs qui doivent se coltiner des dialogues abominables d'invraisemblance et de vacuité. Alors forcément, tout ceci mis bout à bout donne un film creux, illustratif et qui sonne terriblement faux. Et si d’un côté il est difficile de lui renier une certaine propreté dans sa manière d’être filmé, de l’autre l’absence totale de personnalité et de fond contribuent à maintenir ce « Spy Gone North » au rang des spectacles oubliables parce qu'insignifiants....Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
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1,0
Publiée le 23 août 2020
The Spy Gone North m'a nécessité environ 40 minutes de rasage car il est trop lent et inintéressant. Vers la fin cela a repris un peu et finalement j'ai commencé à être entraîné dans l'histoire mais y arriver était une guerre froide en soi. Je ne peux pas en dire trop sans divulguer l'histoire mais c'était un regard inintéressant sur la façon dont la Corée du Nord et la Corée du Sud ont besoin l'une de l'autre pour survivre. La Corée du Sud et les États-Unis ont besoin d'un ennemi, la famille nord-coréenne veut sa puissance et sa richesse et la Chine et la Russie ne veulent pas de la réunification parce que cela signifie que les États-Unis sont assis juste à leur portée. La Corée séparée convient à tous, donc pour l'instant cela ne changera pas. Et cela n'a rien changé pour moi non plus. Ce film a montré pourquoi les deux ont besoin l'un de l'autre et je ne me sens pas du tout concerné. C'est un film inintéressant trop long et trop lent...
En 1993, les services secrets sud-coréens réussissent à introduire un espion dans le cercle ultra-fermé des dirigeants de Pyongyang. Son nom de code : Black Venus. Se faisant passer pour un homme d'affaires désireux de tourner des spots publicitaires en Corée du nord, il est même présenté au "Dear Leader" Kim Jong Il. Mais bien vite, Black Venus réalise qu'il n'est qu'un pion dans le jeu politique sud-coréen où l'opposition démocratique est sur le point de remporter les élections.
Le cinéma sud-coréen ne se réduit pas aux badinages rohmériens d'un Hong Sang-soo. Mal connu en Occident, car plutôt destiné au marché domestique, il produit un cinéma viril et populaire, inspiré de l'histoire tragique du pays ou de sa division depuis soixante-dix ans entre deux entités ennemies. "Battleship Island", sorti dans un réseau confidentiel de salles parisiennes l'hiver dernier, ou "Frères de sang" - que je peux me vanter d'avoir vu en VO dans un multiplex de Séoul en février 2004 - en constituent deux échantillons significatifs qui ont attiré un public immense en Corée du sud mais sont restés quasi-inconnus du reste du monde.
"The Spy Gone North" s'inscrit dans cette généalogie. Énorme succès au box office sud-coréen (il a attiré près de cinq millions de spectateurs) il est inspiré d'une histoire vraie. Black Venus a existé qui, en pleine crise nucléaire coréenne (des inspections de l'AIEA en 1994 révèlent l'existence d'un programme nucléaire nord-coréen à Yongbyon), a pénétré les cercles de pouvoirs nord-coréens. S'il s'agit d'une histoire d'espionnage, on est loin de 007, de ses gadgets électroniques et de ses James Bond Girls. Ni poursuites automobiles, ni combats à poings nus. Mais l'espionnage tel qu'il se pratique entre des hommes normaux vivant dans la constante angoisse de se faire démasquer et tel que, par exemple, John Le Carré l'a décrit avec tant de talent.
Pékin est le nid d'espions où le jeu nord-coréen se trame. C'est par là que l'argent transite, qui permet au régime exsangue de Pyongyang de survivre grâce à des trafics illicites en tous genres. C'est par là que les cercles les plus secrets du régime peuvent être approchés et compromis. La rencontre avec Kim Jong Il est le plat de résistance du film. Le dirigeant nord-coréen, entouré d'un protocole intimidant, se révèle comme on s'y attendait : un nabot grotesque et imbécile.
Mais "The Spy Gone North" a une autre dimension. Il ne s'agit pas seulement d'espionner la Corée du Nord mais aussi d'influencer le jeu politique sud-coréen. À la fin des années quatre vingt dix, la Corée du Sud, qui n'a pas encore perdu les mauvaises habitudes des années de plomb, se convertit lentement à la démocratie. L'opposition dirigée par Kim Dae Jung et favorable à un rapprochement avec Pyongyang (ce sera la "Sunshine policy") est aux marches du palais. Mais le pouvoir conservateur utilise ses services secrets et la menace nord-coréenne pour effrayer l'électorat.
"Qui vit de la menace d'un ennemi a tout intérêt à ce qu'il reste en vie". Si l'adage de Nietzsche vaut en tous temps et en tous lieux, il est particulièrement pertinent dans la péninsule coréenne.
Le cinéma Coréen confirme encore une fois son excellence avec ce très bon film d’espionnage entre les deux Corées sur fond d’élections présidentielles en 1993. C'est très efficace avec toute la panoplie nécessaire à ce genre de film et malgré la complexité de l’histoire on ne s’ennuie pas un instant . En même temps thriller à l'intrigue pointilleuse et film historique sur un pays méconnu .
Le réalisateur Yoon Jong-bin montre dans ce film à quel point le cinéma coréen peut être puissant et efficace quand il s'empare d'un thème et d'un genre.
The spy gone north est en effet au film d'espionnage ce que The strangers fut au film d'épouvante il y a deux ans : il commence comme un classique du genre avant de s'envoler vers tout autre chose.
On est ici saisi devant la complexité apparente du scénario, que le montage resserré et efficace éclaircit au fur et à mesure. Les jeux de pouvoir, l'influence de la politique, la longueur et la dangerosité de la mission menée par l'agent Park : tous ces éléments contribuent à faire de ce long film dense un sommet de l'année 2018 en matière de thriller.
Comme souvent chez les cinéastes coréens, la mise en scène est racée et rudement efficace, alors que la direction artistique est extraordinaire. Les rencontres avec le dictateur nord-coréen donnent l'occasion à l'équipe du film d'élaborer des plans mémorables : les lumières, décors, figurants, et accessoires sont impressionnants.
The spy gone north commence comme un film d'espionnage et finit comme un drame sentimental doublé d'un brûlot politique. C'est passionnant.
Une chose est sûre, les coréens aiment le whisky (beaucoup de scènes ont cette couleur)….Pour être plus sérieux, voilà un film d'espionnage à l'opposé des James Bond et dont l'intérêt est surtout historique...Il rappelle le genre des films allemands entre Est et Ouest….Ici c'est la Corée du Sud qui infiltre un espion en Corée du Nord….Je reprocherais au film d'être un peu trop sérieux, voire cérébral...Il faut bien suivre le script et patience , cela se décante petit à petit, après une heure et demie, on y voit plus clair…..Le film est rempli d'anecdotes et de rencontres parfois très politiques, comme avec le président de la Corée du Nord….. On pourra apprécier les acteurs, comme la musique d'accompagnement, mélodieuse et symphonique parfois...Les plans sont soignés, la lumière douce et chaude….C'est du bon cinéma, précis et carré, mais je regretterais un peu le manque d'émotions qui animent ce film (sauf sans les dernières minutes)….Si vous êtes en forme, je conseille, sinon, attention, ce n'est pas facile, facile…….
Ah ces coréens, il sont toujours aussi surprenant. Au delà de l'histoire politique entre le nord et le sud de la Corée, le film est surtout un film d’espionnage. C'est bien foutu car comme toujours avec les Coréens, très bien soigné au niveau scénario : tout est géré parfaitement. Mais si j'ai un reprocha à faire, du coup le film devient très technique. Il y a trop de choses racontées et ce n'est pas toujours très clair tellement c'est minutieux jusque dans les moindres détails. A vouloir trop en faire... Le message du film est finalement destiné aux Coréens qui rêvent d'une réunification au travers de ces acteurs attachants qui véhiculent des messages d'espoirs et de valeurs. Un film intéressant et très rythmé !
éjà dans Kundo le cinéaste savait donner de la consistance à ses personnages. The Spy Gone North tourne autour d’une poignée d’acteurs qui se méfient tous les uns des autres – pour de bonnes raisons. Même si les ficelles sont parfois convenues, le film prend une belle ampleur jusqu’à un final qui ne laisse pas de marbre.
Je me plonge petit à petit dans une filmographie sud-coréenne. Je n’avais aucune idée de ce que j’allais voir et finalement j’ai trouvé le film très bon et très puissant dans sa mise en scène. Le scénario est lui aussi très prenant.
La réalisation est très méticuleuse avec un montage instinctif. A aucun moment, le spectateur est pris pour un idiot. C’est-à-dire que l'enchaînement des plans est naturel et subtil, le cadrage est très intelligent. La direction photographique est relativement propre, on sent tout de suite l’ambiance lourde du contexte du film ; certains plans sont puissants et marquants. Sinon, la musique est littéralement au service des sentiments, grâce à elle, nous sommes constamment sous pression. Quoi qu’il en soit, la réalisation est totalement maîtrisée.
En ce qui concerne le scénario, il est important de commencer par mettre en valeur la narration qui est vraiment très claire et surtout très puissante. On est instantanément plongé dans le récit. L’histoire est globalement intéressante, prenante et traite de différents sujets politiques et militaires. Le film a un véritable aspect didactique, peut-être qu’il est un peu trop scolaire dans son approche. Le protagoniste est plutôt attachant mais aurait mérité un peu plus de développement, tout comme l’ensemble des personnages. En somme, le film est fort en émotion, et malgré une longue durée, le film manque d'humaniser ses personnages.
Je recommande ce film car il est possible d’apprendre de nombreux détails sur l’histoire de la Corée. Le scénario possède évidemment quelques failles mais la réalisation est maîtrisée et exemplaire.