L'article 490 du code pénal marocain est très clair : "Sont punies de l'emprisonnement d'un mois à un an, toutes personnes de sexe différent qui, n'étant pas unies par les liens du mariage, ont entre elles des relations sexuelles". Quand Sofia, qui faisait un déni de grossesse, va accoucher à l'hôpital, accompagnée de sa cousine Léna, elle entre en fait dans un parcours "de la combattante" consistant à se confronter à ses parents, qui n'étaient au courant de rien, à la police, à dire très vite qui est le père, puis à l'épouser. Sauf que ... Je ne dirai rien de plus.
Voilà un premier film bien gênant : réalisé par une femme, parlant de la condition de la femme au Maroc, se penchant sur les "frontières" économiques et culturelles entre les différentes couches de la société dans ce pays, celles et ceux qui maîtrisent le français, celles et ceux qui ne parlent et ne comprennent que l'arabe, en résumé un film dont on aimerait dire beaucoup de bien, mais ... on n'y arrive pas, car on a déjà vu tellement mieux ailleurs sur des sujets similaires ! Ici, la façon de mener le récit est maladroite, la photographie est très plate, très souvent le film sonne faux, beaucoup de comédiens et de comédiennes n'étant pas d'un très bon niveau, dont, malheureusement, Maha Alemi qui interprète le rôle de Sofia. Par contre, Lubna Azabal, qui joue la tante de Sofia, Sarah Perles, qui joue sa cousine, et Faouzi Bensaïdi, l'interprète de son père, sont tous les trois excellent.e.s. A noter que le 19 septembre va sortir la nouvelle réalisation de Faouzi Bensaïdi, "Volubilis", un film beaucoup plus réussi que "Sofia" sur la société marocaine actuelle.