Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Christoblog
835 abonnés
1 684 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 19 septembre 2018
Ce premier film de la réalisatrice marocaine Meryem Benm’Barek a de nombreux atouts, propres à séduire spectateurs et critiques : des sujets de société traitant âprement du Maroc contemporain (répression des relations sexuelles hors mariage, violence faites aux femmes, différences de classes), une réalisation brute qui colle à son sujet et un twist surprenant en milieu de film.
Malheureusement, le film (qui ne dure pourtant que 1h20) semble avoir été étiré un peu artificiellement pour constituer un long-métrage. Il en résulte quelques plages un peu molles ici ou là. L'organisation de toute la narration autour du twist central nuit aussi au rythme du film : le mutisme initial de l'actrice principale, un peu énervant, ne s'explique que dans la deuxième partie.
Sofia aurait constitué un excellent moyen-métrage de 50 minutes. Il peine dans son format final à tenir la distance.
La bande-annonce était alléchante, le résultat est assez décevant. Ce premier film de Meryem Benm’Barek est pourtant assez maitrisé grâce à une mise en scène solide. Le scénario par contre est assez prévisible et l'ensemble manque un peu de force et d'émotion malgré le sujet (et surtout l'attente qu'on en avait). Peut être un peu trop de thèmes brassés (condition de la femme, poids des traditions, déni de grossesse, portrait du Maroc d'aujourd'hui...) et pas un vraiment traité. L'interprétation est de qualité même si Maha Alemi et Sarah Perles ne sont parfois pas très justes. On retrouve avec plaisir l'excellente Lubna Azabal toujours impeccable. Une chronique sociale et familiale qui manque un peu de puissance mais qui fait tout de même preuve d'une certaine subtilité, sans pathos ni jugement. Dommage, il y avait matière à un grand film.
« Sofia » de Meryem Benm'Barek explore la complexité des normes sociales au Maroc à travers le parcours poignant de Sofia, une jeune femme confrontée à une grossesse non désirée dans une société où les relations hors mariage sont interdites. Malgré une tension palpable tout au long du film, le scénario reste parfois trop centré sur les conflits sociaux, au détriment de la profondeur émotionnelle des personnages. Maha Alemi offre une performance solide, bien que son personnage reste souvent énigmatique et difficile à cerner. Sarah Perles, dans le rôle de Lena, incarne avec brio un dilemme moral entre ses obligations professionnelles et sa loyauté familiale. Avec une mise en scène subtile mais percutante, Sofia mérite une note de 2,5/5 pour ses bonnes intentions, mais elle aurait gagné à approfondir davantage ses personnages.
Drame au scénario sobre et sombre à la fois, ce joli film pose l’épineuse question du statut de la femme au Maroc, du poids de la tradition, de la fracture sociale qui ronge la société et dresse le tableau d’un pays figé dans ses certitudes. Ce film courageux et implacable dresse donc un état des lieux de la condition féminine sans tomber dans le piège de la victimisation, à travers un personnage ambigu, Sofia, accouchant d’un bébé hors mariage. Saluons la belle performance de Maha Alemi, dans son rôle de maman perdue, cherchant désespérément une porte de sortie dans une société patriarcale et teintée d’hypocrisie.
Le film montre les conséquences d'une loi scélérate au Maroc qui interdit à une femme d'avoir un enfant hors mariage. C'est le cas de Sofia, qui se retrouve enceinte et accouche illégalement donc. Sa grossesse se fait en mode déni, ce qui fait que personne ne se rend compte de rien. Même elle. Mais une fois quel le bébé est là, il faut trouver un père, même faut, il faut sauver la face vis-à-vis de l'administration (elle risque la prison), vis-à-vis des voisins et vis-à-vis des affaires (la famille est plus préoccupée de ces aspects-là que de la souffrance de la jeune femme). Cette loi conduit donc tout le monde à mentir et à devenir hypocrite, y compris la maman du bébé, pour sa survie. Le film et le scénario réussissent bien à montrer ces conséquences et comment Sofia, au début victime, retourne la situation à son profit, pour sa survie, mais au détriment de la liberté d'autres personnes. Le film sur ce sujet grave, n'est pas larmoyant ni donneur de leçon. Il montre les conséquences que cela peut avoir. Le film ne prend pas le temps de développer par contre le crime original: celui qui lui a fait un enfant est évoqué, mais comme étant une source financière pour la famille, n'est pas poursuivi. L'âge de la jeune femme n'est pas évoqué non plus. C'est principalement le défaut du film, de montrer quelque part que cet acte initial est sans conséquence pour son auteur. Mais ce n'est pas le sujet.
Très beau film réaliste et bien vu. Quelques petites longueurs, sur des gros plans inutiles. Ceci étant le Maroc est décrit en toute vérité. Un petit bémol, Omar, la victime n'est pas assez campé. Il aurait été souhaitable de mieux le définir car c'est un personnage sympatique qui sera sacrifié et se sacrifiera pour tous les autres.
film certes court .....mais je dirais heureusement car la problématique est trop poignante voire étouffante. On entre direct dans le vif du sujet et ensuite on en décortique les enjeux de cette société.
L'exercice n'est pas simple, décortiquer les relations familiales, les dissimulations, les conflits après un accouchement hors mariage dans une société restée encore très conservatrice. Pour être honnête, je m'attendais à quelque chose de plus fort. D'autant que le double-jeu de l'héroïne, ses manipulations, troublent l'intrigue. Ça peut être vu mais il ne faut pas s'attendre à une approche sociologique très intéressante...
Un bon petit film situé au Maroc de nos jours, dans un milieu urbain et cosmopolite, où la naissance d'un enfant illégitime provoque néanmoins un drame familial dans le pesant contexte coutumier et juridique. Les familles s'organisent pour éviter le pire enfin, mais au prix de mensonges et manèges qui sont tout aussi terribles à leur manière. Excellentes interpretations, et absence des clichés auxquels on pouvait s'attendre sur une telle thème.
Moins un film sur les femmes que sur l'hypocrisie du Maroc, la vénalité, la lâcheté, la pression sociale, religieuse sur les femmes et les hommes. Finalement, ces femmes ne sont pas si différentes de celles de Much Love, le courage et le romantisme en moins. La violence sexuelle y est étouffée mais la violence sociale vous explose à la figure.
Un film qui tient ses promesses, qui sort des sentiers battus et qui dépasse les expectations du spectateur. Sofia raconte une histoire touchante, pour ne pas dire poignante, qui prend au coeur et aux tripes sans avoir besoin d'en faire trop. Tout est dans l'atmosphère, la suggestion. Dans le même temps, au delà des questions évidentes, comme celle des femmes, du tabou sexuel, du déni de grossesse, etc, ce film touche - ou devrait-on dire qu'il effleure - de nombreuses autres questions qui se posent aujourd'hui au Maroc, à sa société et aux Marocain(e)s, même sans les aborder frontalement elles nous sont suggérées, donnant un bref aperçu de multiples enjeux qui font face au Maroc aujourd'hui.