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    L'Amour l'après-midi
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    inspecteur morvandieu
    inspecteur morvandieu

    36 abonnés 2 367 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2024
    Dans son sixième conte moral, ERic Rohmer étudie l'adultère "bourgeois"; un thème qu'un autre cinéaste de la Nouvelle vague (Truffaut dans "La peau douce" avait évoqué avec sensibilité et hors des contingences morales.
    Dans "L'amour l'après-midi", Rohmer ne porte pas de jugement sur l'attitude de Frédéric face à la tentation, que la réalisateur parait considérer comme naturelle, de l'adultère. Frédéric, en revanche, exprime à voix haute, son désarroi et ses contradictions, son amour pour son épouse et son désir de Chloé, une ancienne amie qu'il vient de retrouver. Celle-ci incarne la tentation et la nouveauté autant que, opposée à la morale monogame de Frédéric, un célibat revendiquant la liberté et la multiplication des histoires et des partenaires amoureux.
    On n'apprendra rien sur la condition de l'homme marié placé devant des attirances plus ou moins fugitives et se représentant, sans cynisme, "l'amour l'après-midi" comme une évasion. Le dilemme, tel qu'il est posé, de façon raisonnée et cérébrale -du Rohmer en somme- initie une réflexion habile et quasi exhaustive sur le désir, la fidélité, la culpabilité. Une réflexion dont l'enjeu, dit plus prosaïquement, est : Frédéric cèdera-t-il aux avances de Chloé?
    On retrouve ici le style de Rohmer, sa mise en scène sans affèteries, discursive et dialectique plutôt que romanesque ou passionnelle.
    LAvisDuNeophyte
    LAvisDuNeophyte

    3 abonnés 440 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 5 mai 2023
    Film très typique d'Eric Rohmer avec des dialogues profonds et un scenario centré sur les péripéties des rapprochements amoureux. L'ambiance est typique des années 70. Des ambiguités subsistent sur le personnage de l'épouse du personnage principal.
    3francs-6sous
    3francs-6sous

    1 abonné 91 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 29 octobre 2022
    Le "Je t'aime" de Chloé est probablement le "Je t'aime" le plus original que j'ai vu. À l'image du film : intellectuel, désincarné, nihiliste et spontané.

    Le sujet très intéressant est intelligemment orchestré narrativement parlant, dans ce conflit morale qui oppose l'acte et la pensée. Ici, l'auteur s'émancipe de l'idéalisme, et présente la polygamie vécu en distanciation par un homme marié, dont le fantasme de ses désirs passagers renforce l'amour pour sa femme. La civilisation est au centre de la thématique, plus précisément les liens sociaux, en cela que la polygamie détruit les liens sociaux à l'inverse du couple, équitable et équilibré (concernant l'idée générale bien-sûr). Ce qui est très perturbant dans ce film, c'est que le point de vue nous laisse sans repère original, sans dialogue entre le réalisateur et nous, de sorte que nous questionnons nous-même notre conception morale du couple face à la polygamie. Pour finir par un renversement du point de vue, inhabituel chez Rohmer : Le couple, l'amour entre deux personnes triomphe sur la polygamie. Et si polygamie il y a, la clef, qui n'est pas à la portée de tout le monde, est : la distanciation (l'intellectualisation au moyen de l'ascèse). Car elle préserve de l'acte.

    C'est une utilisation habile du réalisme, nous nous identifions dans les méandres érotiques et morales du réalisateur à tel point que notre conception morale se confronte à notre point de vue et non seulement à celui de l'auteur, comme on aurait l'habitude de faire. Tout celà n'aurait pas été si Rohmer n'avait pas assumé son parti pris à la fin du film, et je ne m'y attendais pas (surtout après avoir vu ses précédents films qui en sont dépourvus). C'est un coup de théâtre intellectuel !

    Dommage que la mise en scène ne soit pas au centre de ses convictions, car la beauté est étrangère à ce film..
    VOSTTL
    VOSTTL

    95 abonnés 1 937 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 août 2022
    La loi des séries après « Le Bonheur » d’Agnès Varda, « L’amour l’après-midi » d’Eric Rohmer.
    Le point commun à ces deux films : le personnage principal masculin joue avec sa vraie femme dans le film et celle-ci compte, après ce film partagé avec son homme à la ville, qu’UN FILM !
    Il faut dire que les vraies épouses jouent relativement mal ! J’exagère à peine ; une filmographie, si tant est le mot est approprié, une expérience cinématographique dirais-je plutôt, famélique.
    Ce qui m’amène tout naturellement au deuxième point commun : la direction d’acteurs.
    Quelle direction d’acteurs ?!
    Quand c’est professionnel (Drouot pour « Le bonheur » ou Verley « L’Amour l’après-midi » ), ça passe ; mais quand c’est amateur, c’est insupportable.
    Et puis c’est offenser l’amateur, car il y a des amateurs qui jouent très bien. Seulement, si les non-professionnels jouent mal, la faute en revient à une direction d’acteurs inexistante !

    Agnès Varda comme Eric Rohmer se contentent de très peu. Les actrices récitent plus qu’elles n’incarnent mais à défaut d’incarner - c’est réservé top niveau -, au moins jouer… Elles ne jouent pas, elles récitent en s’efforçant de mettre le ton. Ce ton est artificiel. D’où ce ton souvent monotone.
    Les secrétaires de Frédéric par exemple dans « L’Amour l’après-midi » sont du même acabit ; il en est de même du type que rencontre Frédéric au moment où ce dernier déjeune aux alentours de 14h. Que cet acteur joue mal.
    A sa décharge, est-il vraiment acteur ? Peut-on l’affubler du titre acteur ? C’est peut-être un personnel du film à qui on a demandé de jouer pour le fun.
    Un passant ? Un client du restaurant ?
    Affligeant ce manque de rigueur !
    Exemple récent : "Albatros" de Xavier Beauvois, il fait jouer des non-professionnels, des gendarmes et un agriculteur. Ecoutez la diction, l'intonation, rien à voir avec ce que fait Rohmer ! Et Agnès Varda dans "Le bonheur".
    On peut en trouver des amateurs ou non-professionnels qui sont bien dirigés. Le jeu n'est peut-être pas mirobolant, mais on est loin de ce ton monocorde, chantant, récitant insupportable.

    A leur décharge, ces acteurs, actrices non-professionnels ne sont pas gâtés car ils doivent débiter un texte à caractère littéraire. Ce n’est pas facile de le rendre fluide, comme sait le faire Bernard Verley sous les traits de Frédéric dans « L’Amour l’après-midi ».
    Ben moi, désolé, quand ça joue mal, j’ai du mal à rentrer dans le film, ça me démange aux entournures, je n’ai qu’une hâte : le générique de fin.
    Eh oui, il est très rare que j’abandonne un film. Je bois le calice jusqu’à la lie !

    Je suis méchant me direz-vous, je le concède.
    Françoise Verley, l’épouse de Bernard Verley qui interprète Hélène épouse de Frédéric ne s’en sort pas trop mal mais ça démange quand même. On ne la voit pas trop, tant mieux.

    Malgré l'ennui, je reconnais que les réflexions mentales de Frédéric me parlent. Il m’est arrivé de me poser le même genre de questions sur la femme qui partage depuis de longues années ma vie, pourquoi elle et pas une autre, prendre plaisir à regarder les femmes sans arrière pensée, à regarder les couples, à les imaginer dans leur intimité sans pour autant avoir de pensées graveleuses ; et d’autres réflexions posées par Frédéric.

    Le film tourne trop en rond en ce qui me concerne avec cette Chloé (Zouzou) même si la fin emprunte une issue pas si prévisible que ça.
    Un bon point.
    Voilà pourquoi, je vais être clément dans ma note ; les réflexions de Frédéric et cette fin m’amènent à penser que Rohmer maîtrise bien la condition humaine à défaut de maîtriser le jeu des acteurs non-professionnels !
    Sabine
    Sabine

    9 abonnés 118 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 mai 2022
    Je n'ai vu que quelques films de Rohmer aussi ai-je décidé d'approfondir ma connaissance du travail de ce monsieur. Si j'ai beaucoup aimé "la collectionneuse" parce que j'ai trouvé qu'il y redonnait merveilleusement bien l'ambiance des vacances et les hésitations de son héros avec en plus des plans mémorables, j'ai été ici moins impressionnée. On suit bien le cheminement émotionnel du personnage principal et c'est tout l'intérêt du film. C'est intéressant. Mais j'ai trouvé que Zouzou sonnait faux par moment et esthétiquement le film est plutôt sans intérêt... Un peu déçue...
    Roub E.
    Roub E.

    949 abonnés 4 994 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 février 2022
    Toujours curieux de découvrir de nouveaux cinémas j’ai tenté pour la première fois un film d’Eric Rohmer et quel horreur. Pour être très franc j’ai eu envie de couper dès la fin du prologue ayant rapidement compris que j’allais détester. Les dialogues très littéraires sonnent faux et les acteurs aussi. Et puis ils sont vains et ridicules. C’est pendant une heure et demie les élucubrations d’un homme (en sous pull à col roulé) insignifiant et effroyablement commun qui se prend pour le nombril du monde. Le pinacle de la vacuité de la chose étant la scène d’achat d’une chemise à carreaux qui « gratte un peu ». J’ai trouvé le film extrêmement misogyne avec une morale mal placée. La caméra amorphe n’aide pas à intéresser à ses marivaudages d’une tristesse et d’une platitude infinies. Peu de cinéma, beaucoup d’onanisme voilà ce à quoi m’a fait penser un film qui est à ce jour le pire que j’ai vu du groupe de la « nouvelle vague ».
    Hotinhere
    Hotinhere

    549 abonnés 4 957 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2022
    Sixième et dernier conte moral, un marivaudage très rohmérien autour du désir et du fantasme de l’homme marié, servi par des dialogues bien écrits et une interprétation convaincante, avec notamment la séduisante Zouzou, excellente en femme émancipée de son époque. 3,25
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    268 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juillet 2020
    C'est le sixième et dernier opus de la série des Contes moraux de Rohmer (1962-1972). En guise de clin d'œil, le cinéaste y fait d'ailleurs réapparaître, lors d'une séquence onirique, les actrices principales des films précédents (Françoise Fabian, Marie-Christine Barrault…). Au menu de ce sixième conte moral : une réflexion à bâtons rompus sur les thèmes rohmeriens de toujours : l'amour, la séduction, la liberté, l'engagement, la morale, le conformisme bourgeois… S'y ajoutent ici quelques variations sur la vie parisienne. Dans ce canevas qui modernise une certaine tradition littéraire des 18e et 19e siècles, quelque part entre Marivaux et Musset, le point de vue est masculin. L'analyse de la confusion des sentiments et des désirs y est très fine. On retrouve le style si caractéristique du cinéaste : intellectuel, doté d'un verbe très élaboré, trop parfois, à la limite de la préciosité. Mais ici, la raideur artificielle dans le dispositif des dialogues est plutôt moindre que dans bien des films du réalisateur. Elle paraît en tout cas moins décalée dans ce monde adulte que dans le monde adolescent ou post-adolescent que Rohmer s'est souvent plu à explorer, avec les mêmes artifices. Affleurent également un soupçon d'érotisme vers la fin du film, ainsi qu'une émotion, quelque chose qui sonne juste sur le cœur des hommes (leurs envies contradictoires, leurs lâchetés…) et quelque chose de touchant qui émane du personnage féminin central et de l'actrice qui l'interprète (Zouzou).
    Serge K
    Serge K

    14 abonnés 347 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 8 décembre 2019
    Long ennuyeux, pas vraiment d'histoire, ce film, aussi bien dans les dialogues que dans le jeu d'acteur a mal vieilli, seule les vues de Paris m'ont intéressées.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 147 abonnés 5 132 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mai 2019
    Les gens passent et disparaissent. On ne les voit pas vieillir.
    Le film est un long fantasme de la femme
    « Je rêve que je les possède toutes »
    Et en même temps c’est une transformation que filme Rohmer. Un homme renversé dans son quotidien qui intellectualise tout, même une relation d’amitié qui devient petit à petit un besoin d’être ensemble.
    Le couple est charmant et attendrissant comme l’est également la femme qui pleure d’amour à la fin.
    Il est rare de finir presque bouleversé chez Rohmer. Ici c’est le cas.
    jus d'citron
    jus d'citron

    10 abonnés 39 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 août 2018
    Magnifique film de Rohmer. Le film se concentre sur la tentation d'infidélité d’un père de famille dans le début des années 70. Comme à son habitude la mise en scène est très épurée et directe mais le film, en cherchant à se placer du point de vue de son protagoniste, se teinte aussi d’onirisme de sensualité et même d’une certaine beauté plastique. Précis comme une pendule et vertigineux dans les instants décisifs, assurément un des chefs-d’œuvre de son auteur.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    396 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 16 août 2018
    Tout était réuni pour que j'adore ce film mais je reste plutôt déçu, pourtant il y a des moments très réussis mais quelque chose m'empêche de réellement apprécier le film, je trouve par exemple la tension sexuelle peu crédible, du moins je n'y crois pas assez, je ne me suis pas senti autant impliqué que je ne l'aurais espéré. Bien que les bases et la conclusion soient remarquables, bref j'en sors passablement frustré.
    EricDebarnot
    EricDebarnot

    205 abonnés 1 262 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 août 2017
    J'avais 15 ans quand j'ai vu "l'Amour l'après-midi" un dimanche après-midi sans amour dans un petit cinéma de la petite ville de province où se traînait mon adolescence. On était en 72, ou peut-être bien début 73, et le film m'avait marqué, presque traumatisé : on y (entre-) voyait plusieurs très belles femmes nues, et le triste "héros" du film s'enfuyait en courant plutôt que de coucher avec la sublime Zouzou. Tout cela m'avait semblé certes fascinant, mais quand même bien mystérieux ! Puis au fil des années, étant devenu le fan numéro 1 (j'en suis persuadé) d'Eric Rohmer, j'ai tourné et retourné autour de "l'Amour l'après-midi" sans vouloir lui attribuer plus qu'un strapontin en tant que "Conte Moral" un peu mineur, faisant pâle figure, comme son héros blafard et un peu mou, devant les chefs d’œuvre l'ayant précédé, et ceux qui suivraient... Mais à le revoir une fois de plus, cette fois, son prologue m'a scotché, hypnotisé même, avec cette superbe voix off (un exercice pourtant difficile, on le sait) décrivant une vie citadine et une attraction pour les femmes qui furent régulièrement miennes, et aboutissant à un stupéfiant retour rêvé de Rohmer sur ses héroïnes antérieures. Après une telle introduction, le reste du film en devenait presque superflu...

    Il s'est avéré que le problème que m'avait longtemps posé sa très amère (voire douloureuse) conclusion - ce retour prudent à la norme, alors que j'avais toujours désiré quant à moi le triomphe de la liberté de vivre et de penser, symbolisée par la belle Zouzou, archétype séduisant de la jeune femme soixante-huitarde, sur le conformisme bourgeois (d'ailleurs assez malmené à l'époque...) - ne me semblait plus désormais aussi grave ! La belle lucidité de cette peinture de la lâcheté (et de la mauvaise foi) masculine, contrebalancée par l'indiscutable empathie que Rohmer nous fait ressentir vis à vis de son "héros", brouillant ainsi très efficacement son discours "moral", me paraît aujourd'hui élever le film au dessus de la légèreté qu'on lui avait attribuée à l'époque. Défiant toujours largement toute interprétation simpliste, "l'Amour l'Après-Midi" résiste bien au passage du temps et pourrait bien continuer à fasciner longtemps le spectateur du XXIème siècle.
    Matthias T.
    Matthias T.

    44 abonnés 612 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 décembre 2016
    Alors qu'il a une femme, un enfant et un poste respectable de président directeur-général, un jeune cadre voit son existence chamboulée, lorsque s'immisce dans sa vie une ancienne camarade de lycée, libre, révoltée et attirante.
    A partir de ce pitch simple et somme toute classique, Éric Rohmer a tiré un long-métrage puissant et limpide, d'une imparable fluidité et force.

    En fait, tant par des dialogues soigneusement ciselés ("Maintenant quand je vois une femme je n'arrive plus aussi nettement qu'autrefois à la classer dans le clan des élus ou dans celui des réprouvés.", "En étreignant Hélène j'étreins toutes les femmes. Mais d'autre part je sens que ma vie passe et que d'autres vies se déroulent parallèlement à la mienne et je suis comme frustré d'être resté étranger à ces vies, de ne pas avoir retenu chacune de ces femmes, ne serait-ce qu'un instant, dans leur marche précipitée vers je ne sais quel travail, vers je ne sais quel plaisir..."...) que par une image aussi belle qu'épurée ou des comédiens inspirés (le regard bleu de Bernard Verley vous hantera longtemps), le film s'impose à nos yeux avec évidence, malgré le sujet éculé qu'il traite (triangle amoureux, figure de la Femme Fatale, adultère...).

    Pendant tout le film, l'usage de la voix-off est certes abondant. Néanmoins celle-ci n'envahit jamais le récit de façon maladroite. Bien au contraire, elle est un vecteur à part entière du plaisir cinématographique éprouvé devant L'amour l'après-midi (les deux "amants" se rencontrant chaque fois l'après-midi). Elle contribue au charme vénéneux du film, et crée une ambivalence intéressante: elle remplit une fonction explicative tout en nous laissant percevoir tout ce que nous savons pas. Elle ne comble jamais complètement notre attente, laisse percer le mystère.

    Après s'être longuement battu avec sa conscience, le personnage principal se laisse faire, se laisse prendre dans cette toile d'araignée tissée avec malice. Il se rend chez la sulfureuse Zouzou, regarde bouche bée comme elle se déshabille, s'accroche à ce dos, à cette taille, à ces jambes, comme ivre, comme ensorcelé... Puis il se rend à la salle de bain pour se déshabiller de son pull. Mais, lorsqu'il est sur le point d'enlever ce vêtement et qu'il se voit, le miroir de la salle de bain lui renvoyant son portrait, il se rappelle d'une scène de famille, où il avait joué avec ce même pull pour amuser son fils, et s'était retrouvé exactement dans la même position. Par ce souvenir, il retrouve le courage suffisant pour quitter l'appartement de celle qui allait tout détruire. Dans un ultime plan-séquence fixe, Rohmer, secondé de l'impérial Almendros, filment les retrouvailles de ce couple, où larmes, rires, chuchotements, plaintes, gémissements et exclamations se côtoient confusément.

    Réflexion sur l'adultère, la polygamie et l'amour; renouvellement original d'un sujet éculé; drame poignant d'une intensité rare; L'Amour l'Après-Midi prouve avec maestria que c'est dans les plus vieilles marmites qu'on fait les meilleures soupes.
    traversay1
    traversay1

    3 570 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 août 2016
    Le film est quand même en-dessous de Ma nuit chez Maud, ne serait-ce que parce que Bernard Verley n'a pas le charisme de Trintignant. "Depuis que je suis marié, je trouve toutes les femmes jolies" dit le héros. La voix off alourdit un récit en cercles concentriques tout en badinage autour du désir, plus cérébral que physique, on est chez Rohmer, hein, pas chez Oshima. Le film reste en surface, moins profond que certaines autres oeuvres de Rohmer et le contexte boboïsant avant la lettre a quelque chose d'un peu agaçant. La fin est assez convenue, aussi, et franchement pas convaincante. Il y a bien la petite musique de Rohmer dans L'amour l'après-midi mais la mélodie n'est pas aussi entraînante qu'on le souhaiterait.
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