« Mon Bébé » part d’une idée plutôt séduisante et pertinente, à savoir évoquer tout ce que l’on ressent quand nos chérubins adorés quittent le nid familial...
Et c’est vrai qu’il s’en passe des choses dans nos têtes à ce moment-là, ce que le film de Lisa Azuelos retranscrit souvent très bien, et qui feront que plus d’une (ou d’un !!!), se reconnaîtra !
Alors oui cette comédie enlevée, qui oscille entre tendresse empreinte de nostalgie, et désir urgent de vivre sa vie à 100 %, arrive à cibler souvent très bien tout ce qu’une maman gâteau va pouvoir ressentir et éprouver au départ de son dernier oisillon...
Il n’en demeure pas moins que le contexte choisi ici n’est peut-être pas le plus pertinent, car Héloïse déjà divorcée avec une vie découpée en semaines donc plus ou moins occupée, semble s’épanouir librement et pleinement quand elle est seule, dans l’idée sans doute de rattraper le temps perdu (?)...
Alors que de placer cette petite dernière au doux nom de Jade, dans un foyer encore uni, même en apparence, avec une « mère poule » dévouée justement 100% à ses enfants, et ce avec moins de possibilité de loisir ou de vie personnelle, aurait encore renforcer la portée de cette histoire et tout son enjeu !
Ce genre de mère qui donne tout et ne vit que pour sa famille et elle seule, aurait été justement l’image même de la femme qui craint plus que tout cet instant T de la séparation avec toute l’anxiété et l’angoisse supposées !
Ici, c’est un peu ce qui devient bancal de temps à autre, car Sandrine Kiberlain adore à la fois ses « poussins » tous également aimants et différents, et à d’autres trop semble beaucoup trop intéressée par son désir de rester jeune, désirable et dans le coup pour ses amants existants ou potentiels, afin qu’elle soit crédible entièrement et jusqu’au bout...
On surfe ainsi sur des tendances très actuelles que notre époque revendique complètement (!), et on s’éparpille ainsi en s’éloignant du thème principal à propos de ce « grand bébé » qui va prendre son indépendance !
De plus, ce film au découpage nerveux, et incessant a de fait, dans sa forme des allures de téléfilm qui gênent un peu, alors que de très beaux moments relationnels nous émeuvent complètement, ceux-ci sont tout à coup stoppés net, sans possibilité d’enrichir les dialogues et d’approfondir la réflexion des situations en place !
Un film dans l’air du temps à tous niveaux dans de très beaux appartements parisiens, où on brasse des sentiments, de l’action, des émotions, dans un mélange de clichés certes représentatifs de nos vies actuelles, mais qui sur le fond gênent aussi la démarche précise de la réalisatrice.
Tout comme l’est le jeu des acteurs en dent de scie, très justes et touchants, pour devenir extrêmement caricaturaux tout à coup !
Alors on y croit sans trop y croire, on se retrouve souvent dans quelques scènes très fortes, où nos chers enfants règlent leur compte pour mieux nous câliner ensuite, et subitement tout cela se perd brutalement pour laisser place à d’autres moments plutôt encombrants et presque gênants parfois...
Dommage, même si on ressort de cette séance tout de même un peu nostalgiques d’une époque où nos bambins couraient à pleines jambes entre les nôtres...