Louis Garrel, qui incarne une fois de plus un homme courtisé (qui s'appelle Abel, comme son personnage dans Les Deux amis, son précédent et premier long métrage en tant que metteur en scène), a offert l'un des deux rôles féminins principaux de L'Homme fidèle à Laetitia Casta, avec qui il est en couple depuis trois ans. Dans son premier long métrage, il avait également attribué le rôle féminin principal à sa compagne du moment, Golshifteh Farahani.
Louis Garrel a imaginé le personnage d'Abel comme quelqu'un d'innocent et constamment émerveillé. Le metteur en scène explique : "Un peu à la manière des grands héros du cinéma muet, comme Buster Keaton, qui ne cherche pas à comprendre ce qui lui arrive quand un pot de fleurs lui tombe sur la tête, mais qui se demande plutôt s'il saigne. Je voulais construire ce film comme une nouvelle en littérature : à la manière d'un court métrage décalé, un film court, surprenant et frais, qui serait l'antithèse d'un drame psychologique. Une comédie de moeurs dans l'ère du temps."
Le film, composé de triangles de personnages, constitue une sorte de récit à trois voix, puisque Abel, Marianne et Eve ont chacun une voix intérieure. Louis Garrel explique au sujet de ces voix off constituant trois visions de l'histoire :
"Ce film, j’avais envie que ce soit trois choses à la fois, un mini thriller, un mini Hitchcock, dans lequel on peut imaginer qu’une femme est coupable d’un meurtre, et puis c’est une comédie de remariage à partir d’un couple qui se sépare puis se retrouve, avec tous les empêchements et les obstacles qu’ils vont franchir, et en troisième lieu on se retrouve avec une comédie gaguesque de clown dans laquelle le personnage d’Abel se prend des portes tout au long du film. Au final, les trois voix intérieures permettent de développer plusieurs genres à l’intérieur du film."
Dans Les Deux amis, la caméra bougeait beaucoup alors que dans L'Homme fidèle, les images sont plus posées. Louis Garrel précise en effet qu'il n'y a quasiment pas de plans à l'épaule dans ce nouveau film : "Je voulais qu’il n’y ait pas de démonstration de la part de la caméra, que ce soit très simple, comme le scénario est très simple, je voulais ça pour le rythme du film. Les personnages sont plus en retrait, à part Lily-Rose Depp lorsqu’elle fait un coup d’éclat en allant voir Abel sur son lieu de travail, et je voulais que la mise en scène respecte cela. À part cette scène, il n’y pas de haussement de voix. Personne ne s’énerve. C’est un film sans hurlements ni cris."