Une partie du casting de Qu'est-ce qu'on a encore fait au bon dieu ? s'est plus au moins fait connaître grâce à des comédies jouant sur les codes religieux, ethniques et sociaux de leurs personnages. Ainsi, Frédéric Chau a joué dans Halal, police d'état (2010) et Neuilly sa mère ! (2008), Medi Sadoun est la tête d'affiche des Kaïra (2012) et on le retrouve aux côtés de Ary Abittan dans De l'huile sur le feu et Débarquement immédiat. Enfin, Frédérique Bel, qu'on avait pu voir dans Beur sur la ville (2010), prête, avec Sadoun, sa voix aux Lascars (2009).
Pour retrouver la structure du premier, où les quatre filles épousaient simultanément des étrangers, Philippe De Chauveron trouvait intéressant de faire vivre aux quatre couples une aventure commune. "Nous étions alors en pleine campagne présidentielle et je sentais autour de moi la peur des extrêmes. J’entendais des gens dire qu’ils quitteraient la France en cas de victoire de l’un de ces partis et constatais que beaucoup de citoyens issus des minorités se plaignaient de la discrimination dont ils étaient victimes."
Trouver le bon dosage de l’humour est toujours très mystérieux selon Philippe De Chauveron. "Le premier signe est de se faire rire soi et de faire rire son co-auteur. Après avoir eu l’idée de départ, j’ai rappelé Guy Laurent, mon co-scénariste, pour m’aider à écrire le scénario de cette suite et comme lui et moi avons le même humour ça fonctionne toujours bien. Mais c’est aussi beaucoup sur le tournage, lorsque les acteurs jouent, qu’on réalise ce qui marche ou pas."
Le co-scénariste de Philippe De Chauveron, Guy Laurent, évoque le travail d'écriture : "Quand nous écrivons, nous partons nous-même en impro dans chaque scène mais, au final, le scénario est assez précis. Les acteurs, eux, ont leur partition mais comme ils connaissent bien leur personnage, sur le plateau, ils sont à même de faire des propositions. On peut les recadrer lorsque le langage avec lequel ils s’expriment n’est pas celui du personnage mais si c’est bien, on garde avec plaisir. Le but est de ne pas perdre le fil de l’histoire et rester vigilant pour maintenir le fameux équilibre."
Christian Clavier a immédiatement accepté de reprendre son rôle de Claude Verneuil. "J’avais dit à Philippe de Chauveron que je le suivrais si l’aventure se poursuivait car je m’étais régalé sur le premier volet et vu le triomphe qui a été réservé à ce film, ça me paraissait évident de jouer dans la suite. C’est toujours un plaisir quand le public vous accompagne ; il ne s’agit pas de compter les entrées mais de partager avec les spectateurs quelque chose et de se dire qu’on a un humour commun."
Dans Le Bon Dieu 2, Marie Verneuil est devenue une mamie 2.0 : "Elle ne l’était pas du tout dans le précédent film mais c’est arrivé avec le temps. Cela m’a amusé car on peut rencontrer des gens comme elle qui se vantent d’être à la pointe de la technologie mais disent « amstramgramme » au lieu d’Instagram. Moi-même, parfois, je fais rire ma fille en me mélangeant les pinceaux car les réseaux sociaux, ce n’est pas de ma génération. Je m’y suis mise petit à petit parce qu’on m’a installé des applis mais dans les premiers temps, je ne savais pas trop où j’allais ni ce que j’allais y raconter", confie Chantal Lauby.
Selon Chantal Lauby, le secret d'une comédie à succès réside dans le fait de ne pas rester au premier degré et ne jamais en faire plus que son personnage. "Le piège est de mettre, derrière ses mots, une autre intention que la sienne. À partir du moment où on les dit avec sincérité, tout passe. C’est le cas des gros mots par exemple. Il n’y a pas de raison qu’ils soient vulgaires. La vulgarité vient du regard, de la façon de tenir sa bouche ou son corps mais pas du mot en lui-même."