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    Le procès contre Mandela et les autres
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le procès contre Mandela et les autres" et de son tournage !

    Archives précieuses

    Le procès contre Mandela et les autres s’appuie sur les archives sonores du procès de Nelson Mandela et de huit autres accusés en 1963 et 1964. Si elles constituent un vrai trésor, ces archives sonores sont restées longtemps enfouies. Les réalisateurs Nicolas Champeaux et Gilles Porte expliquent : "Le procès avait été enregistré sur un support vinyle analogique, les dictabelts : un vinyle souple qu’on peut plier, qu’on enroule autour d’un cylindre et que l’on lit avec un diamant comme pour un tourne-disque. La British Library avait tenté de les numériser en 2000 en s’attaquant au discours de Mandela, mais l’expérience n’avait pas été concluante. Alors les archives sont retournées crouler sous la poussière en Afrique du sud jusqu’à ce que des français leur fassent part de l’invention de l’archéophone : une machine qui permet justement de numériser les dictabelts sans les détériorer. Et c’est ainsi qu’un accord de coopération s’est naturellement mis en place entre la France et l’Afrique du sud."

    Prix et festivals

    Le Procès contre Mandela et les autres a été présenté en Séance spéciale au Festival de Cannes 2018 et a reçu le prix du public au Festival de Durban 2018.

    Accès aux enregistrements

    Avant même que leur numérisation soit officiellement remise au gouvernement sud-africain en juillet 2016, Nicolas Champeaux avait déjà eu accès aux enregistrements. Il se rappelle : "L’inventeur de l’archéophone, Henri Chamoux, a écouté l’intégralité des 256 heures du procès pour les numériser - ce qui représente, en temps de lecture, l’intégralité de l’oeuvre de Marcel Proust À la recherche du temps perdu - il a tout de suite été frappé par la bravoure de certains des co-accusés de Mandela, en particulier par Ahmed Kathrada que j’avais interviewé plusieurs fois lorsque j’étais envoyé spécial permanent pour RFI à Johannesburg. Il a retrouvé mes interviews sur le net et m’a contacté. J’ai foncé ! J’ai alors écouté deux fichiers de trente minutes, et j’ai tout de suite compris que c’était une mine. J’étais bouleversé par ce que j’entendais – la qualité sonore, et l’émotion qui se dégageait. L’un des co-accusés, pourtant menacé de la peine de mort, rendait coup pour coup au procureur. Il ne recherchait en rien une relaxe ou une peine plus douce. Non, il voulait faire le procès de l’Apartheid, au risque d’aggraver son cas. J’ai voulu que ces voix résonnent, que tout le monde puisse entendre leur histoire. Je pensais : « Qui prend ce type de risque au nom d’une cause aujourd’hui ? ». J’ai tout de suite décidé d’en faire un film."

    Première réalisation

    Nicolas Champeaux n'avait jamais réalisé. C’est pour cette raison qu'il a approché William Jéhannin, un ami, qui est devenu son producteur. Il se rappelle : "Il venait de distribuer le film Une jeunesse allemande, de Jean-Gabriel Périot, basé uniquement sur des archives et il s’est aussitôt intéressé au projet. William m’a présenté ensuite Gilles Porte, parce que je souhaitais faire équipe avec un cinéaste expérimenté", se souvient le cinéaste. Porte ajoute : "En fait, la personne à l’origine de notre rencontre s’appelle Raphaëlle Delauche. Elle travaillait avec William au sein de UFO Production. Raphaelle s’était occupée, chez Paulo Branco, de la distribution de Quand la mer monte, il y a quatorze ans !"

    Un drame de fiction ?

    Au delà du genre documentaire, Le Procès contre Mandela et les autres contient tous les éléments d’un drame de fiction… Nicolas Champeaux et Gilles Porte notent : "C’est comme un film hollywoodien. On a tous les personnages : Percy Yutar, le procureur raciste, zélé et agressif, dans le rôle du méchant, Quartus de Wet, le juge, un peu blasé, dont on peine à deviner ce qu’il pense et qui contribue au suspense, et les traîtres, les accusés, extrêmement courageux, les avocats… Il y a aussi la gent féminine… Des militantes qui ont occupé un rôle central, dans cette lutte. J’ignorais, avant de faire ce film, à quel point les femmes avaient eu un rôle essentiel dans la lutte contre le régime de l’Apartheid. Dans notre film, comme dans n’importe quel film hollywoodien, il y a des histoires d’amour incroyables. Merci à certaines d’entre elles d’avoir bien voulu témoigner au milieu de notre histoire de « tontons flingueurs » !"

    Diviser pour mieux régner

    Dès le début du procès, l’énoncé des charges contre les accusés est terrible, ces derniers risquant la pendaison. Sur le banc des accusés, les prévenus ne sont pas tous Noirs. Il y a des Blancs, un Indien… Nicolas Champeaux explique : "Oui, et en fait, le gouvernement Apartheid s’est tiré une balle dans le pied. L’un des principes de l’Apartheid avait toujours été de diviser pour mieux régner. Les blancs avaient le pouvoir mais les Métis et les Indiens souffraient moins que les noirs, ils bénéficiaient de dérogations et avaient parfois des traitements privilégiés. Même en prison, les Indiens et les Métis avaient une plus grande ration que les noirs, et ils avaient droit à un pantalon, les noirs eux avaient un bermuda, c’était volontairement dévalorisant, car c’était une tenue d’enfant. En mettant sur le même banc des Noirs, des Blancs et un Indien, le gouvernement entérinait d’une certaine façon le caractère multiracial du mouvement anti-Apartheid."

    Rendre leur place aux membres du collectif

    En ré-écoutant les témoignages des accusés lors du procès, puis lors des entretiens avec eux cinquante-sept ans plus tard, le rôle de Nelson Mandela semble moins déterminant que ce que la Grande Histoire veut nous faire croire. Nicolas Champeaux et Gilles Porte expliquent : "Même s’il n’a jamais été question pour nous de déboulonner la statue, il nous paraissait primordial de rendre leur place aux membres du collectif, à commencer par l’accusé numéro 2, Walter Sisulu. Comme le dit l’avocat George Bizos, Sisulu était l’éminence grise de l’ANC. Il connaissait par coeur l’histoire du mouvement et était très proche des habitants du « township » de Soweto. Mandela a été mis en avant par le collectif parce qu’il était brillant, bien sûr, mais aussi car il était issu d’une lignée royale, qu’il était un formidable orateur et l’un des rares Noirs à être devenu avocat. Sisulu, lui, n’avait que son certificat d’études. L’ANC était vraiment un mouvement collectif et c’est au nom du collectif qu’ils choisissent Mandela afin qu’un homme puisse incarner aux yeux du monde entier leur lutte. Chaque mot du discours historique de Mandela lors de ce procès était connu des accusés."

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