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    Game Girls
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Game Girls" et de son tournage !

    Alina Skrzeszewska ?

    Née en 1977 à Varsovie, Alina Skrzeszewska a grandi à Munich, sa famille ayant quitté la Pologne pour l’Allemagne de l’Ouest. Elle a étudié la scénographie, l’art et les médias à l’Université des arts de Berlin et le film et la vidéo au California Institute of the Arts. De 2007 à 2008, elle a vécu dans un hôtel de Skid Row à Los Angeles, un quartier qui a inspiré plusieurs de ses films. Son premier long-métrage documentaire, Songs from the Nickel, a été présenté dans des festivals internationaux et a remporté de nombreux prix.

    De la Pologne à Los Angeles

    La réalisatrice Alina Skrzeszewska avait 5 ans quand sa famille a quitté la Pologne. "Mes parents, ma soeur et moi avons fui vers l’Allemagne de l’Ouest à l’époque. J’ai donc grandi à Munich. Je suis allée pour la première fois à LA toute seule quand j’avais 16 ans. J’ai passé un an là-bas, Je suis allée au lycée. Et je pense que je suis juste tombée amoureuse de cette ville. Pendant ce temps, j’ai commencé à lire les écrits de Charles Bukowski ce qui, en tant qu’adolescente, était extrêmement fascinant. C’est une description de la vie dans Skid Row. Pas seulement à Los Angeles mais dans différents «types» de Skid Row à travers les États-Unis. C’est une vision de l’humanité très crue mais très belle en même temps. Et je pense que rétrospectivement ce moment a scellé l’accord de mon intérêt profond pour cette partie de la ville. En 2006, j’ai commencé à connaître Skid Row. J’y ai tourné mon premier long métrage documentaire (Songs from the Nickel, 2010). J’avais emménagé dans l’un de ces hôtels de style «flophouse» qui fonctionnaient encore à l’époque, et j’ai immédiatement ressenti une connexion forte."

    Idée de départ

    Alina Skrzeszewska voulait faire un film sur les femmes même si elle travaillait encore son premier long métrage qui parlait surtout des hommes de Skid Row. "Mais pour ce faire, j’ai senti que je devais retourner dans la région comme si je ne la connaissais pas. Juste pour y aller sans aucune idée préconçue. J’ai finalement décidé de mettre en place un atelier gratuit pour les femmes «Expressive Art» qui a marché pendant presque un an et demi. Nous nous sommes rencontrées deux fois par semaine d’abord et ensuite une fois par semaine parce que c’était devenu trop. J’avais rencontré une femme vraiment incroyable, une thérapeute dramatique - Dr. Mimi Savage - qui a accepté d’animer les ateliers, ce qui était génial. Le producteur américain, Kelly Parker, et moi-même prospections avec des flyers dans le quartier pour dire aux femmes de venir. Le premier jour de l’atelier était passionnant. Nous avions environ 30 femmes. Et parmi elles se trouvait Teri. Teri a continué de venir. Elle était très enthousiaste à propos de tout le processus. Même si je l’aimais depuis le début, je n’avais pas envisagé de faire un film sur un seul protagoniste. L’idée était plutôt que ce soit un portrait collectif. J’ai changé de direction après que Teri eut commencé sa relation avec Tiahna. À ce stade, j’ai commencé à avoir le sentiment que l’histoire pouvait prendre cette direction."

    Skid Row, pire endroit des USA ?

    Le quartier de Skid Row à Los Angeles est presque un protagoniste du film, un personnage vivant. "Skid Row est très complexe. Selon le jour, je pourrais en parler différemment. Beaucoup de choses sont compressées dans un très petit espace à Skid Row. C’est un endroit très intense, épuisant, sale et malodorant. Ça peut être dangereux et déprimant. Il y a tellement de traumatismes présents que n’importe qui sera affecté d’une manière ou d’une autre en passant du temps là-bas. Mais en même temps, c’est une sorte de refuge. C’est un foyer pour les gens qui ont dû quitter leur maison ou pour ceux qui n’en ont jamais vraiment eu. Les gens se reconnaissent dans leurs souffrances.

    Il y a des gens sur Skid Row qui ont surmonté des choses inimaginables. Ils ont une sorte de seconde chance dans la vie, et cette perspective les rend incroyablement perspicaces. Bien que la plus grande communauté de Skid Row ne soit pas au centre des préoccupations de ce film, je voulais montrer l’aspect communautaire tel qu’il se joue dans les vies de Tiahna et Teri. Des personnes qui sont marginalisées dans la société dominante se trouvent enfin acceptées ici pour se qu’elles sont. Très souvent, Skid Row est présenté comme «le pire endroit des USA». Mais pour moi, ce n’est pas ça le problème. C’est la société qui rend un endroit comme Skid Row possible. Skid Row est juste un miroir, où toutes nos contradictions deviennent visibles.", confie Alina Skrzeszewska.

    Un long processus

    Alina Skrzeszewska : "Nous avons commencé l’atelier le 29 janvier 2014. Nous pensions terminer le tournage en mai 2016. Cependant, un an plus tard, il se passa plusieurs évènements dans leurs vies et j’ai continué à tourner... c’était l’été dernier. Nous avons monté en partie à Los Angeles et d’autre part à Marseille et Paris. La monteuse en chef, Emmanuelle Baude, était française. Elle a voyagé ici quelques fois. La pluspart du temps, le montage suivait de près le tournage. Nous avons terminés le film juste à temps pour la Berlinale 2018."

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