Si Vincent et moi sort en salles un 21 mars, ce n'est pas un hasard : il s'agit de la journée mondiale de la Trisomie 21, mise en place avec le soutien des Nations Unies, dans le but de mieux informer la population sur cette maladie et sur ses traitements. En 2005, l’AFRT (Association Française pour la Recherche sur la Trisomie 21) a choisi la date du 21 mars, 21/3, ce qui en anglais donne 3/21, date qui explicite la présence de 3 chromosomes au lieu de 2, comme date symbole pour sensibiliser à la trisomie 21.
L'un des co-réalisateurs de Vincent et moi, Edouard Cuel, n'est autre que le père de Vincent, le protagoniste principal du film atteint de trisomie 21. Il revient sur les raisons qui l'ont poussé à signer ce documentaire : "Pour ce qui est de mon fils Vincent, à l’école, ça a toujours été une bataille rien que pour faire ouvrir des classes au fur et à mesure qu’il avançait. Il a toujours été sur le front de vague, et qui dit pionnier dit bataille. Il faut qu’il y ait une mobilisation pour que les choses se passent mieux. Au-delà de la bataille pour mon fils, c’est aussi une bataille pour l’ensemble des enfants handicapés mentaux ou handicapés tout court. On doit fédérer, jouer collectif, sinon on n’avance pas. Et puis j’aime Vincent. Lui-même avait envie de faire ce film ! Il le dit : «j’ai envie de faire partager ma vie avec mes amis». Alors nous avons fait ce documentaire à la fois pour respecter sa volonté et pour servir tous les enfants qui sont dans son cas."
Vincent et moi retrace trois ans de la vie de Vincent. La principale difficulté à laquelle ont été confrontés les réalisateurs a été le refus du CFA (Centre de Formation par l’Apprentissage) de les laisser tourner dans ses locaux. Gaël Breton raconte : "Tout le défi de ce documentaire, c’est que l’on a dû sans cesse s’adapter, un peu comme Vincent. Il y a une mise en abîme de sa vie. Comment retranscrire à l’image cette vie-là, tout en étant le plus juste et objectif possible ?"
Avec ce film, Edouard Cuel tient à rappeler qu'il faut respecter et écouter les jeunes atteints de trisomie 21 : "Tous les professeurs, les pédagogues qui se sont mis à les écouter disent qu’ils en ont tiré un immense parti. Au départ, certains n’y croyaient pas, et au final ils disaient : « C’est génial, j’ai appris plein de trucs, j’explique mieux, et c’est bénéfique pour tous les enfants, handicapés ou non ». Et puis, il faut que l’on cesse d’avoir peur d’eux et qu’on se mette à les aimer. Il y a encore des personnes, qui ont peur lorsqu’ils voient Vincent. Il faut que certaines mentalités évoluent."