Votre avis sur L'Ombre d'un doute ?
5,0
Publiée le 11 mars 2025
Considéré par Hitchcock lui-même comme son meilleur film, " l'ombre d'un doute" est pour ma part un des opus que je préfère du cinéaste.

Ce qui fait la perfection de cet opus de 1943, ce n'est pas l'action, ni un quelconque mystère, mais la description clinique d'un cas de manipulation de la part d'un familier qu'on aime.

Hitchcock décrit avec adresse le poids du déni qui détourne de façon subtile et trompeuse même l'intelligence la plus vive.

La description des personnages n' a jamais été aussi profonde chez Hitchcock qui parvient à brosser une palette de caractères ( la famille entière est observée au plan psychologique avec une précision chirurgicale).

Joseph Cotten produit ici, de surcroît, une des meilleures prestations de sa carrière ( avec celles qu'il proposera devant les caméras de Orson Welles).

Dans l'ombre d'un doute, l'action est intérieure aux personnages. Certes moins spectaculaire, plus intime que d'autres de ses opus, cet opus de Hitchcock réalisé pendant la guerre fut diffusé en son temps au cinéma de minuit sélectionné par Patrick Brion dans le cadre d'un cycle consacré aux " films noirs américains".

Témoignage de son importance et sa place parmi les classiques du septième art.
4,5
Publiée le 10 février 2025
« spoiler: Les familles moyennes sont les meilleures. Regardez-moi. Je viens d'une famille moyenne.
»

« L’Ombre d’un doute » était le film préféré d’Alfred Hitchcock, celui qu’il a le plus aimé réaliser, dans sa riche filmographie.

Ecrit par Thornton Wilder, Sally Benson et Alma Reville, d'après une histoire de Gordon McDonell, ce thriller psychologique touchant, sombre et plein de suspense, spoiler: abat cependant ses cartes un peu trop tôt. Du coup, la grande révélation finale n’est plus aussi choquante que prévu
.

Au-delà de l’écriture et du travail derrière la caméra, le plus grand atout est le casting et leurs brillantes performances – avec une mention spéciale pour Teresa Wright dans son quatrième film alors qu'elle n'avait que 25 ans. Alfred Hitchcock admirait d’ailleurs sa préparation minutieuse et son professionnalisme dévoué à l’équipe.

Une œuvre majeure, jugée « culturellement, historiquement ou esthétiquement significative », qui a été sélectionnée pour être préservée dans le National Film Registry des Etats-Unis par la Bibliothèque du Congrès en 1991.

4.4/5
4,0
Publiée le 23 novembre 2024
Film d'Hitchcock qui tient encore la route mais qui nous laisse un peu trop sur notre faim ! Bah oui car dès le début, on cerne le profil de l'oncle qui est un escroc et un tueur et ensuite, plus rien ne bouge vraiment. Pas de rebondissements, pas de scènes vraiment gênantes et on n'a pas le droit non plus à la fameuse fin qui fait Hitchcock quand il nous prend à contre pied et j'en suis ressorti un peu déçu... mais malgré ça, cela reste un bon film avec de bons acteurs et une bonne intrigue !
3,0
Publiée le 4 novembre 2024
Le suspense dramatique du film est essentiellement lié à l'incertitude concernant le personnage Charlie Oakley, joué par Joseph Cotten, et à son comportement équivoque -Hitchcock, à ce propos, n'en fait-il pas un peu trop, c'est-à-dire contre toute vraisemblance, pour l'entretenir? En clair le brillant d'homme d'affaires est-il ou pas un tueur de "veuves joyeuses?
Le spectateur se pose la question, et la nièce d'Oakley, dans la famille de laquelle l'oncle fait une halte, se la pose aussi.

Le sujet est alors alimentée par les seconds rôles, figures de l'Amérique moyenne et provinciale, plutôt pittoresques.
Si la résolution de l'intrigue na manquera pas de relief dramatique, ce qui la précède n'est pas toujours convaincant. Les personnages ne sont pas aussi cocasses -la famille Newton- ou à l'inverse inquiétants, pour ce qui concerne Oakley, qu'Hitchcock le présume.
La mise en scène et les protagonistes ont quelque chose d'évident et de convenu dans l'expression de ce cas de figure hitchcockien ,lequel, consécutivement, semble parfois inutilement bavard.
4,5
Publiée le 24 mars 2024
C’est une démonstration de mise en scène et d’expression cinématographique que Hitchcock livre avec ce film. A titre d’exemples : l’introduction faite de cinq plans successifs qui situent le personnage et nous et nous rapprochent de lui, deux sur l’environnement urbain , un sur le quartier, un sur la maison, un sur la fenêtre de la chambre où il se trouve ; les deux plans parallèles montrant les deux protagonistes, Charlotte et l’oncle Charlie (en fait le train qui le transporte) se rapprochant de la caméra et de leur rencontre que l’on sent dramatique ; l’ombre du train, symbole du mal qui recouvre l’enfant sur le quai ; le long et lent zoom avant sur le visage de l’oncle Charlie lorsqu’il dévoile sa vision du monde et sa personnalité ; la contre plongée vertigineuse sur Charlotte au pied de l’escalier qui fait comprendre les intentions de Charlie à son égard. C’est une véritable leçon de cinéma. Mais il n’y a pas que la forme, constamment signifiante. Dans ce « polar » à suspense, la description d’une certaine « culture Américaine » est bien présente et les personnages sont très intéressants, relativement ambigus, et traités sans manichéisme. Sur l’œuvre plane la question de la capacité à discerner le mal sous les apparences ou les discours du bien ; un mal mystérieux malgré des éléments d’explications de ses origines. Dommage que le scénario souffre de quelques faiblesses, sans quoi on pourrait considérer ce film comme un chef d’œuvre.
1,0
Publiée le 9 mars 2024
Vive déception, le film est très premier degré, pas du tout ludique, mais avec des invraissemblances grossières qui ne passent pas comme le film se veut crédible. Ca traine souvent sans créer une ambiance, c'est plat. Pourtant l'idée était bonne, certains acteurs ont du charme... Ce n'est pas nul mais mauvais. Tout le monde adore, donc laissez-vous tenter quand même...
Kilian Wiedemann

14 critiques

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4,0
Publiée le 6 mars 2024
Hitchcock met le mal au sein du cercle familiale, avec la figure de l'oncke Ben. La réalisation est toute aussi exceptionnelle, comme à son habitude.
4,0
Publiée le 28 février 2024
Cela commence comme "la mélodie du bonheur" mais les choses se gâtent progressivement. L'oncle Charlie couvre sa famille de cadeaux mais il commet l'erreur d'offrir la bague d'émeraude, prélevée sur feu la veuve joyeuse qu'il a trucidée, à sa chère nièce Charlotte. Oncle Charlie quand il était enfant a subi un accident avec commotion cérébrale. Il en est resté agressif vis à vis de la société et peu scrupuleux dans sa façon de vivre. Il y a de tels exemples connus à l'époque actuelle. La petite Charlotte, bécasse au départ, mûrit progressivement en découvrant la réalité, et la jolie actrice qui joue son rôle rend bien cette évolution. Oncle Charlie, qui est une belle ordure séduisante, cherche in fine à se débarrasser d'elle. On est en 1943 mais, génialement, Hitchcock réinvente la chambre à gaz artisanale dans le garage fermé avec le moteur de la voiture tournant et échappant des gaz de combustion toxiques. Heureusement, Herbert, le parasite familial, passait par là et sauve Charlotte de la mort. Le film commence avec des couples dansant sur des valses de Vienne, ce qui préfigure la découverte par Charlotte dans les journaux de l'assassinat de la "merry widow", en français la "veuve joyeuse", titre par ailleurs d'une opérette viennoise de Franz Lehar. A un moment, la mère de famille dans sa cuisine chantonne sans rien savoir de la vérité, l'air de valse bien connu "heure exquise qui nous grise". Sa fille Charlotte qui est au parfum lui demande aussitôt de se taire. Voilà, c'est super bien filmé, cela se passe dans une famille traditionnelle et pieuse où à part Charlotte personne ne voit que du feu aux agissements répréhensibles du beau et élégant Charlie. Tout cela est bien rendu par Hitchcock, mais sans l'aspect spectaculaire de certains de ses grands films ultérieurs. Intéressant. A voir.
4,0
Publiée le 22 février 2024
Un film réalisé en 1948 par Sir Alfred Hitchcock au scénario et mise en scène malin ou l'on voit presque pas de meurtre dans ce long métrage, disons que c'est peut être l'œuvre la moins violente dans la filmographie du maître ou tout repose sur les détails de psychologie astucieux des comédiens, comme le titre l'indique, "L'ombre d'un doute". Une famille modèle Américaine est ravie de voir l'arrivée de l'oncle Charlie, c'est la fête joyeuse, mais la nièce va petit à petit avoir des soupçons sur son oncle par des comportements curieux comme découper des articles de journaux comme s'il avait des choses à cacher puis des gens , comme par exemple un élégant détective privé qui questionnent la famille, mystérieux tout ça. Comme très souvent, Alfred Hitchcock joue des tours de passes aux spectateurs, de L'innocente Térésa Wright au mystère Joseph Cotten, la réussite du film tient sur le jeu des comédiens qui font l'intrigue pointilleuse et minutieuse. Une très bonne expérience de cinéma du maître à suspense.
4,0
Publiée le 17 octobre 2023
Hitchcock a réussi un solide thriller psychologique. Les personnages principaux comme secondaires ont été bien écrits et sont interprétés avec talent. Joseph Cotten excelle en oncle Charlie qui refuse de récuser son amoralisme et finit même par le professer autour de la tablée familiale, confrontant ainsi sa nièce qui l’idolâtrait sans vraiment le connaître. Les ressorts psychologiques fonctionnent à merveille : l'oncle Charlie feint l'assurance alors qu'il est constamment en danger, il joue sur la fragilité de sa sœur et sur la profession de son beau-frère pour faire pression sur sa nièce. Cette dernière se bat avec l'image idéalisée qu'elle a de son oncle qui l'empêche d'ouvrir les yeux malgré les indices qui s'accumulent. La mise en scène est très efficace et assure le suspense jusqu'au bout.
4,0
Publiée le 14 août 2023
Très bon film réalisé par Alfred Hitchcock en 1943. L'histoire raconte la relation entre un oncle, joué par Joseph Cotten, et sa nièce, interprétée par l'excellente Teresa Wright et avec, en parallèle, une enquête policière. En effet, la police recherche l'auteur de crimes en série. L'adoration que voue la nièce à son oncle évolue quand elle le soupçonne d'être la personne coupable de ces meurtres. Par son talent, Hitchcock crée une atmosphère particulière permettant de garantir un suspense tout au long du film. Il apparaît dans un caméo au début du film dans le train qui amène l'oncle dans la ville où réside sa nièce. Alfred Hitchcock considérait "l'Ombre d'Un Doute" comme son meilleur film.
3,5
Publiée le 19 novembre 2022
Sir Alfred Hitchcock, c'est le maître du suspense, le technicien du mystère et de l'angoisse! Et que d'immenses classiques à son actif : "Vertigo" (1958), "North by Northwest" (1959), "Psycho" (1960), "Birds" (1964) et tant d'autres! Pourtant "Shadow of a Doubt" (1943) reste curieusement le film amèricain prèfèrè de son auteur sans doute parce qu'il y introduisait la menace au sein d'une petite ville paisible au coeur de la règion vinicole! Le choix sur Joseph Cotten (ambigu à souhait) pour ce film est excellent! Un rôle inhabituel d'hèros assassin en fuite! A quoi vivre dans le passè, vivre aujourd'hui c'est la philosophie de son personnage de tueur de veuves joyeuses et argentèes! La jeune filleule qui reconnait en lui le meurtrier est parfaitement incarnèe par Teresa Wright! Le suspense est bien ficelè, l'histoire est très rèaliste, les personnages ont beaucoup de caractère et les silences de Cotten (allongè sur le lit ou en train d'observer de sa fenêtre sa filleule) compte bien plus que les paroles! Pas la meilleure oeuvre du maître mais une rèussite indèniable...
3,0
Publiée le 4 octobre 2022
Après une première partie assez longue qui présente les relations familiales des protagonistes s'ouvre une confrontation entre les deux Charlie qui avive notre intérêt par sa tension, ses moralités et son incertitude. Cependant divers effets datés rendent le propos moins efficace, qu'il s'agisse de la musique trop appuyée ou du léger surjeu de Teresa Wright notamment dans les moments d'inquiétude. Un suspense qui montre son âge malgré sa pertinente mise en scène.
5,0
Publiée le 1 juillet 2022
Les Enchaînés, L’Inconnu du Nord-Express, Fenêtre sur cour, Sueurs froides, Psychose, Les Oiseaux… : le moins que l'on puisse dire, c'est que la filmographie d’Alfred Hitchcock regorge de chefs-d’œuvre. Parmi ceux-ci, c’est un film un peu moins connu qui était le préféré du Maître du suspense : L’Ombre d’un doute. Évidemment, nous sommes une fois de plus face à une œuvre aboutie à tous les niveaux à commencer par la structure narrative jouant beaucoup sur les thématiques du double et d’une relation à tendance incestueuse qui unie les deux Charlie au début. Hitchcock prend un malin plaisir à abandonner les grandes métropoles pour se pencher sur les petites villes de provinces et sur la naïveté qu’elles peuvent parfois posséder spoiler: (à l’exception de la jeune Charlotte, aucun membre de la famille ne peut supposer la culpabilité de l’oncle Charlie alors que le père et son ami Herbie se divertissent à imaginer le crime parfait)
. Si la musique de Dimitri Tiomkin est loin d’égaler les compositions de Bernard Herrmann pour Hitchcock quelques années plus tard, L’Ombre d’un doute reste une réussite de mise en scène, d’écriture et d’interprétation (Joseph Cotten est, avec Anthony Perkins, un des meilleurs méchants hitchcockiens) et est donc un long-métrage à compter parmi les plus grandes réussites du cinéaste.
4,0
Publiée le 22 janvier 2022
Pas beaucoup de suspens en effet dans ce film mais une histoire qui nous accroche avec des personnages secondaires très bien construits et attachants. Le moment ou la petite famille de province bascule dans le drame est très finement observé, la perversion vient de l'extérieur (l'oncle) mais pas seulement. Les hommes semblent tous aveugles ou indifférents au monde avec des vies assez médiocres. La thèse de la haine de l'humanité en sort renforcée, nous sommes en 43 et les états unis viennent d'entrer en guerre. Les femmes veuves font leur apparition quand elles ne sont pas mères au foyer avec la nostalgie d'une jeunesse révolue comme seule horizon.
Bref le tableau est sombre mais pas désespéré. Beaucoup d'humour aussi dans ce drame qui n'est certainement pas le meilleur Hitchcock bien que lui même citait ce film quand il mentionnait le doute sur les intentions qui doit rester attaché jusqu'au bout au criminel pour garder le suspens et ne pas tomber trop vite dans une vision manichéenne. Il développera la même idée en particulier dans l'Inconnu du nord express avec un criminel somme toute assez attachant !
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