Les Traducteurs marque le retour de Régis Roinsard à la réalisation 7 ans après Populaire. "Durant les sept années qui se sont écoulées, j’ai passé un an à voyager avec mon film Populaire, à rencontrer des gens à travers le monde, de la Grèce au Japon en passant par le Québec. Cela m’a beaucoup accaparé. Et puis, je suis tombé sur plusieurs articles autour de la traduction du livre de Dan Brown, Inferno. Douze traducteurs internationaux avaient été enfermés dans un bunker en Italie pour traduire son dernier roman. Ce qui m’a interpellé et fasciné, c’est qu’un produit culturel nécessite qu’on le protège comme s’il s’agissait de pierres précieuses. À partir de là m’est venu le célèbre « Et si… », propre à la genèse de toute fiction: « Et si le livre était volé, piraté malgré toutes les précautions prises ? Et si on demandait une rançon pour ne pas le publier sur le Net ? » J’avais mon sujet !"
il y a une exception française au métier de traducteur qui est qu’ils sont considérés comme co-auteurs des oeuvres qu’ils traduisent et qu’à ce titre, ils touchent des droits d’auteur sous forme de pourcentages de ventes (en moyenne 2 %). C’est tout à fait spécifique au système français. Dans la plupart des autres pays, le/ la traducteur/trice est un technicien payé au feuillet, une situation qui peut être très précaire. Être reconnu comme co-auteur à part entière, ça transforme forcément le rapport à l’oeuvre originale, à son auteur et au succès aussi. Certains traducteurs ont vu leur vie complètement bouleversée par la rencontre avec une oeuvre devenue un best-seller. On peut citer Jean-François Ménard qui a traduit la saga Harry Potter avec le succès qu’on connaît. Et là on parle vraiment d’un travail d’adaptateur, d’auteur, puisqu’il y a eu tout un vocabulaire à inventer, à recréer pour transposer cet univers de l’anglais au français.
Selon le réalisateur Régis Roinsard, Les Traducteurs porte en lui trois types de thriller différents. Une première partie qui est un « whodunit », très Agatha Christie, qui va se transformer en film d’arnaque, pour se finir en film de vengeance. "J’aime bien l’idée de changer de genre dans le même films mais à condition de jouer avec les codes."