Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
GéDéon
85 abonnés
513 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 7 septembre 2024
Pour son premier long-métrage sorti en 2018, Carlos López Estrada fait preuve d’une grande intelligence malgré une mise en scène frôlant parfois le tape à l’œil. Dans la ville d'Oakland, en pleine mutation sociale sous les effets de la gentrification, un jeune homme afro-américain vit ses derniers jours de liberté conditionnelle. Les deux acteurs principaux, Daveed Diggs et Rafael Casal (également amis d'enfance dans la vraie vie), ont écrit le scénario. A l’aide d’un ton alternant humour et drame, le récit porte une réflexion délicate sur le racisme, la ghettoïsation, l’amitié et la rédemption. Ajoutons à cela quelques scènes d’une rare fulgurance et l’on est proche de la réussite. Bref, une œuvre politiquement engagée qui sème ses graines avec minutie.
"Blindspotting" s'impose comme une œuvre audacieuse et pertinente, mettant en lumière la complexité des relations humaines et les tensions sociales à travers le prisme de l'amitié et des réalités urbaines. Le film brille par son écriture soignée, fruit d'une collaboration étroite entre Daveed Diggs et Rafael Casal, qui injectent dans le scénario une authentique affection pour leur ville natale, Oakland. Cette dimension personnelle enrichit grandement le récit, conférant au film une authenticité palpable.
Le choix de la comédie dramatique comme genre permet à "Blindspotting" d'aborder des sujets sérieux comme la gentrification, l'identité culturelle, et les problématiques de la justice avec une finesse remarquable. L'équilibre entre des moments de légèreté et des séquences plus sombres est habilement géré, reflétant la dualité de la vie elle-même. Cependant, ce mélange de tons peut par moments sembler légèrement inégal, un aspect qui aurait gagné à être peaufiné.
Daveed Diggs livre une performance exceptionnelle, capturant avec nuance les tourments intérieurs de son personnage. Sa capacité à transmettre un large éventail d'émotions est un point fort du film. Rafael Casal, en tant que Miles, apporte une énergie brute et une complexité qui enrichit la dynamique entre les deux personnages principaux. Leur alchimie à l'écran est indéniable, offrant des moments de véritable complicité et de tension.
La réalisation de Carlos López Estrada est efficace, utilisant Oakland non seulement comme toile de fond, mais comme un personnage à part entière. La ville s'anime à travers les yeux de ses habitants, devenant un symbole des changements et des défis auxquels sont confrontées de nombreuses communautés urbaines. L'utilisation créative de la musique et du rythme dans certaines scènes accentue l'expérience sensorielle du film, bien que certains choix musicaux puissent paraître parfois déconnectés de l'ambiance générale.
En dépit de ces quelques réserves, "Blindspotting" est un film important et réfléchi, qui réussit à capturer l'esprit de son époque tout en offrant une perspective nuancée sur des questions sociales complexes. Son traitement de thèmes difficiles à travers l'objectif de l'amitié et du changement social est à la fois touchant et provocateur. Bien qu'il ne soit pas exempt de défauts, il reste un exemple éloquent de la façon dont le cinéma peut être à la fois divertissant et édifiant.
Petit coup de cœur pour ce film. C'est bien écrit, bien joué, drôle tout en étant engagé. Une vraie énergie positive s'en dégage au début qui va progressivement s'obscurcire au fil des minutes. Je le recommande !
De belles images, tout en couleurs vives. Pour le reste, l'histoire use de poncifs largement exploités sans sortir des sentiers. Peu de surprise dans l'élaboration des personnages. Un film largement surestimé selon moi.
Collin est Noir. Il est, pour trois jours encore, en liberté conditionnelle et doit se soumettre à une stricte discipline pour espérer retrouver une vie normale. Son meilleur ami, Miles, un Blanc d'origine hispanique, qui n'a pas les mêmes raisons que Collin de craindre les foudres de la justice, l'entraîne sur la mauvaise pente. Alors qu'il enfreint le couvre-feu auquel il est assujetti après une nuit de beuverie, Collin est le témoin involontaire de violences policières : les dénoncer mettrait en péril sa conditionnelle mais ne rien dire serait une insulte à l'exigence de justice.
Le résumé que je viens de faire de "Blindspotting" pourrait laisser penser qu'il s'agit d'un thriller autour d'une bavure policière et du dilemme dans laquelle elle place son héros. Or "Blindspotting" n'est pas cela, ou plutôt n'est pas que cela. Les deux co-scénaristes, Daveed Diggs et Rafael Casal, qui en interprètent les deux rôles principaux, avaient l'histoire en tête depuis une dizaine d'années et ont chargé la barque au risque de la faire sombrer : "Blindspotting" évoque donc non seulement les violences policières mais aussi la gentryfication d'Oakland et les discriminations dont sont victimes ses minorités visibles. Le tout sur le mode mineur d'une chronique urbaine façon Spike Lee.
On pourra certes se laisser prendre au charme et à la coolitude de ces deux héros. Mais on pourra tout autant considérer que leurs mésaventures manquent de relief et se laissent oublier sitôt vues.
4 554 abonnés
18 103 critiques
Suivre son activité
1,5
Publiée le 11 août 2021
Je ne sais même pas pourquoi ce film est classé comme une comédie. Ce n'est pas du tout une comédie et il ne s'adresse probablement qu'à un public américain. Je n'ai personnellement pas pu m'identifier à une seule chose ou acteurs dans ce film et je l'ai trouvé extrêmement inutile et ennuyeux. Car Blindspotting est plus un drame qu'une comédie. Il essaie juste de trouver le sens de sa création à travers ses 90 minutes mais il n'y parvient pas. S'agissait-il d'un film de hi hop intelligent commentant des questions sociales ou d'une comédie sur la fraternité. S'agit-il d'un drame sombre sur les efforts du personnage principal pour se trouver. Était-ce un film policier sur un homme qui assiste à la mort d'un homme noir après avoir été bousculé par un officier de police. L'histoire avait beaucoup de thèmes et pourtant elle n'a réussi à en développer aucun ce qui est rare pour un film...
Un long-métrage plaisant pour son approche décalée, pétillante et colorée de la problématique souvent abordée au cinéma de la ghettoïsation ethnique aux Etats-Unis mais aussi du changement apporté par la revalorisation de quartiers ou de villes pour des populations plus aisées mais qui ne connaissent pas à la culture de ces espaces urbains ou encore les violences policières subies par la communauté afro-américaine. Une peinture moins frontale que des films comme "Do the right thing" ou "Boy'z in the hood" par exemple, de riches idées de mise en scène dans un style clinquant, structuré qui m'a rappelé le récent "Sorry to bother you". Une alchimie certaine et évidente entre Daveed Diggs que j'ai découvert il y a peu dans la série "Snowpiercer" et Rafael Casal. Un ensemble sympa mais qui a parfois un peu tendance à se perdre en circonvolutions scénaristiques, pas toujours évidentes à suivre. Une bonne sensation dans l'ensemble.
Une "bromance" à Oakland entre Collin, un black en liberté conditionnelle, et Miles, son meilleur ami, un blanc qui s'est toujours considéré comme un noir. On sent une sincérité et une blessure entre l'Amérique noir et l'Amérique blanche. Le film joue sur les ruptures de ton, alternant situations comiques et angoissantes. On développe une empathie assez naturelle avec Collin et on a envie qu'il s'en sorte. Mais a forces d'alterner moments graves et légers, Blindspotting devient binaire et semble ne plus savoir où il va... La fin est d'ailleurs assez décevante. Tout ça pour ça...
Top ce film ! Un peu long à se mettre en route mais vraiment bien construit et raconté ! Une histoire d'amitié forte, des personnages puissants. Une bonne histoire de vie ! À voir, sympathique !
Très surpris des notes élevées après avoir vu ce film... J'avais parfois l'impression d'être devant un téléfilm d'M6. Les acteurs surjouent tous dans leurs registres respectifs, et le film accumule poncifs et clichés de manière presque caricaturale.. Dans le meme style j'ai largement préféré Fruitvale Station par exemple.. Bref, je n'ai pas du tout accroché mais cela ne reste que mon avis, 2/5 pour la bande son west coast qui (en exagérant un peu !) reste le seul point positif en ce qui me concerne.
Ce film est un petit bijou. Pour Rafael Casal c’était sa première performance d’acteur. Il joue à merveille cet homme qui malgré sa vie de famille, ne veut pas quitter ses racines. Quant à Daveed Diggs, il avait eu un petit rôle dans le fabuleux WONDER et à l’époque, il avait été pour moi une révélation. Il a confirmé avec brio les attentes que j’avais placé en lui avec ce personnage coincé entre ses envies de révolte et celle de réinsertion. Dire qu’au début ses deux amis l’on fait pour faire connaître leur ville d'Oakland délaissée du paysage cinématographique américain. On peut dire que c’est une belle réussite. Il y a de très beau plan de la ville. On y ressent parfaitement l’atmosphère de cet espace en pleine transformation entre une population de base assez pauvre et une nouvelle plus aisée. J’ai été conquis par ce climat. De plus, la mise en scène est vraiment particulière, à la fois atypique et prenante. On aura des séquences qui vont mettre un rythme prenant et d’autres plus impactant. C’est là que réside toute la force de ce film, l’équilibre. Il y aura un ton assez léger dans la manière dont les personnages abordent leur vie malgré les difficultés, on rigolera de bon cœur à plusieurs moments. Mais ça ne met pas de côté la prise de conscience que doit avoir le spectateur. Que ce soit par des discours ou des images, plusieurs passages forts vont jouer sur l’émotion afin de nous faire réagir. BLINDSPOTTING est LA découverte américaine à voir.
C’est jeune, moderne, souvent drôle et les dialogues sont parfaitement ciselés aux thématiques de « Blindspotting ». Une belle découverte dont on doit le scénario aux deux acteurs principaux de ce petit film indépendant américain, Daveed Diggs et Rafael Casal.
excellent hyper prennant, on ne sait pas ds quoi on met les pieds on s'attend a tout, mais vraiment les 2 acteurs jouent super bien un bon moment et un film choc qui fait reflechir a la societe americaine d'aujourd'hui. bravo au realisateur.
Très agréablement surpris par ce film. J'ai aperçus un ou deux commentaires disant que le film était long et pas dynamique. Au contraire tout au long du film, on sens un suspense palpitant à savoir si le héro va retourner en prison ou non. J'ai regarder ce film en version original anglais et ai beaucoup apprécié les passages slam/rap. C'est une manière pour lui d'exprimer son désarroi face à ce qui se passe et met un peu de poésie dans le chaos. Une belle réflexion sur nos actions et leur conséquences et qui malheureusement peuvent vite dériver et coûter cher. Le film aborde également de manière élégante le racisme passif en Amérique notamment des forces de l'ordre. J'ai été personnellement emporter tout au long du film par la vie de ce héro. Je n'en dis pas plus, regarder par vous-même