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Un visiteur
3,0
Publiée le 5 décembre 2017
Certains films méritent d’être remis dans leur contexte pour que l’on puisse en mesurer l’impact. C’est le cas d’Orfeu n... récipiendaire de la palme d’Or à Cannes en 1959 devant Les quatre cents coups et de l’Oscar du meilleur film étranger en 1960. Transposer le mythe d’Orphée dans une ambiance aussi euphorique et libérée que celui du carnaval de Rio de Janeiro faisait preuve d’originalité. Faire appel à des non acteurs du Brésil pour interpréter les personnages a été perçu à l’époque comme un choix audacieux qui faisait écho à la vague anticolonialiste qui déferlait sur le monde à la fin des années 50. La personnification de la mort par une silhouette masquée dissimulée dans la foule où tout le monde porte un déguisement pour l’occasion s’inscrivait parfaitement dans le courant symboliste de l’époque. Même si François Truffaut incluait Orfeu n... parmi les œuvres fondatrices de la Nouvelle vague, avec le temps, le film de Marcel Camus a pâli et s’avère moins achevé que celui de son confrère. Si le choix de la distribution contribuait à la singularité de la production à l’époque, des décennies plus tard, c’est davantage l’amateurisme dans le jeu des comédiens qui ressort. Par contre la direction musicale confiée à Antõnio Carlos Jobim a enfanté d’un univers enivrant qui s’est déployé dans le temps : La bossa nova. La pièce Manha de Carnavale composée par Luiz Banfa est un hymne à l’amour gravé dans la mémoire collective qui permet à elle seule de revoir le film avec bonheur !
Un film qui joue sur deux tableaux, d'abord il dépeint l'esprit de folie qui règne sur Rio pendant le carnaval et c'est très réussi coloré rythmé par la samba et joyeux. Et ensuite la variation sur le thème du mythe grec d'Orphée et le récit devient étrange et inquiétant. Cette oeuvre est une belle curiosité à découvrir.
Marcel Camus a su donner vie de manière originale au mythe d'Orphée et d'Eurydice à travers cette oeuvre pleine de couleurs, de chaleur, de musique et de poésie, qui nous fait plonger dans le carnaval de Rio. Le jeu des acteurs est souvent exubérant, mais on y trouve aussi de la tendresse et de l'émotion. L'histoire d'amour d'Orphée et Eurydice est rendue avec justesse et une émotion presque poignante, mais la vraie vedette du film est sans doute la musique, omniprésente et entêtante, du début à la fin.
Palme d'or au Festival de Cannes 1959 en plein démarrage de la nouvelle vague. "Orfeu Negro" eut une considération immédiate. Il faut dire que le film avait de bonnes choses pur lui. Il permettait de mieux faire connaissance avec le Brésil,les habitants de Rio,les coutumes des uns et des autres. C'est aussi avec cette œuvre de Marcel Camus que la musique brésilienne de l'époque fut popularisée,la fameuse bossa nova. Enfin,ne mettre que des acteurs de couleur au premier plan était très bien vu par la critique en cette époque de reflux du racisme. Si l'on ne peut nier l'indéniable beauté de certains paysages de Rio et le soin apporté au folklore,on ne peut qu'être navré que cette transposition du mythe grecque d'Orphee et d'Euridyce soit si pauvre en dramaturgie. Comme si Camus,sorti de cette présentation du Carnaval de Rio et de ses excès de brouhaha ne savait pas quoi faire de personnage aux réactions bien trop exagérées pour être vraies. Un bon coup de vieux,et une vision bien blanche du Brésil.
Quel beau film , la premiere fois que je l'ai vu sur ARTE il y a juste 2 ou 3 ans. La poésie qui se dégage de cette oeuvre est envoutante autant que la musique présente tout le long du film. Le Brésil des années 50........quelle beauté et quelles couleurs. Etant allé a Rio il y a quelques années cela a bien changé.
Insidieux…. Trois notes de guitare égrenées sur les pentes abruptes d’une favela… Çà y est. On est pris dans les mailles enchanteresses d'une sublime toile… On part pour une aventure inoubliable… Eurydice, Orphée, les enfers…
Certes, tout le monde ou presque connait le mythe… « Ne te retourne pas ami, joue de ton harpe céleste… Ne tente pas de voir ta tendre amie… » Mais Eurydice est enchanteresse… Comment y résister…. Connu ! Oui !
Mais ici c’est Marcel Camus qui est à l’œuvre avec ses compères Venitius de Morales, Luis Bonfa et le sublissime Jobim !
Qu’elles sont belles ces âme brunes dédiées aux dieux de l’amour… La liesse ! Les chants ! Le rythme… Endiablé le rythme… Samba !
La mort noire électrique épie prête à fondre sur ceux qui s’aiment… Qui s’aiment de trop dans ce monde qui a la bougeotte !
Actuel ! Regardez autour de vous ! Les aigris destructeurs sont toujours à l’œuvre…
La mort qui brule joie et bonheur ! La mort fade et masquée…. Le monde électrique qui tue!
Camus l’engagé, l’écolo, le moderne nous sert ici rien moins qu’un véritable CHEF-D’ŒUVRE…. Et le terme, ici, n'est pas galvaudé! Tout est réussi : jeux des acteurs (d’une simplicité désarmante), montage, image, cadre magnifique, mystère, poursuite… Du cinéma… Du vrai ! Une ouverture à l'autre!
Boudé par le public (blanc) brésilien à cause de sa coproduction étrangère et de ses acteurs noirs, "Orfeu Negro" est d'autant plus puissant qu'il a conquis le reste de la planète et mis en valeur la communauté noire du Brésil. L'idée de transposer le mythe d'Orphée durant le carnaval de Rio est une idée de Vinicius de Moraes qui en a fait une pièce de théâtre adaptée au cinéma par Marcel Camus. Le résultat est très "Nouvelle vague" avec une poésie et une photographie sublime. Porté par des acteurs débutants, c'est un véritable film musical, doté d'une splendide bande originale, qui nous plonge dans ce Rio des années 1950 moins fantasmé qu'on pourrait le croire. "Orfeu Negro" est une brillante oeuvre dramatique.
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3,0
Publiée le 21 octobre 2010
Palme d'or au festival de Cannes en 1959, "Orfeu Negro" est une transposition pittoresque du mythe d'Orphèe dans le Brèsil du carnaval de Rio, interprètèe brillamment par Breno Mello, Lourdes de Oliveira et Marpessa Dawn! C'est encore un cinèaste français, Marcel Camus, qui retrouve ici le goût de l'aventure, plus ou moins exotique, dans une lutte contre la mort qui remporta lors de sa sortie en salles un grand succès international! "Orfeu Negro" doit essentiellement son succès à la musique de Antônio Carlos Jobim et Luiz Bonfá, où alternent des sambas au rythme trèpidant et une belle mèlodie de guitare! Une Palme d'or inattendue...
Magnifique, ce film ruisselle de belles musiques, de costumes et décors extraordinaires, de fabuleux acteurs et d'une histoire originale. La mise en scène est sublime.
Ayant remporté la Palme d'or et l'Oscar du Meilleur Film étranger, les récompenses les plus prestigieuses qui soient, je m'attendais à beaucoup mieux de ce film. C'est une très bonne idée de départ de transposer le mythe d'Orphée et d'Eurydice dans le Brésil contemporain, la profusion de couleurs est un régal pour les yeux et les acteurs sont pas mals. Mais le côté folklorique jusqu'à l'overdose du film devient au bout d'un certain temps assez insupportable. Le carnaval donne juste ici l'impression de ne servir de prétexte à cela. Même en ne demandant pas à ce que ce soit une oeuvre néoréaliste, des trucs, comme le fait qui suffit de donner un baiser à l'épicier pour ne pas payer sa note ou pouvoir se payer des costumes de carnaval style Louis XV alors qu'on habite une favela, sont trop gros pour que cela puisse donner un résultat un minimum crédible. Tout n'est pas à jeter. Il y a certains instants réussis comme la scène qui se déroule dans le bâtiment des disparus, d'une poésie que n'avait pas dû renier Jacques Prévert s'il avait vu le film. Enfin malgré ces quelques instants, "Orfeu Negro" est une déception.
Orfeu Negro, c'est la Palme d'Or 1959 du festival de Cannes... Un succès remporté sans sous-titres, parce que l'audience a été charmée par l'exotisme de l'histoire et n'a pas jugé bon de la vraiment comprendre. Du côté européen, on a salué l'audace d'un casting noir, tandis que les Brésiliens ont trouvé le film clivant et minimaliste.
Pourquoi je relate ces anecdotes avec amertume ? Parce que je ne cautionne pas une victoire festivalière si partiale. Bien des erreurs ont été commises sur le compte de l'exotisme, comme les extras qui sont poussés mille fois au-delà de leurs capacités d'acteurs pour le dit de faire une scène parlante. Heureusement, tout ne va pas jusqu'au documentaire. C'est orienté documentaire en revanche, et rien que ça, c'est dommage ; j'ai trop souvent eu l'impression qu'on filmait le Brésil pour ce qu'il avait de plus intéressant pour les Européens... d'ailleurs, où sont les populations blanches de ce pays tellement cosmopolite ? Pourquoi la caméra ne visite-t-elle que les favelas ? De là à croire que Camus a obtenu la Palme à la démagogie, il n'y a qu'un pas.
Mais assez d'amertume. Le travail fait sur le film ne suffit peut-être pas à rendre les chansons agréables (et puis qu'est-ce que c'est que ce fond sonore musical constant et sans variations ?), mais il arrive à faire prendre un temps d'avance énorme. 1959, vraiment ? On pourrait se croire dix ans plus tard, d'autant que la révolution culturelle de 1968 ne se serait pas encore fait sentir. Le film veut nous faire croire que les Brésiliens sont tous artistes, mais il arrive à donner une vision assez juste de la présence de la danse et de la chanson à travers le carnaval de Rio, surtout grâce aux enfants qui, sans avoir à pâlir de leur prestation d'acteurs, ont été choisis pour leur talent dans ces deux domaines ; la prosélytisation culturelle ira se faire voir pour le coup, car c'est intéressant et bien montré. Mais on notera que j'en fais un commentaire comme d'un documentaire, pas d'une œuvre d'art.
Au final, un film que je critique plus pour son histoire et le contexte de sa genèse que pour sa conception objective. Mais j'ai eu du mal à éprouver du plaisir devant, même avant d'élever ces griefs ; la musique est très répétitive, mal gérée (on reparle de ce fond sonore horripilant ?) et la fin part un peu dans le n'importe quoi, s'enterrant mollement dans les rues de Rio qu'elle est si impatiente de montrer, sans parvenir à échaufauder la grande peine d'Orphée.
Le mythe d'Orphée version sucette à la fraise, dégoulinant de mièvrerie et de bons sentiments! Du sous-Jacques Demy dans un Brésil gentiment vu depuis la France : incroyablement niais, des clichés à la pelle, un humour pour enfants en bas âge, une caméra maladroite, des acteurs inégaux, une mise en scène plate,... et dire qu'«Orfeu Negro» a obtenu la Palme d'Or face à un film tel qu'«Hiroshima mon Amour»! On n'a pas dû voir le même film, ou alors le jury s'est contenté de lire le synopsis, plutôt alléchant il faut dire. Dans les favelas ensoleillées tout le monde chante et danse dans des costumes kitchs, au rythme des amourettes et des femmes qui défilent, courant après Orphée le beau Don Juan. Mais un jour, il va enfin découvrir le Grand Amour avec Eurydice, au grand dam de ses nombreuses (et irritantes) prétendantes. Seulement voilà, le hic c'est que le film s'appelle Orfeu Negro, alors à un moment il faut bien que la jeunette meure histoire de recadrer le récit, qui hormis le nom des personnages n'avait strictement rien à voir avec le fameux mythe... Eurydice expire donc après une partie de cache cache avec la Mort en collants, et le malheureux Orphée s'en va la rechercher en enfer -on se contentera de spots rouges en guise de symbolique- pour mieux la perdre (séquence d'un ridicule mémorable). Et ouf, le film s'achève enfin sur des mots doux adressés à la défunte Eurydice (qu'on est sensés prendre pour de la poésie) et la mort réjouissante (et risible une fois de plus) d'Orphée. Au final, seuls les jolis paysages nous font oublier le catastrophique scénario, tandis que la musique tant vantée peine à nous surprendre. Une grosse baudruche qui se dégonfle dès le premier quart-d'heure, et qu'on doit donc subir les presque 1h30 restantes. Très dispensable. [1/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Il y a 60 ans, ce film a eu un role/argument social et politique, au niveau du casting entièrement composés de noirs inconnus. Aujourd'hui, ce film n'a plus vraiment cette argument "de vente", ce n'est plus quelque chose qui surprend. Il reste alors le carnaval de Rio, mais j'ai déjà vu plein d'autres films bien mieux le mettre en valeurs... Que reste t'il alors ? Pas grand chose, l'histoire est ennuyeuse, portée par une narration hasardeuse. J'ai mis 3 jours à en venir à bout. Certe il y a quelques beaux plans, mais ce n'est pas ça qui va vous faire votre soirée.
"Orfeu negro" réinvente joliment le mythe grec d' Orphée en le transposant dans un Brésil en plein carnaval. Les ajustements sont parfois maladroits comme celui de la Mort/Vipère dont le rôle et la place restent flous et mal amenés. Les acteurs en font parfois un peu trop et les textes récités ne brillent pas par leur intelligence et frise souvent le ridicule et la niaiserie. A côté de cela, on peut relever les bonnes musiques composant le film, les décors somptueux et quelques scènes inoubliables (comme celle de la section des disparus avec tout l'onirisme qui l'entoure). Sans être transcendant, le résultat n'en demeure pas moins appréciable.