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    Nul homme n'est une île
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Nul homme n'est une île" et de son tournage !

    Comment s’ouvrir au monde tout en cultivant sa différence ?

    John Donne tisse un parallèle entre l’espace géographique, le continent, et le genre humain. Cette analogie est la même que celle que fait le film en posant dans le même temps la question spatiale, celle du paysage si l’on veut, et celle, politique, de la coopération, de la solidarité et du changement. Comme le dit l’un des membres des Galline Felici : « Cela ne sert à rien d’avoir sa jolie petite maison si dehors règnent les bombardements ». Dominique Marchais confie :

    "La question est dès lors de savoir comment s’ouvrir au monde tout en cultivant sa différence. L’opposition entre le local et le global me semble un peu spécieuse. Le local, ici, c’est une unité d’action, de projet, plus que d’appartenance. Ou alors il s’agit d’une appartenance parmi bien d’autres, à commencer par celle au genre humain. Le film met ainsi en relation des situations locales très contrastées, avec des cultures politiques et des contextes économiques différents, mais qui, me semble-t-il, convergent. Il questionne la possibilité de l’émergence d’un peuple européen, des gens qui travaillent les mêmes questions, qui se découvrent les mêmes postures, et qui ont un horizon commun."

    Signification du titre

    Le titre du film provient du premier vers d’un poème de John Donne du début du 17ème siècle : "Nul homme n’est une île, un tout, complet en soi ; tout homme est un fragment du continent, une partie de l’ensemble ; si la mer emporte une motte de terre, l'Europe en est amoindrie, comme si les flots avaient emporté un promontoire, le manoir de tes amis ou le tien ; la mort de tout homme me diminue, parce que j’appartiens au genre humain ; aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : c’est pour toi qu’il sonne."

    Le réalisateur

    Ancien critique de cinéma aux Inrockuptibles, Dominique Marchais a réalisé Lenz échappé en 2003, court métrage librement adapté de la nouvelle de Georg Büchner. Depuis plusieurs années, il travaille sur les relations entre paysage et politique à travers la forme du cinéma documentaire. Le temps des grâces , état des lieux sur la modernisation agricole, constitue le volet « histoire » d'un travail sur la France rurale contemporaine dont La ligne de partage des eaux, en s'inscrivant dans le bassin versant de la Loire pour dépeindre un certain état du paysage français, est le volet « géographie ».

    Point de vue

    Dans Nul homme n'est une île, Dominique Marchais s'intéresse plus au « bon » gouvernement qu’au « mauvais ». Pour le réalisateur, le mauvais gouvernement est le contexte général et se trouve partout : "Même s’il y a des responsabilités à établir et des luttes à mener, le film ne cherche pas à désigner un coupable ou à incriminer un certain état du capitalisme. Il se pose la question de la mobilisation, de la participation à des projets collectifs ayant une portée politique. Je voulais observer et esquisser des portraits de militants payant de leur personne. M’approcher de cette zone où l’engagement tend à rendre floues les frontières entre vie privée et vie professionnelle. Je voulais filmer le politique comme quelque chose dans lequel on baigne en permanence, quelque chose avec lequel on respire, avec lequel on dort. En gros, filmer des gens qui font de la politique à partir de leur travail, plutôt que des gens qui font de la politique leur travail."

    La France exclue

    Dominique Marchais n'a rien tourné en France même si on y trouve aussi des initiatives de démocratie locale et d’aménagement original. Le metteur en scène justifie ce choix de par le fait qu'en France on a tout de même du mal, selon lui, avec ce genre d’expériences et avec la démocratie. Il explique :

    "Le centralisme, le respect de l’autorité, de l’expertise et de la hiérarchie y sont si forts. Et le mot participation est certes à la mode, mais on ne sait pas vraiment ce que ça veut dire. Il y a bien eu une tradition autogestionnaire en France, il suffit de penser aux GAM, les groupes d’actions municipaux, notamment à Grenoble. Mais on n’est pas bien nombreux à s’intéresser à cette histoire... Donc, j’avais envie de prendre l’air chez nos voisins et amis européens, histoire de se comparer, de s’inspirer. Je voulais inscrire le film dans un cadre européen, post-national, me libérer un peu des pesanteurs liées à cette appartenance nationale, qui étouffe sans rassurer. Et personne ne peut nier que le vent de la coopérative souffle plus fort en Italie qu’en France. Il suffit de voir les multinationales que sont devenues les coopératives agricoles françaises !"

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