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    Les Oiseaux de passage
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    velocio
    velocio

    1 300 abonnés 3 134 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 4 avril 2019
    Lorsque, en 2015, "L’étreinte du serpent" est arrivé à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes, il s’agissait du 3ème long métrage du réalisateur colombien Ciro Guerra. Curieusement, le deuxième, "Les voyages du vent", probablement le meilleur, n’est jamais sorti dans notre pays. Par contre "L’étreinte du serpent" a vraiment lancé la carrière internationale de Ciro Guerra et il est revenu à Cannes l’an dernier, avec" Les oiseaux de passage", film d’ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, réalisé avec Cristina Gallego, son épouse et la productrice de ses 2 films précédents. Arriver à faire cohabiter dans un même film une approche ethnologique concernant un peuple autochtone d’Amérique du Sud et les schémas d’un film de gangsters « à la Scorsese » n’avait rien d’évident au départ. On peut considérer que la réussite est presque totale.
    Adelme d'Otrante
    Adelme d'Otrante

    175 abonnés 1 137 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 avril 2019
    Très bon film avec un sujet peut être encore jamais montré à l’écran : la naissance des premiers cartels colombiens . Entre documentaire ethnologique et thriller ultra-violent, un peu comme si un Jean Rouch contemporain avait été mandaté par Netflix pour réaliser Narcos, cette œuvre est brillante sur tous les points. Panthéiste dans sa manière d’aborder les croyances indigènes, à la manière d’un Malick avec les indiens du Nouveau Monde, et totalement ancré dans le réel quand il s’agit de montrer le basculement qui s’opère entre la production de café et celle de marijuana puis plus tard de cocaine. Et puis le film nous montre également que même si les hippies occidentaux ont allumé la mèche le feu s’est répandu à cause des traditions, de la fierté et de l’honneur des clans. Pour au final tout faire disparaître comme dans une tragédie grecque. Superbe.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    267 abonnés 1 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2019
    En Colombie, entre les années 1960 et 1980, naissance et expansion du trafic de marijuana, grandeur et décadence d'une société indigène, où il question de tradition, de business, d'honneur, de pouvoir, de famille et de guerre. Un scénario très intéressant, qui remonte aux origines des cartels de la drogue et qui analyse l'autodestruction d'un peuple, d'une culture. Avec tous les ingrédients de la tragédie antique. Parfaitement maîtrisé dans sa narration et dans sa mise en scène, d'une intensité sobre mais puissante dans sa noirceur et dans sa symbolique, ce récit à la lisière inédite de l'ethnographie et du film de gangsters est l'un des meilleurs films de ce début d'année.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    120 abonnés 2 039 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 3 mars 2020
    Quand on se dit “film criminel colombien”, on pense à la drogue en premier lieu, & on a raison. Pourtant, c’est parce que c’était un film colombien sur la drogue que je n’ai… absolument pas vu la Colombie. J’ai vu un pays où c’est un euphémisme de dire que la drogue fait la loi, car elle fait aussi tout le reste : les frontières, les traditions, les gens, la guerre.

    De ce petit paradis de l’or vert, Ciro Guerra & sa femme font un film comme les Wayuus chantent la mémoire & les rêves de leurs ancêtres : sans littérature, une vérité brute. Les Wayuus, ce sont les autochtones ; ils appellent les hispanophones & les anglophones des gringos mais vivent de la doctrine qu’ils apportent : le capitalisme.

    Entre tradition & luxe, rites & guérillas, les jeunes font leur trou entre différents pôles & rapports de force qui, pour le coup, s’adressent au plus touriste des spectateurs – là encore (& cette fois-ci c’est dommage), le film n’est pas porté sur le sous-texte. En revanche, quand les réalisateurs veulent faire du dramatique, ça sort de nulle part & c’est piquant – plus rien à voir alors avec la parole souvent ignorée de la mère superstitieuse qui ne perd malgré tout jamais de son panache tandis qu’elle préserve pour nous le lien fondamental entre l’infini & l’infinitésimal, cette sécularité salvatrice qui, en même temps que l’image, met Hommes & criquets au même rang.

    Sous sa forme de saga en cinq chants qui prend le passé très au sérieux en sachant manier l’adrénaline par moments, Les Oiseaux de Passage est un Sicario homemade, moins pénétrant mais sur plus d’octaves. Dans cette enclave supposément colombienne, la drogue installe donc des îlots plutôt cocasses : des villas au milieu de nulle part, ici dans le désert, là dans la montagne – on voit naître une guerre des clans qui n’a rien à envier à Dune, sauf que ce n’est pas la même “épice” qui est en jeu.

    L’aspect cocasse, soulageant souvent Guerra & Gallego du fardeau de l’histoire trop vraie, apparaît à des moments qui frisent le mauvais goût : lorsque la guerre éclate entre les deux maisons, les morts se multiplient, & tous les corps tombent dans la même posture & avec la même dose de faux sang mal réparti, comme la moquerie bien peu ésotérique qu’on lâche devant des enfantillages, ultime métaphore d’un enjeu qui est le même pour tout le monde. En ne montrant jamais l’instant fatal pour toutes ces victimes, les réalisateurs recherchent l’élégance, demeurant néanmoins périphériques à une vérité chargée de culture & d’humanisme bafoués.

    Après tout ça, comblé qu’on est de paysages & les oreilles remplies de langue wayuu, tout ce qui nous vient à l’esprit reste : “d’accord”. On n’interjecte pas. On se remémore quelques images, comme l’inoubliable comptage de l’argent par la pesée des billets (magique), mais on est pris d’un léger syndrome du tout-ça-pour-ça. Guerra a fait du beau pour du beau, une recette artistiquement convaincante mais qui mène vite l’analyse dans une impasse.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    islander29
    islander29

    860 abonnés 2 354 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 12 avril 2019
    C'est vrai que le film m'a plus fait penser au Mexique (beaucoup de scènes de désert) qu'à La Colombie (que je ne connais pas ???)...On est dans le style de Sicario (Villeneuve 2015)...L'originalité de ce film réside dans le fait qu'on ne nous montre pas le succès commercial aux états unis, mais que l'on garde toujours le point de vue des indiens dans leur pays….Les paysages sont magnifiques, il faut le signaler …..C'est un western cohérent, une histoire de vengeance entre deux clans, diffusée de 1969 aux années 80....La forme est assez épurée, avec des personnages sans psychologie, un film d'émotions primaires et d'actions, qui n'en fait pas des tonnes. Le scénario est bâti en 5 chants (canto) qui représentent cinq époques différentes…..Attention il y a une certaine violence et le rythme est juste ….Le film est construit sur de belles ellipses (le viol) et sur des faits de vengeance inter clans….Je ne pense pas dire que je me suis attaché aux personnages (c'est un petit reproche), mais ils sont forts et bien représentatifs de ce que pouvaient être des trafiquants sans ambitions, des gens simples…Le film est soigné esthétiquement, c'est un atout, mais il ne renouvellera pas le genre (j'ai eu plus d'émotions et d'adrénaline avec Sicario)….Pour finir, je signale que le vrai titre est (los parejos de verano); les oiseaux de l'été (simple remarque)...Au total reste un film intéressant mais ambigu (entre poésie et violence) A vous de voir
    Moorhuhn
    Moorhuhn

    141 abonnés 579 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 mai 2019
    Plus de trois ans après nous avoir proposé un fascinant périple au cœur de la forêt amazonienne dans L’étreinte du serpent, Ciro Guerra revient avec un nouveau film centré sur la genèse des cartels de la drogue. Accompagné cette fois-ci de son épouse et habituelle productrice Cristina Gallego à la réalisation, le cinéaste colombien s’essaie ici pour la première fois au film de genre. Si les films traitants de trafics et autres échanges de substances illicites ne sont pas les plus rares dans le paysage cinématographique, le fait de voir une action située au sein de la tribu autochtone amérindienne Wayuu était intriguant. Tiré de faits réels, le film parvient à combiner habilement les codes du genre et un style personnel bien affirmé qui transcende une base qui aurait pu facilement aligner les poncifs sans inspiration. Si tout n’est pas forcément parfait, le petit duo colombien nous offre un instant de cinéma prenant et assez intense à l'arrivée.

    Ce qui marque notamment d’entrée de jeu c’est cette capacité des réalisateurs à créer une ambiance marquante grâce à une utilisation remarquable du cadrage et du son. La séquence de danse du début révèle à la fois le côté virtuose de la mise en scène et l’intensité qu’elle parvient à dégager, notamment dans cette tension qui s’installe entre la jeune femme Zaida qui s’apprête à entrer dans sa vie de femme et ce jeune homme Rapayet prêt à tout pour la séduire. Et c’est cette quête du mariage qui nécessite une dot importante dans cette culture ancestrale qui sera le début de la recherche d’argent facile et le commencement de la perdition. Telle une tragédie ancienne annoncée par les chants prophétiques d’un berger Wayuu, le film sera chapitré et chaque segment annoncera la couleur d’un programme sombre, froid et implacable.

    Le film s’étale sur une décennie durant laquelle on passe de l’ivresse à la gueule de bois au sein de cette famille qui se déchire progressivement face à la croissance incontrôlée des intérêts de chacun. Le récit n’évite pas une certaine forme de linéarité qu’il compense néanmoins par le génie de sa mise en scène et un scénario qui propose quelques pics d’intensité assez puissants. Le rythme lancinant du film est notamment un atout pour ressentir plus puissamment encore les accès de violence qui frappent sans prévenir. On pouvait néanmoins espérer davantage de l’écriture des personnages (notamment concernant le personnage du fils de la matriarche assez unilatéral) mais ils sont suffisamment caractérisés dans l’ensemble pour que l’on prenne plaisir à suivre leurs évolutions.

    Nous assistons donc ici à une belle proposition de cinéma, sèche et aride à l’image de ces déserts peuplés par une partie du peuple Wayuu. Oppressante aussi comme cette forêt luxuriante qui abrite une autre partie du même peuple. Un décor qui marque la séparation nette entre ces deux clans, ces deux familles qui ne peuvent plus collaborer ni cohabiter autour des mêmes intérêts et qui inexorablement se déchirent. L'importance des décors est également illustrée par cette maison majestueuse, dressée au milieu de rien, qui symbolise la folie des grandeurs qui a gagné cette région reculée. Les oiseaux de passage ce sont ces hommes qui voguent, s’installent, font des affaires, s'entretuent puis repartent. Un récit sombre, violent et radical avec une mise en scène en béton armé et une éclatante photographie.
    traversay1
    traversay1

    3 568 abonnés 4 860 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 avril 2019
    Le talent du cinéaste colombien Ciro Guerra était évident depuis son tout premier film, L'ombre de Bogota, suivi du beau Les voyages du vent. Son audience s'est considérablement élargie avec L'étreinte du serpent qui a précédé Les oiseaux de passage, cosigné avec Cristina Gallego. De 1968 à 1980, cette tragédie en 5 actes raconte une histoire méconnue, celle ses premiers cartels de drogue dans une Colombie rurale, au nord du pays, habitée par une population amérindienne. Au gré de son enrichissement, au fil des années, par le commerce avec les "gringos", les différents clans en viennent à perdre leurs traditions ancestrales mais aussi à s'affronter dans une violence terrible. Les oiseaux de passage est aussi bien une fresque historique qu'un témoignage ethnographique ou encore un western. Le film est à la fois ample par sa narration et intimiste dans son rapport à une histoire familiale et communautaire où les rêves et les rites, si importants, finissent par disparaître. Maîtrisé de bout en bout, le film perd cependant un peu de sa substance dans une dernière demi-heure dominée par les fusillades et qui semble reproduire tous les schémas du film de gangsters, façon Scarface. Une petite baisse en qualité qui ne fait pas oublier que la majeure partie du film excelle à capturer la beauté des paysages colombiens et séduit par un récit qui n'a pas peur des ellipses et des ruptures de ton.
    this is my movies
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    699 abonnés 3 087 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 avril 2019
    Un polar colombien qui a pour ambition de nous narrer les aventures d'une familles d'Indiens colombiens, perdus au coeur d'une lutte d'influence, tiraillée entre les traditions et les tentations du monde occidental. On aura trop vite fait de comparer le film aux classiques US du genre type "Le Parrain" ou "Scarface", voire de faire de ce même film une nouvelle critique acerbe de l'Homme blanc destructeur. En fait, tout part de la même base, à savoir la tragédie grecque. Car "Les oiseaux de passage" n'est pas grand chose d'autre, spoiler: et il y rend d'ailleurs hommage à travers le nom d'un personnage central du drame qui germe au sein de la communauté : Léonidas. En effet, plus que le reste, ce personnage est le catalyseur des événements futurs. Dès le début, le ver est dans le fruit, le Mal l'habite, et son humiliation de la scène d'ouverture ne prendra fin qu'avec sa propre mort, et sa frustration déchaînera sa fureur et sera la cause de la chute de sa famille. C'est là que réside le vrai drame
    . Après, le film n'est pas tendre avec le monde occidental, les hippies qui viennent en Colombie trouver de la marijuana, les mercenaires US qui convoient de la drogue, qui corrompent les esprits faibles, le pouvoir de l'argent. Il y a tout ça, et aussi des images magnifiques, des acteurs incroyables, un sens de l'ellipse bienvenu, mais aussi un film qui patine, qui est parfois trop pontifiant, trop démonstratif. C'est beau, tragique et plein de sens, du grand cinéma donc, à voir aussi comme un vrai film de genre, qui reprend certains codes, et les intègre à son monde.
    Laurent C.
    Laurent C.

    255 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 avril 2019
    "Les oiseaux de passage" ne sera pas un film de passage dans l'histoire du cinéma. Après l'énigmatique mais très beau "L'étreinte du serpent", le réalisateur s'engage dans un récit puissant où il est tout autant question de l'horreur du trafic de drogue qui défigure la Colombie, que des creusets archaïques qui habitent les anciennes tribus indiennes d'Amérique du Sud. On pourrait même penser qu'il n'y a aucun lien entre les deux, et pourtant, magie du cinéma et tragédie de l'Histoire, le cinéaste parvient à montrer comment des groupes sociaux très anciens, aux rites solides, ancrés dans le passé, sombrent dans un fonctionnement mafieux, du fait de l'appât du gain et de la violence de la drogue.

    "Les oiseaux de passage" raconte l'impossible réconciliation entre les traditions familiales et le capitalisme illimité où les valeurs de l'avoir ont supplanté celles de l'être. Le spectateur est invité dans ces cultures anciennes, à la façon du héros principal qui se marie avec une très jeune-fille de la tribu Wayuu sauf que lui doit remettre une dot importante. La vente de marihuana est l'opportunité formidablement tragique qu'il trouve pour payer sa dot, et sans savoir, il fait rentrer le diable dans sa nouvelle famille.

    Le film est violent et dense. Pour autant, il offre une expérience de cinéma, intense et rare. La mise en scène parvient à rendre presque familières ces scènes indigènes où règnent des hommes et des femmes, tout autant cruels que profondément attachants. Le jouxte-boutisme des personnages fait penser à des tragédies antiques où la gravité et le désespoir emportent tout sur leur passage, jusque les oiseaux les plus fragiles.
    Ufuk K
    Ufuk K

    517 abonnés 1 473 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 avril 2019
    " les oiseaux de passage " présente l'an dernier au festival de cannes est un thriller dramatique envoûtant. En effet j'ai beaucoup aimé ce film colombien composé en cinq actes passionnant qui raconte comment est né les cartels de drogue en colombie dans une atmosphère lourde, violente qui se suit comme une tragédie grecque.
    FaRem
    FaRem

    8 631 abonnés 9 521 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 mai 2019
    Avec "Birds of Passage", Ciro Guerra délaisse la forêt Amazonienne qu'il avait explorée dans "L'étreinte du serpent" pour le désert colombien, et ce récit initiatique en deux parties pour une histoire de guerre des clans sur fond de trafic de drogue et de respect des cultures. Il est inutile de faire une comparaison entre ces deux films, car ils sont différents, mais on retrouve quand même des similitudes avec l'importance de la culture et cette ambiance très particulière à la fois spirituelle et apaisante même si cela contraste avec la violence présente ici. Pour parler une dernière fois du précédent film du réalisateur, j'ai trouvé celui-ci beaucoup plus accessible pour le grand public et sans surprise j'ai préféré ce film même s'il est plus classique. Plus classique au niveau de l'intrigue principale sur le trafic de drogue et sur la guerre des clans, mais sinon, Ciro Guerra nous plonge dans un univers que l'on prend plaisir à découvrir à travers ses personnages et leurs codes, croyances et culture. J'ai beaucoup aimé découvrir la culture de ce peuple qui en s'ouvrant à la richesse autre que spirituelle va rencontre des problèmes. C'est vraiment le fait d'aborder cette histoire commune sous un angle nouveau qui donne tout son intérêt à ce film. Pour le reste, il n'y a pas de surprise dans le sens où le réalisateur sait ce qu'il fait. L'immersion est totale, l'ambiance est très réussie et la photographie de David Gallego est une fois de plus superbe. Il n'y a que la dernière partie qui est un peu décevante, mais sinon, c'est un bon film.
    selenie
    selenie

    6 228 abonnés 6 180 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 1 juin 2022
    Le film est chapitré à la façon d'un chant funèbre, à chaque chapitre une année charnière dans le destin de cette famille Wayuu qui va se perdre en commençant des affaires avec les gringos, qui eux-mêmes apportent le capitalisme qui amène au luxe, à l'appât du gain et parallèlement les traditions s'érodent d'autant. La tragédie est connue pourtant d'entrée, la matriarche prévient, annonce les risques mais d'autres paramètres viennent se briser au mysticisme divinatoire. Les décors sont symptomatiques, les Wayuu vivent dans des huttes ou des maisons de fortune, dans une région plutôt sèche et aride, puis petit à petit habitent dans des maisons luxueuses isolées en plein désert ; le choc visuel fait mouche. Le vrai et seul bémol reste l'acting, ou plutôt certains personnages qui auraient mérité un jeu plus subtil et moins monolithique. On pense surtout au premier rôle, Rapayet/ Acosta qui se résume à un visage dur et impassible sans aucune nuance. Le duo Guerra-Galledo signe un drame qui qui s'avère d'une modernité pleine d'acuité et de pertinence.
    Site :Selenie
    ffred
    ffred

    1 695 abonnés 4 019 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 août 2019
    Duo de réalisateurs, Ciro Guerra et Cristina Gallego (dont c'est le premier film, elle produisait son comparse jusqu'ici) pour un film atypique, sombre et violent. Sur une vingtaine d'année, la saga d'une famille amérindienne du nord de la Colombie sur fond de traditions et coutumes ancestrales, superstitions, honneur, vengeance et trafic de drogue. Tous les ingrédients sont réunis pour nous offrir une vraie tragédie grecque. La mise en scène est parfaitement maitrisée, profonde, parfois brillante, au service d'un scénario puissant au suspens montant crescendo. Tout en nous faisant connaitre ce peuple d'Amérique du sud dont, personnellement, je n'avais jamais entendu parler. Un côté documentaire bienvenu donc. Techniquement, l'ensemble est superbe. L’interprétation suit le mouvement. Tout le casting est parfait, chaque acteur et actrice tenant là son premier rôle à l'écran. Émouvant, poignant et puissant, à la limite de la fascination, Les oiseaux de passage, bien loin des Escobar et autres films sur la drogue et les cartels, sort du lot et nous fait vivre un moment fort. On en sort pas indemne et on y pense longtemps après l'avoir vu. Un très beau film.
    Hotinhere
    Hotinhere

    548 abonnés 4 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 5 février 2020
    Une fresque originale et tragique qui fait cohabiter sous forme de thriller la naissance des cartels de la drogue en Colombie à la fin des années 60 et les rituels ancestraux des tribus qui régissent les clans.
    btravis1
    btravis1

    108 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2019
    Magnifique film, très beau visuellement et très prenant sur le fond. Entre traditions et ouverture vers le monde capitaliste, la vie d'une famille indigène de Colombie qui se lance dans le trafic de drogue. Guerre des clans, appât du gain, impatience de la nouvelle génération, problème logistique, tous les ingrédients sont présents dans cette très belle fresque familiale.
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