"Nous n'irons plus au bois..." Le refrain de la comptine fait : "Entrez dans la danse, voyez comme on danse ;
Sautez, dansez, embrassez qui vous voudrez"...... En 2001 sortait un "Embrassez qui vous voudrez", adaptant un texte anglais ("Vacances anglaises", du Britannique Connolly). Michel Blanc réussissait la transposition à la bonne banlieue parisienne, satire mordante des différentes nuances de la classe moyenne, du bas de celle-ci
(Karin Viard et Denis Podalydès - la première noyée dans le chagrin, après la mort en bas âge de sa fille, le deuxième chômeur en bout de course : les "pauvres"
) à sa version en marche vers les sommets
(Charlotte Rampling, la riche Anglaise oisive et Jacques Dutronc, son mari, agent immobilier en plein essor : les "riches")
. Les voisins vont voisiner en villégiature au Touquet - ou presque....
Les deux épouses, l'Anglaise accompagnée de l'ancienne maîtresse (Clotilde Courau) de son mari (avec bébé), se faisant une nouvelle amie, "Lulu", alias Carole Bouquet, avocate d'affaires de renom, encombrée d'un jaloux de compétition (et loser), alias Michel Blanc, lui-même
.
On y ajoute
un Don Juan pour stations balnéaires, le fils ado des pauvres (entre amours de son âge, et "Blé en herbe"), la fille des riches et son soupirant (aux "States"), un autre employé du riche (créature attachante, au genre incertain)
... et on mélange le tout, entre étude de moeurs et récit caustique.
17 ans plus tard, voilà un "Voyez comme on danse". Certains personnages ont disparu
(dont celui de Denis Podalydès - victime littérale de sa passion pour les compteurs à gaz),
l'ancien ado, maintenant bon trentenaire, ayant changé, lui, d'interprète, et il y a de nouveaux personnages, le second mari de "Lulu", et son fils étudiant en particulier.
Le scénario, original cette fois-ci (par le metteur en scène) est moins fouillé, les thématiques (que l'on retrouve pour pas mal d'entre elles : l'obsession, la jalousie, l'adultère dans tous ses états, la famille, et ses heurs et malheurs..) plus effleurées. Avec des facilités d'écriture, dans "l'air du temps" (comme les reprise et développement du "genre"). Reste, au très positif, le dialogue (lui aussi signé MB), plein de verve et de malice. Et l'interprétation, celle de Karin Viard, Charlotte Rampling et Carole Bouquet surtout ! Un "petit nouveau", Jean-Paul Rouve (le 2e mari de cette dernière), étant également épatant.