« Voyez comme on danse », une petite ritournelle qui invite à penser à « Embrasser qui vous voudrez », sorti 16 ans plus tôt !
Un petit air qu’on a tous dans la tête, un refrain joyeux et entêtant et se contenter finalement d’une comédie qui l’est beaucoup moins...
Si Karine Viard donne toute son énergie à tirer cette troupe, et si elle met autant d’ardeur à faire le pitre en mère au bord de la crise de nerf, (et cela lui va comme un gant évidemment et presque trop !), c’est au détriment des autres rôles très clichés de bourgeoises accomplies, là aussi comme de bien entendu, tenus par Carole Bouquet et Charlotte Rampling, comme si chacune ou chacun était prédestiné à la peau du personnage qu’il endosse avec même un sentiment de gêne par les expressions et attitudes méprisantes de la plus âgée des deux !
Jean-Paul Rouve un peu à l’ouest dans ce méli-mélo d’énergumènes en mal être, est lui aussi tout à fait à l’image de son portrait un peu farfelu sur les bords.
Ce qui donne paradoxalement un aspect très conventionnel à ce film qui se veut avant tout un empilement ou étalage de problèmes en tous genres, grossesse inattendue, paternité, séparation, tromperie,amour contrarié, richesse et pauvreté, et même transgenre !
Autant ne pas lésiner et en rajouter...
Et pour le coup, on a bien du mal à croire à ce qui unit tout ce monde, où les liens tissés ou qui se tissent, ne sont pas trop crédibles tant cette bande n’a l’air de ne rien partager d’essentiel sur le fond...
Et ce film de Michel Blanc pour ne rien arranger, souffre d’un scénario réellement construit et abouti, ce qui amène à se contenter d’une suite de rebondissements qui donnent lieu à une surenchère de réactions forcées, où chacun va y mettre son grain de sel de plus pour compliquer les choses !
On surfe donc sur du déjà vu, sur des situations convenues et attendues, pas toujours drôles, sauf lors des réparties uniques et vraies de Karine Viard qui en véritable trublion de service fait mouche à tous les coups.
Une comédie dans l’air du temps qui embrasse de trop nombreux thèmes, en les survolant plutôt qu’en les traitant avec tact et émotion.
Tout cela respire le cinéma un peu toc, un peu facile, un peu léger qui fleure bon la tendance actuelle de ces comédies où on s’aime tous et on se déteste tous, avec un fond plutôt gentil et bisounours pour plaire au plus grand nombre.
Comme à l’image de cette fin artificielle et impensable, où il est question de déguster des œufs à la coque dans une caravane transformée en poulailler, mais pas trop quand même !
Dommage une fois de plus de ne pas avoir su se concentrer sur quelques personnages en développant davantage leurs traits de caractère plutôt que d’avoir mis en scène cette brochette d’acteurs en les cantonnant à des rôles trop typés ou calibrés pour eux, et ce sans saveur ni surprise !
On aurait aimé entrer dans la danse, sauter, danser, et embrasser qui vous voudrez en sortant de cette séance, mais pas cette fois !