Le titre Wajib ("devoir social") renvoie à une tradition en Palestine : lorsque quelqu’un se marie, les hommes de sa famille, généralement le père et les fils, doivent personnellement remettre, en mains propres, à chaque invité, les invitations au mariage. Poster les invitations ou les faire remettre par des étrangers est considéré comme irrespectueux.
Pour la réalisatrice, le wajib est un cadre qui "permet d’explorer une relation père-fils et aussi le fonctionnement d’une communauté, comment chacun de ses membres réagit en public et privé."
La réalisatrice souhaitait faire de Nazareth le troisième personnage du film : "Nazareth est la plus grande ville de la Palestine « historique », aujourd’hui Etat d’Israël, dont les habitants sont des Palestiniens chrétiens (40%) et musulmans (60%). C’est la petite minorité palestinienne qui a préféré rester plutôt que de mener une vie de réfugiés même s’ils ont été forcés de prendre des papiers d’identité israéliens. Avec une population de 74 000 habitants sur une superficie réduite, les conditions de vie sont tendues, avec une forte concurrence pour le logement, une grande promiscuité entre les gens. A beaucoup d’égards, Nazareth est aujourd’hui devenue un ghetto. [...] Les gens de Nazareth possèdent une grande humanité, beaucoup d’humour et de désir de vie. Mais pour moi, Nazareth est une ville de survivants..."
Wajib est mené par Mohammad Bakri et Saleh Bakri, deux acteurs qui partagent le même lien de parenté que leurs personnages. Comédiens reconnus dans leur pays, père et fils ne s'étaient jamais donné la réplique jusque-là. La réalisatrice témoigne : "Mais je pensais aussi que ce serait compliqué pour eux de jouer ensemble. Ils auraient pu se sentir bloqués, être incapables de se pousser l’un l’autre dans leurs retranchements. C’est compliqué de travailler avec des membres de sa propre famille. On a parlé très librement, on a partagé nos doutes. Mohammad disait que ce serait un immense défi mais aussi l’un des rôles les plus importants de sa vie. Nos répétitions ont été intenses, difficiles et magiques. Ce qu’ils m’ont apporté a dépassé toutes mes espérances."
Wajib représentait la Palestine aux Oscars 2018 mais n'a finalement pas été retenu parmi les nommés dans la catégorie du meilleur film étranger.