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    Les Hirondelles de Kaboul
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Les Hirondelles de Kaboul" et de son tournage !

    Cannes

    Le film est présenté dans la section Un Certain Regard au Festival de Cannes 2019.

    Premiers pas dans l'animation

    La comédienne et réalisatrice Zabou Breitman met en scène pour la première fois un film d'animation. C'est le producteur Julien Monestiez qui lui a proposé d'adapter le roman de Yasmina KhadraLes Hirondelles de Kaboul, avec la participation des Armateurs, maison de production d'animation française à qui l'on doit Les Triplettes de Belleville et Ernest et Célestine. Breitman était emballée par le projet mais avait certaines conditions : "Je l’ai dit d’emblée : il faudra que ça soit très bien joué. Pas seulement bien parlé, mais que les mouvements des personnages, leur rythme, leur respiration, soient justes".

    Jeune première

    Les Hirondelles de Kaboul est co-réalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec. Dessinatrice d'animation sur Ernest et Célestine notamment, c'est la première fois que Gobbé-Mévellec réalise un long métrage d'animation. Elle a été trouvée par le biais d'un casting de graphistes organisé par Les Armateurs : "On nous a adressé le scénario en nous demandant de proposer une direction artistique et un graphisme complet". Elle s'est retrouvée parmi les deux finalistes et a su convaincre Zabou Breitman et les producteurs par son travail sur la lumière.

    Du punk afghan

    Le personnage de Zunaira écoute au début du film la chanson Burka Blue du groupe Burka Band. Il s'agit de trois jeunes Afghanes qui jouaient en burka du garage punk sous le régime des talibans.

    Le choix de l'animation

    Pour les réalisatrices, l'animation permet une abstraction qui adoucit le propos et apporte une distance qui rend les images supportables. Par ailleurs, "elle nous rendait légitimes : de quel droit, sinon, aurait-on pris la parole en tournant un film en prises de vues réelles à Kaboul ?" s'interroge Zabou Breitman. Éléa Gobbé-Mévellec renchérit : "Cela nous donnait la liberté de choisir ce qu’on allait montrer, d’aller chercher une symbolisation, une synthétisation : un détail qui dit l’essentiel, un bidon coloré au milieu de charrettes".

    Donner vie aux personnages

    Le procédé d'animation des Hirondelles de Kaboul a consisté à enregistrer les comédiens en train de jouer avec une perche pour le son et deux caméras avec deux angles différents pour les mouvements. Pour autant, leur travail des acteurs servait de référence mais les réalisatrices ne voulaient pas faire de la rotoscopie (technique qui consiste à relever image par image les contours d'une figure filmée en prise de vue réelle pour en transcrire la forme et les actions dans un film d'animation). Éléa Gobbé-Mévellec revient en détail sur ses intentions : "On voulait une animation épurée, la plus synthétique possible. Si l’image doit rester fixe, elle restera fixe. Mais on isolera le micro-mouvement qui donne l’émotion souhaitée et qui caractérise le personnage. C’est de l’animation 2D traditionnelle : le décor est fixe, des calques apportent le mouvement. C’est un graphisme très jeté, au pinceau, une ligne qui disparaît, qui réapparaît…"

    Réécriture

    Réticente sur certains points du scénario, Zabou Breitman a décidé de réécrire le script en prenant plus de liberté dans l'adaptation : "Adapter, ce n’est pas mettre un petit peu de tout ce qu’il y a dans le livre, plutôt éliminer des éléments et en développer d’autres". Elle a développé le questionnement de Mohsen et Zunaira sur leur envie de quitter Kaboul et a ajouté l'école clandestine. Elle a également fait de Zunaira une professeure de dessin et non plus une avocate : "Je trouvais ça beau que l’héroïne d’un film d’animation se dessine elle-même. Sachant que la représentation de l’être humain est interdite chez les talibans, en faire un dessin animé, c’était le comble. Mais qu’elle se dessine, et nue, c’était encore mieux". Enfin, le film se déroule en 1998 alors que le roman se passe en 2001.

    Les voix

    L'enregistrement des voix s'est déroulé sur quatre jours en septembre 2016. Les comédiens ne se sont pas contentés de lire leurs répliques mais jouaient en costumes leurs scènes, comme dans une pièce de théâtre. "Tout ce qui a été inventé là, les respirations, les toux, les pauses, a servi ensuite à l'animation", explique Zabou Breitman.

    Les grandes étapes de l'animation

    Un story-board a été mis au point et a donné l'animatique, un premier bout-à-bout qui a servi en quelque sorte de brouillon. Ensuite arrivent les lay out : "on précise la case, avec une meilleure perspective sur les décors, et on décompose le mouvement du personnage. On définit aussi la palette chromatique du film", précise Éléa Gobbé-Mévellec. Enfin vient l'animation.

    Dernière apparition

    Le personnage de Nazish est doublé par Jean-Claude Deret, le père de Zabou Breitman. Il est décédé en décembre 2016, quelques mois après avoir enregistré sa voix pour le film.

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