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    Braguino
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Braguino" et de son tournage !

    Naissance du projet

    Clément Cogitore a commencé à travailler sur Braguino bien avant Ni le ciel ni la Terre (2015), son précédent film. En 2011, le réalisateur venait de terminer son premier documentaire, Biélutine, sur des collectionneurs d’art russes et avait tourné une dizaine de jours en intérieurs, à la lueur de la bougie, un film de pure parole. Il se rappelle :

    "Je me suis dit que pour le film suivant, j’aimerais aller radicalement à l’inverse de ce tournage suffocant et filmer dans des grands espaces. J’avais, comme beaucoup, entendu parler des Vieux-Croyants, une confession orthodoxe minoritaire en Russie. Dès le Moyen Âge, ils se sont petit à petit enfoncés dans la forêt pour échapper à l’autorité de l’État et de l’Église, qui les persécutaient. De fil en aiguille, mes investigations m’ont conduit jusqu’à Sacha Braguine, issu d’une communauté de Vieux-Croyants. J’étais aussi guidé par l’envie de raconter l’enfance et la forêt. Pour moi, la forêt est symboliquement le lieu de la fiction, un lieu de contemplation et de peur, où on ima gine les monstres, où se construit le récit épique, où se fabriquent les premières mai sons de l’enfance, les cabanes. J’ai grandi dans un fond de vallée vosgienne, au milieu de la forêt. C’est là que mon imaginaire s’est construit. Je voulais réinterroger cela. Ce pendant j’avais envie de raconter cela de manière beaucoup plus extrême que je l’avais vécu moi : et s’il s’agissait d’une nuée d’enfants vivant en liberté, coupés du monde ?"

    Un voyage

    Clément Cogitore se souvient comment s'est passé ce voyage de repérages : "Le voyage était symboliquement fort. Pendant ces quatre jours de voyage, dans le sens inverse de rotation de la Terre, je n’ai vu que le crépuscule. Je me suis vu passer les bornes successives de la civilisation : là, je perds le réseau interne, là le réseau téléphonique. Et là, c’est le dernier poste de radio... Les routes de plus en plus poussiéreuses, sont devenues des pistes, puis juste des terrains d’atterrissage. On ne savait rien, hormis les coordonnées GPS de ce lieu quasi inaccessible, qui nécessite plusieurs jours de barque depuis le dernier village le long du fleuve Ienissei, ou un long vol en hélicoptère."

    Problème de dramaturgie

    Clément Cogitore a immédiatement été accueilli à la table des Braguine comme un ami. Le metteur en scène s'est toutefois retrouvé face à un problème de dramaturgie. Il explique : "A première vue, c’était la vie tranquille de gens qui vont pêcher le brochet et chasser le coq de bruyère dans un petit paradis. Le paradis n’ayant aucune histoire, je me disais que je pourrais plutôt qu’un film, en faire une série de photos racontant la possibilité d’un paradis, une utopie. Mais peu à peu, j’ai mieux observé l’organisation du village. Et surtout, j’ai compris que de l’autre côté de la barrière au milieu du village, y vivait une autre famille : les Kiline. Les Braguine ne voulaient vraiment pas en parler. J’ai réalisé que quelque chose n’allait pas."

    A la croisée des genres

    Comme dans ses précédents films, avec Braguino Clément Cogitore navigue entre documentaire, conte et fantastique. Le réalisateur avait ainsi en sa possession après le tournage des images ultra documentaires, très près du sol, notamment la scène de découpe de l’ours qui se rattache au cinéma ethnographique. Il poursuit :

    "Mais sur nous, cet ours faisait le même effet qu’un monstre dans un conte de fées ou un film fantastique et j’ai essayé de garder présente cette dimension mythologique. Et puis il y a ces échappées pures dans le conte, comme lorsque la petite fille arrive avec sa robe rose et ses pattes d’ours. À ce moment-là, il suffit juste d’être là pour le saisir. La scène de l’ours, je ne l’espérais pas car des ours, ils en tuent seulement un ou deux dans l’année. Elle fait un contrepoint à cette nature a priori idyllique en renvoyant au monde sauvage dans ce qu’il a de plus brutal et terrifiant. L’ours est respecté mais su tout craint. C’est la terreur de la taïga, il peut saccager une cabane, manger un homme ou un enfant."

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